Gantry 5

 

France.
Luttes. Hôpital de Caen. Grève de 24h le 11.05 à l’appel de la CGT pour les revendications (salaire, embauches). Mêmes actions le 11.05 à l’hôpital de Nancy et de Toulouse pour les mêmes motifs.

Poste. (Puy de Dôme, Cantal, Haute Loire). Grève tous les samedis contre les conditions de travail à suite de la pandémie (tournées jusqu’à 200Km) et pour l’alignement des salaires des CDI sur les fonctionnaires. D’après France Info une trentaine de départements ont adopté la même forme d’action.
Europe Atlantique. (Nettoyage) Retrait du personnel devant l’absence de mesures de sécurité.
Carrefour Porte de Montreuil. Les salariés d’Atelan (nettoyage) en grève pour l’égalité en matière salariale avec les autres sous-traitants de l’enseigne.
Coop Atlantique. (Sous-traitant aéronautique, Marmande, Lot et Garonne) Débrayages depuis janvier pour une prime et l’arrêt du plan social pendant la période de confinement.
Prestalis. (Ex NMPP) Grève le 12.05 pour la défense de l’emploi. En dépôt de bilan et en absence de repreneur, la presse quotidienne parisienne propose de reprendre 250 salariés du 910, et la fermeture des agences de province.
Patronat. Les patronats français, allemand, italien viennent de faire une déclaration commune en vue de la relance de l’économie européenne pour exiger des gouvernements et de la commission européenne de nouveaux cadeaux. Ils interviennent au moment où les divisions entre Etats les bloquent pour l’instant. Ils ne réclament rien de moins que des mesures pouvant aller jusqu’à 5% du PIB par an pour la plupart des pays et ce au moins jusqu’en 2023. Le gigantesque bond en avant de la dette ne les inquiète pas. Ce ne sont pas eux qui la rembourseront.
Jour d’après. R. Soubie ex-conseiller social de Sarkozy est sans illusion sur l’avenir économique du pays, mais aussi inquiet, ce qu’il exprime à sa façon.
Dans une interview aux « Echos » (12.05) il explique : la crise de l’emploi va être très forte le climat social va être très dégradé.
Parlant des divers secteurs industriels il est sans illusion Mais toutes (les entreprises) devront ajuster leurs équipements et leurs effectifs, et, cela n’est curieusement pas abordé encore. Des dizaines de milliers et probablement des centaines des milliers d’emplois vont disparaitre.
Pour combattre cette perspective il a une solution : étendre la durée et le nombre d’entreprises pouvant bénéficier des « congés de reclassement » déjà en pratique depuis longtemps et qui conduisent directement à Pôle emploi.
Sur les salaires il est pour le partage des richesses et se pose la question où mettre le curseur du partage de la valeur ? Il est possible de répondre à sa place. Au plus bas.
Cette inquiétude s’exprime jusqu’au plus haut du pouvoir. Pour détourner le mécontentement et l’empêcher de tourner en lutte, l’annonce d’un plan pour l’hôpital avant l’été et d’une conférence sur les salaires pour septembre serait en préparation.
Santé. Le docteur Bleibtreu de l’hôpital de la Pitié (Paris) dans (les Echos, 12.05) a fait dans un article de quelques lignes, le procès de la situation dans le domaine de la santé. Extraits : Certains disent que c’est le système de santé qui a tenu pour surtout ne rien changer. Mais non ! Ce sont les personnels qui ont tenu, qui ont porté le système de santé à bout de bras et ce malgré le manque de matériel. Il s’inquiète en voyant dès à présent les pratiques de la rentabilité à outrance, d’effectifs revenir dans les services non Covid. Il conclut avec juste raison : C’est maintenant que nous allons avoir besoin du soutien de la population. Très juste.
Démagogie sans limite. Une centaine de députés LERM vient de proposer que les salariés abandonnent une journée de congé au profit du personnel soignant. La ministre M. Pénicaud trouve l’idée très intéressante et y apporte le plein soutien du gouvernement. Sans commentaire.
Pour sa part le gouvernement vient de publier seulement le 15 mai les ordonnances nécessaires au paiement de la prime promise et des heures supplémentaires. Il vient de sortir deux hochets : des légions d’honneurs et une médaille instaurée à la fin du XIX ème siècle et qui a disparue de la pratique depuis longtemps. Scandaleux.
Engie. Annonce une profonde réorganisation de ses activités tant géographique qu’économique qui représente 1,8 Md de CA et 15.000 salariés. La CGT dénonce une opération financière qui vise à augmenter les profits au détriment de l’emploi. Pour mémoire l’Etat est présent au capital à hauteur de 24%.
Industrie. Elle est plus atteinte par la crise que les autres industries européennes et mondiales tous secteurs confondus. Les plus touchées sont les industries lourdes, les cimenteries.
On peut s’inquiéter sur les conséquences de cet affaiblissement lors de la reprise et l’avenir de certains sites. Arcelor a mis deux hauts-fourneaux en sommeil sur les trois du site de Fos.
Achat. La pandémie n’empêche pas les affaires. Le groupe US Coty cède pour 3 Mds de $ son activité dans les soins des cheveux à F. Pineau (groupe KKR).
Relocalisations. B. Lemaire en parle beaucoup. La réalité est différente. Concernant Renault et sa volonté de supprimer des emplois et de fermer une usine son ministère explique ce n’est absolument pas incompatible. L’objectif avant tout que Renault soit encore là dans trois ans, et que la nouvelle orientation sur « la voiture propre » annonce de juteux profits.
Mayotte. C’est la seule partie du territoire qui n’a pas été déconfinée le 11.05. Ce département, certainement le plus pauvre, connait depuis 2018 une tension sociale qui entraine protestations mais aussi violence et actes anti-immigration. Avec le confinement c’est toute l’économie souterraine qui permet à la population de survivre qui a disparue avec le retour de la faim pour une grande partie de la population à laquelle les organisations caritatives sont incapables de faire face. Dans les bidonvilles surpeuplés et sans hygiène la pandémie galope. Misère et maladie les deux faces du néo-colonialisme.
Cadeaux. L’ensemble des organisations patronales accentuent leur exigence de nouveaux cadeaux fiscaux et sociaux-en plus de ceux déjà obtenus- avec l’annulation de « charges » jusqu’à la fin de l’année pour certains secteurs. Le pouvoir annonce 18Md pour le secteur du tourisme.
Un projet de loi-présenté par le gouvernement et qui a toutes les chances d’être adopté- prévoit un « assouplissement » des CDD et de l’intérim, une plus grande facilité dans le prêt de salariés d’une entreprise à une autre.
Télé travail. Les syndicats et le Medef vont engager des discussions pour aboutir à « un diagnostic partagé » sur la question pour déboucher sur « un document de synthèse » sans pour autant déboucher sur une négociation. Une manière pour le patronat de faire semblant de vouloir aboutir tout en étendant le système sans garanties pour les salariés.

Monde.
Irak. Alors qu’un nouveau gouvernement vient d’être mis en place, les manifestations à Bagdad et dans d’autres villes se poursuivent. Avec toujours les mêmes exigences. Comme l’ancien, le nouveau gouvernement n’a qu’une seule réponse : la répression policière.
Inde. Etat fédéral, chaque état à sa législation en matière de droit du travail. Plusieurs Etats viennent de porter à 72h la durée hebdomadaire de travail. La palme revient à l’Etat du Uttar Pradech (200 millions d’habitants) dirigé par un moine ultra réactionnaire qui a exempté du droit du travail le patronat dans l’ensemble des activités. Cela porte un nom : l’esclavage.
Allemagne. TUI (tourisme) envisage la réduction de ses coûts de 30% avec comme première économie l’emploi et la suppression de 8.000 postes sur 70.000 dans le monde. TUI a une filiale en France, depuis longtemps déficitaire. Son avenir est menacé. TUI vient de bénéficier d’un prêt bancaire de 1,8Md et peut compter sur 2,1 Mds de ressources propres.
Les salariés des abattoirs, originaires pour la plupart de Roumanie et de Bulgarie connaissent un taux de contamination bien supérieur à celui du reste de la population en raison du non- respect de mesures de sécurité et les conditions de logement pratiqués par les marchands de sommeil. Quant à leurs salaires, ils sont les plus bas du pays.
Grande-Bretagne-UE. Les négociations sur la sortie de la GB de l’UE piétinent avec des désaccords importants, par exemple sur la pêche dans les eaux britanniques. La GB joue sur la crise pour obtenir plus de concessions favorables à son capitalisme avec la menace que constituerait l’échec des négociations et la sortie de l’UE sans accord.

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