Gantry 5

 

France.
Préavis de grève dans la fonction publique. Le préavis de la fédération CGT destiné à couvrir les actions des fonctionnaires qui ne se sentiraient pas en sécurité devant l’absence de moyens de protection suscite les réactions habituelles de la part du pouvoir. Ainsi le ministre de la fonction publique fait part de son incompréhension tandis que « le Figaro » et « le Point » font état de leur haine coutumière devant les travailleurs en lutte. Pour eux la mort de salariés doit être le tribut versé à la « guerre » contre le coronavirus.
L’évolution du pouvoir d’achat des fonctionnaires pour 2018 vient de paraitre. Il en ressort une perte de 1% entre l’augmentation de traitement et l’inflation.
Retrait. Dans plusieurs magasins Carrefour et plates-formes, retraits des salariés face à l’absence de moyens de protection. Devant ces retraits la direction en a trouvé rapidement des solutions. Toujours chez Carrefour la CGT a déposé plainte contre la direction et M. Péricaux pour mise en danger de la vie d’autrui à la suite du décès d’une caissière.
Il est toujours difficile d’avoir une idée exacte des retraits ou des refus de reprise de travail. A signaler le refus de reprise chez Bosch (Aveyron) aux Ateliers de haute Garonne (Flourens H.G.) à Vesoul dans le magasin de pièces détachées de Peugeot.
Profits. Pour les seules entreprises du CAC 40 ils se montent en 2019 à 89 Mds.
Une fausse polémique se fait jour à propos du versement des dividendes. Le Maire appelle à la modération pour les entreprises qui bénéficient du chômage partiel. L’Agep (qui regroupe les 110 plus grandes entreprises de France) a vivement réagit en rappelant que ce sont les CA qui décident. Un ministre remis à sa place par les véritables détenteurs du pouvoir.
Chômage. Chaque gouvernement répond à la crise en recherchant la meilleure manière pour protéger son capitalisme, lui permettre de repartir dès que celle-ci aura pris fin et conquérir des parts de marché au détriment de ses concurrents. C’est le sens qu’il faut donner à la décision du gouvernement de décréter le chômage partiel et à le financer. Une facture qui se monte pour l’instant à 11Mds et qui va encore augmenter. Une facture qui sera réglée un jour ou l’autre par les contribuables, bien sûr les plus modestes. Cela n’empêche pas 20.000 inscriptions supplémentaires à Pôle emploi en une semaine.
Ordonnances. Cinq nouvelles ordonnances viennent d’être adoptées. Sur une prime de 2000 euros défiscalisés et désocialisés à verser avant le 31 août au bon vouloir du patronat. La suppression des visites médicales obligatoires par la médecine du travail jusqu’au 31 août. Une autre concerne la formation, le report des élections dans les TPE ce qui entraine celle des conseillers prud’hommes.
Suppressions d ‘emplois. Les œufs Martines suppriment 41 emplois. Prétexte : le changement d’habitude des consommateurs dans leurs achats.
Idée. (Voir article dans l‘hebdo) Les insuffisances en matériel et en médicaments pour faire face sont toujours aussi criantes mais chacun à sa manière est dans l’après crise, avance qui en est responsable, les moyens à mettre en œuvre pour en éviter d’autres
Macron déclare qu’il faut rebâtir notre souveraineté nationale, produire davantage en France et en Europe.et vante les mérites des services publics sans remettre en cause la loi qu’il a fait voter et qui en organise la casse. Remarquons que les seuls qui se taisent sur ce point c’est le patronat. Mais d’autres voix se font entendre. Par exemple celle des partisans de la « décroissance » pour qui la société de consommation est responsable, celle de Montebourg pour qui c’est la technostructure qui en est la cause, pour Y. Jadot (EELV) seule sa conception de l’écologie est la solution, tandis qu’une tribune signée par P. Martinez avec son titre, d’ONG tel Oxam (C. Duflot) le WWF et une série d’autres pratiquement inconnues, tout ce monde ignore la société dans laquelle nous vivons : la société capitaliste et leurs solutions s’inscrives toutes dans celle-ci. Chacun, à sa manière reprennent la citation bien connue : tout changer pour que rien ne change.

Monde.
USA. Grève chez Amazone et sa filiale de livraison avec manifestation les 30 et 31 mars pour exiger des moyens de protection qui font défaut à leur travail.
Pétrole. L’abondance de la production joint au ralentissement de l’économie entraine une chute des cours. Le baril cotait 19,92 $ le 30.03 pour remonter à 27$ le 3.04 ce qui met les pétroliers US en grande difficulté du fait des coûts de l’exploitation du pétrole et gaz de schiste. (C’était d’ailleurs un des buts de l’augmentation de la production de la Russie et de l’Arabie). Les compagnies US ont perdu 70% de leurs valeurs boursières et les premières faillites apparaissent. Une conférence vient d’avoir lieu entre Poutine, Trump et l’Arabie pour trouver une solution, mais pour le moment rien de concret n’est apparu.
Chômage. Les licenciements sont la formule la plus employée face à la crise. La Norvège voit son chômage bondir de 2,3 à 10%, la Suède, présentée comme la championne du « dialogue social », procède à 14.000 licenciements, l’Autriche enregistre 165.000 chômeurs supplémentaires (+40%) sans compter le renvoie de tous les saisonniers des pays de l’Est. Tous ces chiffres pour la seule dernière semaine de mars.
Aux USA c’est 10 millions de chômeurs en deux semaines qui sont enregistrés avec pour eux la perte de la protection sociale très souvent liée au contrat de travail.
En Chine la situation est moins claire lorsqu’on sait qu’il existe 320 millions salariés migrants qui se déplacent suivant les besoins, que l’économie informelle en représente 230 millions. La situation du chômage réelle doit être assez élevée et on enregistre 93 grèves dans cette dernière période (pour des motifs non connus) et de nombreuses manifestations en particulier dans les transports.
Conséquence des confinements massifs dans les pays « riches » l’industrie textile est à l’arrêt au Sri Lanka avec la suppression des primes du mois de mars et l’annonce que les salaires ne seront pas payés en avril.
Chômage aussi en Australie, au Népal ou diverses mesures du type chômage partiel sont mises en œuvre mais avec un fort recul des revenus.
Bourses. Elles ont poursuivi le mouvement en dents de scie toute la semaine, avec une à la baisse. Cela malgré la masse énorme d’argent déversée par les banques centrales et les gouvernements ce qui montre la profondeur de la crise.
Le CAC 40 est passé de 4326 points le 30.03 à 4177 le 3.04. Les pertes en bourse sont estimées à 25.000 Mds de $. Il en faudrait quelques centaines pour en finir avec la pauvreté, le manque d’eau potable, donner à chacun l’accès aux soins.
Une condamnation sans appel du capitalisme.

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