Gantry 5

 

France
Luttes. 
5 décembre. La CGT, FO, FSU, Solidaires et les organisations de jeunesse- UNEF –UNL – FIDL – MNL, appellent à une première journée interprofessionnelle de grève et de manifestations en liaison avec les grèves à la RATP, la SNCF, les routiers. Joint au mécontentement qui se manifeste par des actions répétées, ce début de convergence des luttes inquiète au plus haut point le pouvoir. Les discours rassurants de Macron, Philippe, Delevoye et autres ministres ne suffisent plus. Prenant en compte le refus de la « réforme » le pouvoir tente une opération déminage. « Les Echos » (17 octobre) titre : Retraite : Macron étudie un plan B. La première génération concernée (par la réforme) ne serait plus celle de 1963. Et dans un article le même journal poursuit : C’est l’heures de sonner la retraite sur la réforme des retraites. Sinon, la grande bataille de Macron risque de tourner à la Bérézina. C’est la sagesse plutôt que la faiblesse qui guide certain membre de l’exécutif. Et il ajoute : Mais s’il est sage de renoncer à l’inutile -la chimère d’un régime universel- il serait imprudent d’abdiquer l’essentiel. Tout est dit. L’action et la convergence des luttes est plus nécessaire que jamais.
Pompiers. En grève depuis juillet, 10.000 d’entre eux ont manifesté à Paris le 15 octobre rejoints par un certain nombre de personnel de santé. Ils réclament plus de personnel, une augmentation de la prime de risque, une meilleure protection lors de leurs interventions. Une délégation reçue au ministère de l’Intérieur est ressortie les mains vides. Des violences policières se sont produite au cours de la manifestation.
Conforama. Grève reconductible à compter du 16 octobre à l’appel de tous les syndicats de l’entreprise. Ils n’exigent pas l’annulation des 1900 emplois supprimés mais des primes de licenciement plus importante.
Hôpital du Val de Madon (Vosges) Appel CGT à la grève du 15 au 30 octobre pour plus de personnel et des revendications locales.
Michelin la Roche/Yon. Une situation syndicale compliquée entre la CGT qui a refusé de signer tous les accords qui portent atteinte aux conditions de travail et de salaire et la CFDT, la CGC, FO, Sud qui au nom de l’emploi et l’avenir du groupe ont tous signé et qui se retrouvent avec l’annonce de la fermeture de la Roche dans une situation difficile. Ils ne peuvent faire autrement que d’appeler le 17 octobre à une grève à l’échelle du groupe, grève à laquelle s’est jointe la CGT qui avait appelle à une action pour le 24. Les syndicats signataires lancent une pétition réclamant un moratoire sur le maintien des l’emplois tandis que la CGT envisage une procédure juridique. A suivre.
GE. Poursuite de la grève à Belfort et Bourogne. La direction propose de réduire de 792 à 485 les suppressions d’emplois dans le secteur des turbines à gaz en échange de l’abandon de 10 à 20 jours de RTT, l’augmentation de la productivité de 5%. Ce qui revient à sortir la même production avec moins de personnel. La CGT refuse ces propositions tandis que CGC et Sud sont prêts à les discuter. Une assemblée générale suivie d’un vote des salariés doit avoir lieu le 18.
Naval Group, ile Longue (Finistère). Grève depuis le 15 octobre pour une prime de 170 euros net par mois plus des revendications particulières en liaison avec le travail particulier.
Santé. Interrogé sur Europe 1 la ministre Buzin estime que le cap de sa « réforme » du système de santé est bon et du même coup refuse une nouvelle fois une réponse positive aux revendications des personnels. Pour diminuer l’affluence aux urgences, elle préconise un numéro d’appel unique (à la place de ceux existants actuellement). Comme si une mesure d’organisation pouvait régler un problème politique.
Les députés de tous les groupes-EM, LR, FI, PC- ont déposé des amendements au projet de budget de la Sécu pour augmenter les crédits destinés à l’hôpital. Ces amendements sont soutenus par le gouvernement ce qui signifie qu’ils seront pour certains d’entre eux adoptés. Mais la Constitution prévoit qu’une dépense supplémentaire doit être assortie d’économie pour un montant équivalent. Ces même députés, respectueux de la Constitution, ont proposé de réduire les autres dépenses de santé, en premier sur les soins de ville ou autres postes. Personne n’a proposé de prendre sur les budgets régaliens pour satisfaire aux besoins de santé.
Pacte productif. (Voir article dans l’hebdo) L’idée lancée par Macron en avril vise à « relancer la production industrielle ». C’est B Lemaire qui est à la manœuvre.
Le ministère vient de publier une étude sur le déficit de la balance commerciale et son évolution entre 2000 et 2018. Les exportations ont augmenté (en Mds) de 19,2, les importations de 63,8. L’automobile à elle seule représente 18,9 Mds, résultat des délocalisations massives de Renault et Peugeot, d’autres secteurs ayant aussi disparu de la production nationale (hors pétrole). Délocalisations qui se poursuivent. St Gobain va investir une centaine de millions dans deux usines en République Tchèque pour augmenter sa production de laine de verre.
B. Lemaire a trouvé les raisons de ces délocalisations : les impôts de production. Ils servent pour l’essentiel à alimenter les finances locales ou la part patronale qui compense les frais de transport des salariés. Ils représentent 72 Mds par an. D’après Lemaire ils sont sept fois plus élevés qu’en Allemagne et il veut faire de celle-ci la référence pour la France, soit un gigantesque cadeau au patronat, qui le réclame depuis longtemps. Toujours pour Lemaire les français ne travaillent pas assez longtemps. « Nous ne travaillons pas assez longtemps. Le volume d’heures globale travaillées est insuffisant par rapport aux pays du G 7 ».
Pour préparer la future loi sur ce projet, des rencontres vont avoir lieu pendant six mois entre les élus locaux, le patronat, l’Etat. Les syndicats ne sont pas invités. A suivre.
Au même moment la direction générale des entreprises du ministère de l’Economie voit ses effectifs diminuer de 300 fonctionnaires, le travail se fait en « mode de projet » avec un recours accru aux contractuels, rémunération au mérite. « Les Echos » qualifient le service de « bon élève gouvernemental ».
Plates-formes. Deliveroo, plate-forme de livraison à vélo qui a dû faire face à plusieurs actions de ses livreurs met en place un système de protection sociale au rabais tout de suite pour ne pas payer plus demain. Les livreurs recevront 30 euros par jour en cas de maladie après 8 jours d’absence (autant dire pratiquement jamais), un régime d’assurance en cas d’accident du travail, un complément au congé maternité ou paternité.
Pauvreté. Tous les politiques semblent découvrir avec effroi et pleurnichages divers que le taux de pauvreté a encore augmenté en France. C’est près de 10 millions de personnes soit 14,4% de la population touchée par les conséquences de la politique du capital, ce que personne ne dénonce, et pour cause, ils en sont tous responsables.

Monde.
USA. La grève des salariés de GM se poursuit depuis le 16 septembre, la négociation semble avoir abouti entre la délégation syndicale et la direction sans que l’on en connaisse le contenu. Le résultat doit être approuvé par les syndicats des usines du groupe puis par le personnel. Une semaine de grève coute 500 millions à GM. Comme c’est la règle, l’accord GM sera valable pour l’ensemble de la branche.
Equateur. Les luttes contre l’augmentation du prix de l’essence ont payé. Le gouvernement retire l’augmentation prévue. Mais rien n’est réglé sur le fond. La politique d’austérité exigée par le FMI en échange de 3,5 Mds de $ de prêt n’a pas disparu. A suivre.
Hong Kong. L’économie de la ville est confrontée à une crise très sérieuse après quatre mois de manifestations. Est touché tout particulièrement le tourisme et ce qui va avec. Comme d’habitude en situation de tension les plus fortunés émigrent vers l’Asie du Sud-est et l’Europe.
Haïti. Manifestations contre la misère et la corruption réprimées par la police et l’armée.
Arabie saoudite-Russie. Visite de Poutine en Arabie ou il signe un accord portant sur le pétrole qui ouvre pratiquement la porte de l’Opep à la Russie, ainsi que des accords entre fonds russe et saoudien pour deux Mds de $. Pour la Russie, alliée de l’Iran, elle-même ennemie de l’Arabie qui est une alliée fidèle des USA et qui se disputent le rôle de puissance régionale dominante, il s’agit d’un singulier numéro d’équilibriste.
Poutine s’est rendu ensuite aux Emirats Arabe Unis et y a signé des accords pour 1 Mds de $. (voir l’article sur le Moyen Orient dans l’hebdo)
Russie. Alrosa, premier producteur mondial de diamants naturels dont le capital est détenu aux deux tiers par l’Etat, prend des participations plus ou moins importantes dans les mines de diamants en Angola, Zimbabwe, Bostwana. Un forum Russie-Afrique va se tenir les 23 et 24 octobre prochain. Comme les autres impérialisme la Russie veut sa part en Afrique et dans le monde.
France-Allemagne. Un conseil des ministres franco-allemand s’est tenu le 16 octobre à Toulouse. Il a été consacré pour l’essentiel aux désaccords entre les deux pays à propos de la part de gâteau qui reviendra à chaque industriel dans la réalisation du futur avion de combat et du char qui doivent être construit en commun. Il semble qu’un compromis ait été trouvé pour lancer les premières études.
Dividendes. Les experts prévoient une diminution des dividendes mondiaux pour 2019. Il faut dire qu’ils ont atteint des sommets. Alors que les profits ont augmenté en moyenne de 6,5% chaque année, les dividendes ont eux augmenté de 10,3%. Aux USA les rachats d’actions des 500 plus grandes entreprises se sont montés à 731 Mds de $. Les actionnaires ont de quoi voir venir.

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