Gantry 5

 

France.

Luttes. Enseignants. Ceux de la Seine St Denis sont en grève le 3 octobre, jour de l’enterrement d’une directrice d’école de Pantin qui s’est suicidée dans son établissement en laissant une lettre d’accusation contre son administration. D’autres départements sont aussi dans des actions sous diverse forme le même jour. Les directeurs d’écoles et les enseignants administrent dans le même temps l’établissement scolaire ce qui amène à une charge de travail insupportable. Selon un rapport de l’inspection générale de 2018, quatre directeurs sur dix sont en état d’épuisement. D’après le rapport établi par un député EM c’est 3400 postes de directeurs à temps plein qu’il faudrait créer. En réponse à l’action des enseignants le ministre répond par l’annonce de la mise en place d’un « observatoire ».
Travailleurs sans papiers. Dans une émission sur France Inter, P. Martinez indique que sur 12 sites de la région parisienne les travailleurs sans papiers sont en lutte pour leurs régularisations.
Retraités. Seront dans l’action le 15 octobre.
Services sociaux d’Anglet (Pyrénées Atlantiques) Le personnel débraye et manifeste pour plus de moyens afin de mieux accomplir ses missions.
Poste. Appel départemental CGT pour une grève le 5 octobre et rassemblements.
Adisséo. (chimie, Commercy, Allier). Site classé Seveso la direction veut réduire le nombre de pompiers. Les salariés qui refusent cette diminution de la sécurité sont en grève perlée depuis le 17 septembre
Budget. Voir rapport au Bureau National du 2 octobre. Quelques précisions sur celui de la défense et de l’assurance vieillesse.
Défense. En 2020 il se monte à 37,5 Mds (+ 4,7% par rapport à 2018) hors pensions et atteint 1,87% du PIB très près des 2% exigé par Trump de ses vassaux de l’Otan. Toutes les armes- terre, mer, air, nucléaire, spatial- vont voir leurs moyens augmentés. 27.000 personnes sont recrutées tous les ans et les effectifs nets vont augmenter de 300 emplois. Les crédits pour les opérations extérieures passent de 850 millions en 2019 à 1,2 Md.
Assurance vieillesse. Voit son déficit se monter à 4,4Mds (retraites+ fonds de solidarité vieillesse) pour 2019 et 2020. Les causes en sont bien connues : cadeaux sociaux au patronat décidés par le pouvoir et non remboursés par l’Etat. (La seule désocialisation des heures supplémentaires coûte 1,2 Mds à la protection sociale), poursuite du chômage de masse, blocage des salaires, primes d’intéressements et de participation sans cotisations sociales.
Une organisation systématique des déficits pour justifier -entre- autre- la liquidation du régime par répartition. Au 1er octobre sont entré en vigueur les nouveaux plans d’épargne retraite. Actuellement ils ont un encourt de 230 Mds que le gouvernement veut porter à 300 en 2022. Pour ce faire cette épargne sera simplifiée dans sa pratique et pourra être réalisée en rente ou en capital. Les assurances sont sur les rangs pour s’assurer des parts de marché à un moment où l’assurance-vie est peu rentable en fonction des taux d’intérêts à zéro ou négatif.
Assurance maladie. Avec 2,3% du PIB au lieu de 2,4 en 2019, c’est 4,2 Mds qui disparaissent de son budget. C’est dire que la crise médicale tant dans la médecine de ville qu’hospitalière n’est pas prête de disparaitre.
Dette. C’est 205 Mds que l’Etat va emprunter pour boucler son budget. Les seuls intérêts de la dette coutent 136,4 Mds par an.
Rabot. Le gouvernement passe sur l’aide aux entreprises qui finance des places de crèches pour 103 millions, le crédit d’impôt innovation 166 millions ou la fin des avantages sur le tabac en Corse qui entrera en vigueur en 2022. Enfin il est prévu 10Mds d’euros de privatisation (aéroport de Paris, Française des jeux).
Aigle Azur. La liquidation de la compagnie est prononcée avec ses 1500 suppressions d’emplois. C’est la cinquième compagnie qui disparait depuis 2002. L’un des repreneurs potentiel, le groupe Dubreuil, explique que la reprise implique celle de l’ensemble du personnel avec leurs salaires et avantages. D’où son refus malgré ses moyens financiers. S’il n’est pas possible de diminuer les effectifs et de baisser les salaires la reprise n’a plus d’intérêt. Profit d’abord. Air France a aussi refusé.
XL Airways. (compagnie aérienne) La liquidation est prononcée et la suppression de 570 emplois. Dans les deux cas, ces liquidations sont dues pour l’essentiel à la concurrence acharnée que se livrent les compagnies entre elles.
FMV Technologie. Sous-traitant de l’automobile (filiale du groupe chinois Jinjiang) Villiers-la-Montagne (Meurthe et Moselle) supprime une centaine d’emplois sur 140.
Peugeot. Annonce la suppression de 1500 postes d’intérimaires à Mulhouse et à Poissy, ainsi que la mise en chômage technique une semaine sur deux pendant six mois d’une partie de son usine en Allemagne.
EDF. Les anti-nucléaires civils ont gagné. EDF annonce pour la fin juin la fermeture de la centrale de Fessenheim pour juin 2020. Entre le personnel EDF, les prestataires et les emplois induits c’est 2000 personnes qui sont touchées à plus ou moins long terme. Si le personnel d’’EDF protégé par son statut peut être plus ou moins à l’abri, le reste sous statut privé va subir de plein fouet cette fermeture. Elle va couter à l’Etat 400 millions sur les quatre ans à venir plus un manque à gagner basé sur le prix de l’électricité jusqu’en 2041. Devinez qui va payer ?
HLM. Action Logement, organisme officiel chargé de la vente des logements HLM, lance la vente de 5.224 logements. L’objectif est de vendre 1% par an du parc des 45.000 logements possédés par les offices pour dégager des fonds destinés à la construction de nouveaux logements ou à la rénovation d’anciens. Cela pour compenser la baisse des aides de l’Etat, la baisse imposée des loyers avec la diminution de l’APL. Les précédentes ventes montrent que 42% des achats sont effectués par des non- locataires ce qui risque d’amener à des copropriétés ingérables. Les maires, dans le cadre des 20% de logements sociaux dans leurs villes peuvent s’opposer à ces ventes.
Le nombre de permis de construire (toutes catégories confondues) continu de diminuer. Sur un an la baisse est de 5,7%. La crise du logement n’est pas près de disparaitre, la spéculation immobilière non plus. Les prix des logements anciens continuent à progresser depuis janvier de + 7,4% à Paris, de + 1,4 sur la France, zone rurale comprise.
Emplois francs. Créer par Macron pour remplacer les emplois aidés avec une aide de 15.000 euros par emploi pour un CDI, 5.000 pour un CDD de plus de 6 mois, rencontre un très faible succès. 4.330 contrats ont été signés depuis un an contre 12.000 prévus fin 2019. Un rapport tente de répondre à ce manque d’enthousiasme patronal : prime insuffisante, démarches administratives contraignantes. Cela doit être vrai du point de vue patronal.
Institutions représentatives du personnel. (IRP) La CFDT fait une découverte. Les IRP nouvelle formule, issues des ordonnances Macron qu’elle n’a pas combattu, prive les représentants élus de moyens pour aller au contact des salariés et réduit leurs droits. Quelle découverte ! C’était pourtant inscrit dans le texte des ordonnances. Ce constat fait par la CFDT ne reconnait pas sa compromission avec le patronat et le pouvoir et n’appelle pas à la lutte contre ce recul.
SNCF. Le nouveau PDG a été entendu par les commissions parlementaires. Tirant les conclusions de la privatisation il annonce sa volonté de gérer comme dans le privé. Polyvalence pour les cheminots, productivité accrue « On a devant nous un plan de productivité à un niveau peut-être jamais fait », augmentation du temps de travail partout ou des accords plus avantageux ont été signés. En clair une nouvelle saignée dans les effectifs. Bien sur il se déclare pour un dialogue respectueux, clair et lucide avec les syndicats. Les commissions parlementaires n’ont rien trouvé à redire sur cette orientation.

Monde.
Irak. Manifestation à Bagdad contre le chômage (27% de la population) les coupures d’eau et d’électricité, la corruption. Le gouvernement répond par la répression policière, plusieurs blessés par balles.
Egypte. Violente répression des manifestations de protestation contre l’augmentation des prix à la suite d’un prêt de 3Mds de $ du FMI qui exige en contrepartie la suppression des aides aux produits de première nécessité.
Hollande. KLM (filiale d’Air France) vient de signer un accord salarial après 3 grèves des personnels au sol. Les pilotes et le personnel naviguant obtiennent 7% d’augmentation sur 2 ans, le reste du personnel 8,5% sur la même période. Les « négociations » avaient duré cinq mois sans aboutir. La lutte paye en Hollande comme partout où elle est menée.
USA. La compagnie aérienne Delta vient de reprendre pour 1,9 Mds de $ plus 350 millions de frais la compagnie Latam, première compagnie sud-américaine. Delta qui possède des participations dans six compagnies aériennes dans le monde dont 9% d’Air France est en passe de devenir une des premières mondiales.
UE-USA. Les USA viennent de gagner devant l’OMC une amende de 7,5Mds de $ pour des subventions versées à Airbus. Ils ont annoncé qu’ils allaient taxer les importations européennes à 10 ou 25% à compter du 16 octobre pour compenser les dommages qu’ils ont subi. L’UE les appelle à la « retenue » et au « dialogue » appel qui n’a pas été entendu. Pour l’instant l’UE n’envisage pas de contre-mesures.
Cryptomonnaies. Il en a déjà été question dans le résumé. Il faut y revenir. L’idée de battre monnaie à la place des Etats inquiète de plus en plus dans la sphère capitaliste au point que les banques centrales de 19 pays se sont réunies en Suisse à la mi-septembre. Après le « libra » que s’apprête à lancer Facebook, associé à 27 groupes capitalistes dont le français Free, le russe Télégram veut lancer sa monnaie numérique d’ici fin octobre, tandis que la Chine confirme la sienne pour la fin de l’année. D’autres groupes devraient suivre. Outre les échanges d’argent, ces nouvelles monnaies pourraient offrir des crédits au détriment des banques et des Etats. Avec une force inégalée : 2 milliards d’utilisateurs pour Facebook, 200 millions pour Télégram à comparer aux 500 millions de la Banque centrale européenne.
Paris et Berlin demandent à la BCE de travailler sur une telle monnaie pour qu’elle soit en service fin 2020. Une nouvelle capitulation des Etats devant le capitalisme.

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