Gantry 5

 

France.

24 septembre. L’action a été d’un bon niveau avec la grève des cheminots, la manifestation de Paris et dans 160 autres localités. Comme à leur habitude les médias ont fait le service minimum avant et après la journée. « Les Echos » en rajoutent en écrivant en titre La CGT peine à mobiliser contre la réforme des retraites et passe sous silence la grève à la SNCF et les manifestations en province.
Luttes. GE (Belfort) Débrayage de 4h. pour s’opposer au plan de suppressions d’emplois.
Equipement (Oise) Le personnel rattaché au département est appelé par la CGT à une grève le 23 septembre pour leurs revendications locales.
Hôpital du Rouvray (Seine Maritime) Après 4 mois de grève le personnel avait obtenu 30 embauches qui n’ont toujours pas été réalisées. Face à ce non- respect de l’accord le personnel est appelé à la grève.
Grève des personnels des blocs opératoires. 38 établissements touchés pour l’instant. Salaires et reconnaissance des compétences sont les principales revendications.
Chômage. Suivant une étude de l’Unedic le nombre de chômeurs indemnisés va baisser de 220.000 d’ici à 2022 ce qui permettra une économie de 690 millions en 2020, de 1,760 Md en 2021, de 2,090 Mds en 2022 soit 4,5 mds au total, ce qui était l’exigence du gouvernement. La ministre du Travail fait valoir les nouvelles catégories (Démissionnaires, indépendants) qui vont bénéficier de l’allocation chômage pour justifier les décisions gouvernementales, la réalité confirmée par l’Unedic est bien que ce sont les chômeurs qui vont payer. Suivant les cas les indemnités passeront de 868 euros à 431, de 897 à 697, de 929 à 869.
Aide à domicile. Devant le tollé provoqué par l’annonce de la diminution des aides à domicile, qui avait pour but l’économie de 800 millions, le gouvernement recule et annule provisoirement cette mesure qui visait avant tout à faire des économies sur le budget du ministère du travail. Ce n’est que partie remise. E. Philippe déclare devant l’Assemblée Nationale : qu’il faudra trouver des mesures d’économie dans ce champ. La ministre nous fera rapidement d’autres propositions.
CICE (le « E » pour emploi) : Casino, Auchan, Carrefour ont touché 522 millions et ont supprimé 10.000 emplois. Pour les trois c’est 1Md de dividendes qui ont été distribués sur la même période.
La Poste. Annonce qu’elle va recruter 1000 facteurs en plus des 3000 prévus. Malgré cela le nombre de facteurs va continuer à diminuer en raison des départs en retraite. Il est possible de mettre cette annonce au crédit des luttes pour l’emploi menées dans de multiples bureaux.
TV. G. Darmanin, le ministre qui se veut avec le gouvernement et Macron à la pointe de l’action pour les baisses d’impôts, vont proposer de ramener la taxe sur l’audio-visuel à 138 euros contre 139 actuellement. Information parue dans « les Echos ».
HLM. Elles tiennent leurs 80ème Congrès. Pratiquement tous les intervenants mettent en cause, avec plus ou moins de vigueur, la politique du logement social du pouvoir et demandent le retour à une TVA à 5,5% pour la construction de logements neufs ou la réhabilitation des anciens. Ils s’opposent à l’idée du gouvernement qui propose l’ouverture de financements privés pour la construction de logements sociaux au nom de l’exigence de rentabilité du capital, incompatible avec la vocation des HLM.
BNP. La saignée des effectifs se poursuit dans tout le secteur bancaire. Elle prévoit la suppression d’une centaine de postes (10% des effectifs) à Paris dans la cadre d’un plan « d’économies » plus large au niveau du groupe.
Fonctionnaires. La suppression de 1800 emplois est annoncée au ministère de la transition énergétique d’ici à 2022 en même temps qu’une augmentation du budget de 800 millions en 2020. Nul doute que le privé est prêt à prendre la place des fonctionnaires supprimés pour profiter de cette augmentation.
Impôts. Si beaucoup de battage est fait par le pouvoir sur la baisse des impôts pour les ménages, il est très discret sur le milliard de baisse pour le patronat au travers de l’impôt sur les sociétés qui passe de 31 à 28% pour celles qui réalisent – de 250 millions de CA, de 33,3 à 31% pour celles de + de 250 millions. Ce qui vient s’ajouter aux multiples cadeaux déjà consentis mais que le patronat trouve insuffisants.
Orpea. (groupe d’hospitalisation privé). Annonce qu’il va construire 17.000 nouveaux lits. Le résultat net du groupe est de 120 millions (+ 11,6) en 2018. Il prévoit de faire mieux en 2019. Les difficultés voulues de l’hôpital public profitent au privé.
Tabac. L’usine de tabac de Sarlat (Dordogne) appartenant à l’allemand Alliance One, ferme en octobre. C’est la dernière encore en activité en France qui emploie 33 salariés et est fournie par 176 tabaculteurs. Le propriétaire n’a tenu aucun des engagements qu’il avait pris pour assurer la pérennité de l’usine. Une manière d’éliminer un concurrent ?
Total. Annonce qu’il va augmenter les dividendes versés de 5 à 6% par an au lieu des 3% prévus jusqu’à présent, ce qui représente environ 3 Mds de$ cette année. Il prévoit d’augmenter son cash-flow de 1Md par an jusqu’en 2025 soit 5 Mds au total.
Ecologie. Les capitalistes intensifient leurs efforts pour apparaitre comme les défenseurs de la biodiversité. E. Faber, PDG de Danone vient d’annoncer devant l’assemblée de l’ONU que 19 multinationales s’engagent pour défendre la diversité des espèces, la restauration des sols, la déforestation. E. Faber explique : Ils (les consommateurs) sont à la recherche d’un nouveau contrat social avec la nature. Qui place la biodiversité centre de l’économie et de la société ? Et qui oublie la lutte de classe ? C’est tellement mieux pour le capital.

Monde.
USA. Avec la grève qui se poursuit chez GM pour la deuxième semaine les statistiques font apparaitre une nette augmentation des conflits. 375.000 salariés ont fait grève depuis le début de l’année et 80.000 autres devaient les rejoindre sous peu contre 465.000 en 2018. Ces actions touchent le secteur public comme privé.
Allemagne. La grande coalition vient d’annoncer avec beaucoup de battage un plan pour « lutter contre le réchauffement climatique ». Le premier constat est que l’Allemagne ne tiendra pas ses engagements concernant la baisse des émissions de CO2 qu’elle a pris lors de la conférence de Paris. La deuxième est qu’elle va utiliser à plein jusqu’en 2039 ses centrales à charbon pour produire son électricité, les énergies renouvelables ne représentent que 40% de ses besoins en énergie après l’arrêt de ses centrales nucléaires. Entre le discourt et la réalité il y a un gouffre qu’un gouvernement au service du capital est incapable de combler.
Inde. Alors que des millions d’Indiens ne disposent pas des besoins élémentaires pour vivre, le gouvernement décide de baisser les impôts sur les sociétés de 30 à 22%. Cela va entrainer un manque à gagner de 5 Mds d’euros pour les finances publiques. La Bourse a enregistré une hausse de 5% à l’annonce de cette décision.
Argentine. Sous la coupe du FMI qui impose ses pratiques habituelles d’austérité l’Argentine est déclarée en état d’urgence alimentaire. Avec une inflation de 55% c’est 38 à 40% de la population qui sera sous le seuil de pauvreté suivant un sociologue argentin. La situation est telle que les cantines scolaires ouvrent le Week-end pour pallier aux problèmes de sous- alimentation des enfants.
ONU. Vient de consacrer une session aux questions climatiques. Les grandes déclarations et annonces se veulent exemplaires mais la réalité est tout autre. Il y a l’absence volontaire des pays les plus gros pollueurs et la faiblesse des engagements des présents. Le secrétaire de l’ONU a conclu que ce sommet a été convoqué pour des actes et pas des platitudes. Quant aux « Echos » ils écrivent Sommet climat : des engagements très décevants des Etats, sans écrire que ces Etat sont les gérants de leur capitalisme respectif.

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