Gantry 5

 

France.
Luttes :

Châtellerault. Grèves et débrayages à la Fonderie du Poitou, Thales, Valéo, Carambar pour les salaires.
Hôpitaux. Les urgences de St. Chamond (Loire) et Fougères (Ille et Vilaine), Comminges Pyrénées (Haute Garonne) rejoignent le mouvement. Une nouvelle journée d’action nationale est prévue pour le 19 juillet.
Dames pipi. Celles de la gare du Nord, d’Austerlitz, de Lyon sont en grève depuis le 24 juin pour refuser le changement de convention collective que veut leur imposer la direction hollandaise, sous- traitante de la SNCF.
SNCF. Grève de 24h des aiguilleurs dans la région lyonnaise pour l’embauche de 7 aiguilleurs le 11 juin. Pour pallier le manque de personnel pendant la période des congés la direction a proposé à des retraités de reprendre du service. Aucun n’a accepté.
Répression. Les neuf salariés syndiqués CGT de Peugeot Poissy poursuivis par la direction pour séquestration et violence en réunion viennent d’être condamnés à trois mois avec sursis et 6.300 euros d’amende chacun, le tribunal ne retenant que la violence en réunion. Ils vont en cassation. Dans le procès contre les dirigeants de France Télécom responsable de 22.000 suppressions d’emplois, de dix-neuf suicides la peine maximum encourue par eux est d’un an de prison et 15.000 euros d’amende. Justice de classe.
Suppression d’emplois. Nestlé en supprime une centaine à Contrexéville et Vittel (Vosges) malgré un marché en hausse. Il s’agit avant tout d’augmenter la rentabilité.
Canal +. Confirme la suppression de 492 emplois sur 2.600 qui vont toucher la maison mère et les filiales TV ce qui lui ferait économiser 40 millions de salaire mais sera loin de rétablir les comptes. Canal+ a déjà supprimé 300 emplois en 2016.
Invicta. (métallurgie, Ardenne) Propriété d’un fond d’investissement filiale de la Caisse des dépôts, supprime 61 emplois sur 295. Les syndicats -CFDT, FO, CGC accusent la direction de mauvaise gestion, de rachats inconsidérés de concurrents. Ils envisagent des actions sur place et à Paris.
Taxes et déremboursement. Une sur les billets d’avions qui devrait rapporter 180 millions par an, une autre sur le carburant des transports routiers avec une baisse de l’avantage fiscal sur le carburant de deux centimes par litre soit 140 millions par an. Taxes crées pour financer les transports « écologiques ». De même le bâtiment ne va plus bénéficier d’allègement des taxes sur le carburant pour 900 millions d’euros par an. Une chose est sure ce sont les voyageurs aériens et les consommateurs qui les payerons.
Il n’est pas question d’entrer dans le débat entre médecins sur la qualité ou non de soigner par l’homéopathie, mais de constater qu’il s’agit avant tout de faire une petite économie sur les remboursements de la SS : 127 millions sur 200 Mds. Sous le prétexte d’efficacité validé par la haute autorité de santé d’autres déremboursements sont à prévoir.
SNCF. La politique de suppression massive d’emplois commence à porter ses fruits. Grande pagaille dans les gares parisiennes devant les guichets de vente de billets avec des files d’attente de plusieurs centaines d’usagers. Jamais à court d’idée pour supprimer des emplois, la direction vient de signer un accord avec la fédération des buralistes pour que ceux-ci vendent des billets TER et TGV.
Logement. Les logements HLM ne représentent que 20% des logements construits en 2017. Les mesures Macron diminuant de 20% les APL ont entrainé une baisse équivalente es loyers, ce qui réduit encore d’avantage les possibilités de réhabilitation et de construction. Toujours en 2017 la paupérisation des locataires a augmenté en particulier pour les nouveaux habitants. Ils sont 60% de l’ensemble du parc social à bénéficier du prêt locatif à usage social contre 70% pour les nouveaux entrants. La spéculation sur les terrains dans les zones en tension (région parisienne, Rhône, Cote d’Azur) bride les possibilités de construction dans le parc HLM.
Safran. (sous- traitant aéronautique) Va construire une usine à Feyzin (Rhône) et y investi 230 millions. Le chantage d’une implantation aux USA a payé. Safran va recevoir de l’Etat et des collectivités locale plusieurs dizaines de millions de subventions.
Monde.
G7. Les chefs d’Etat doivent se réunir fin août à Biarritz. Pour donner un avis sur les questions sociales le Business 7 (patronat) et Labour 7 (syndicats) se sont réunis à Aix en Provence le 5 juillet. Pour la France outre le Medef organisateur de la rencontre, assistait l’incontournable Berger et Veyrier (FO). Dans une résolution adoptée et qui sera transmise aux chefs d’Etats les participants se prononcent pour le développement du libre -échange qui profite à tous.
Allemagne. La Deutsche Bank annonce la suppression de 18.000 emplois d’ici 2022 soit 20% de ses effectifs. C’est le résultat d’une politique de spéculation aux USA dans l’immobilier et de malversations qui se sont soldées par de lourdes amendes. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Une partie du négoce actions -qui est abandonné- va être repris par la BNP qui souhaitait depuis longtemps prendre pied en Allemagne. L’annonce de ces suppressions d’emplois n’a pas rassuré les marchés. Le cours de l’action est repassé dans le rouge – 10%. Le marché (le capital) pense que ces mesures arrivent trop tard pour redresser durablement la banque. Le syndicat Verdi qui regroupe les salariés des services se félicite de cette avancée radicale qui pourra stabiliser l’emploi en Allemagne à long terme, l’essentiel des licenciements touche l’Inde et les USA. Sans commentaire.
Il existe d’autres signes d’inquiétude sur l’évolution de l’économie allemande toute entière tournée vers l’exportation. Le ralentissement de l’économie mondiale, la guerre économique USA-Chine ont d’importantes retombées sur l’économie allemande dont la croissance n’a été que de 0,4% au 1er trimestre 2019 après 0 au 4eme de 2018. Les commandes industrielles ont chuté de 8,6% en mai par rapport à mai 2018. La récession pour cet automne n’est pas exclue.
Même situation aux Pays -Bas avec une baisse surprise des carnets de commandes dans l’industrie. L’office central des statistiques explique cette situation par un sale vent en provenance de l’étranger.
Afrique. 55 pays africains (sur 57) viennent de signer un accord de libre échange qui devra permettre de faire passer les échanges entre eux de 12,5% à 75% d’ici à 2022. Ces pays comptent 1,2 Md d’habitants et ont un PIB de (seulement) 2500Mds de $. L’accord doit entrer en vigueur le 1er juillet 2020. Un certain nombre de critiques se font jour. La crainte que ce marché facilite la pénétration de productions venant de l’extérieur qui mettent à mal les producteurs locaux, ce qui est déjà le cas. La faiblesse des infrastructures, la diversité des monnaies (les anciennes colonies françaises ont le franc CFA comme monnaie gérée par la banque de France et lié à l’euro, ce qui n’en fait pas une monnaie indépendante au service des Etats) la corruption, autant d’obstacles concrets à l’efficacité de ce marché.
Ceta. Il s’agit de l’accord de libre échange entre l’UE et le Canada qui doit être soumis à la ratification ou non par l’Assemblée nationale le 17 juillet. Une intense campagne de propagande sur les bienfaits de cet accord est engagée par le pouvoir, sa majorité à l’Assemblée pour en justifier un vote positif. « Communistes » a donné clairement son opinion sur ce traité. Elle est négative. Outre les dangers pour l’économie française, le traité contient pour la première fois l’installation d’une cour arbitrale pour juger des différents entre une multinationale et un Etat si celle-ci s’estime lésée par une décision de l’Etat. Une justice au- dessus des décisions politiques prise par un Etat souverain.