Gantry 5

 

France.
Luttes :
Cheminots. Manifestation nationale le 4 juin à l’appel de la CGT, Sud, Unsea, CFDT. Première action dans la cadre de la négociation de la convention collective à la suite de la privatisation de la SNCF. Sans surprise le patronat de la branche tire vers le bas tout le social. A suivre.
Hôpitaux. Celui de Bourges en grève depuis le 15 mai, sa reconduite est votée tandis que celle de Paimpol le sera à compter du 6 juin. C’est 81 centres des urgences qui sont dans l’action. Une grève générale de cinq minutes dans l’ensemble du secteur a eu lieu le 28 mai à midi. La ministre de la santé répond par la négative à toutes les revendications des personnels, y compris sur la demande d’augmentation de salaire qui pourrait être satisfaite. A condition de changer de politique.
Victalia (transports publics, Perpignan) En grève depuis le 15 mai pour les salaires, la direction dépose plainte pour « entrave à la liberté du travail » en raison des piquets de grève.
St Louis. Avec la CGT les salariés du site d’Eppeville (Somme) poursuivent la lutte contre la fermeture du site à la suite de la décision de l’allemand Südzucker propriétaire de St. Louis. Ce dernier ferme en raison de la surproduction mondiale de sucre. Il sacrifie ses usines françaises au profit de ses usines allemandes. (A noter que les prévisions pour les trois ans à venir font état d’une baisse de production mondiale). En mars les salariés ont été manifester devant le siège du groupe à Mannheim. Ils viennent de manifester devant l’ambassade d’Allemagne à Paris.
FR3. Grève le 29 mai dans les stations de radio bleu contre la fusion des éditions régionales du matin avec FR3, ce qui à terme met l’emploi en cause.
St Gobain (Foug, Meurthe et Moselle) Grève le 25 mai à l’appel de la CGT contre le projet de vente de l’entreprise à un repreneur.
Dockers (Marseille) Ils viennent de réaffirmer leur refus de charger des armes pour l’Arabie Saoudite. Dans la grande tradition des luttes ouvrières pour la paix.
Pompiers (Morbihan) En grève à l’appel de la CGT pour obtenir les moyens en personnel nécessaire à leurs missions.
Casino. La maison mère de Casino, Rallye vient de se placer en procédure de sauvegarde en raison de sa dette (2,9 Mds) qu’elle est incapable de rembourser. Le groupe comprend les 584 enseignes Casino, 5153 magasins de proximité, Monoprix, Leader Price, Franprix pour un CA de 19,1 Mds. Sans entrer dans les détails financiers induits par cette procédure (l’action Casino a pris 7,8% à cette annonce), une des options envisagée serait la vente de certains actifs. Avec des conséquences certaines sur l’emploi.
Timac Agro. (Sète, Hérault). Supprime 38 emplois sur 49 dans son usine qui produit des granulés pour l’agriculture. 200 emplois induits sont eux aussi menacés. Avec une répercussion importante sur l’activité du port et la disparition de 50.000 de fret par an.
GE. Annonce 1.050 suppressions d’emplois : 792 à Belfort dans les turbines à gaz sur 1900 le reste au siège (Boulogne Billancourt). C’est la disparition annoncée à terme de la fabrication des turbines en France. Pour mémoire GE devait créer 1000 emplois annoncé lors de la reprise d’Alstom (accord signé par CFDT-CGC). La réalité c’est depuis cette date, la suppression au total de 1400 emplois (400 à Grenoble + les 1000 de Belfort). L’amende payée par GE de 60 millions pour non-respect des engagements pris n’est qu’une goute d’eau au regard de son CA mondial. La perte d’emplois chez les sous-traitants et entreprises de service n’est pas chiffrée pour l’instant (on parle de 3 à 5000 ?). En général ce sont les oubliés des plans sociaux.
Whirpool. Chacun se souvient du feuilleton lors de la campagne électorale de 2017 autour de la fermeture de l’entreprise et l’annonce de la reprise de 162 salariés sur 282 par un repreneur WN. (les 300 sous- traitants qui travaillaient sur le site ont tous été liquidés). Après avoir touché 10 millions WN annonce la mise en redressement judiciaire de l’entreprise pour laquelle, selon les syndicats la nouvelle direction n’a fait aucun effort pour trouver des débouchés à ses fabrications. On peut avoir de forts doutes sur l’utilisation de ces 10 millions.
A noter que cette annonce, ainsi que celle de GE, intervient 48 h. après les élections européennes. Le capital sait ne pas mettre en difficulté son pouvoir.
Insee. Vient de publier une enquête sur les marge des entreprises. Celles-ci ont augmenté de 1,1% et se montent à 32,6%. C’est la baisse des cotisations sociales qui est la cause de cette augmentation. Merci Macron.
EDF. Profitant de la hausse des prix de 5,9% au 1er juin, de Rogy ministre de l’écologie, ex député EELV, s’en prend pour expliquer la hausse, aux « avantages » des agent EDF en matière de tarif. Les taxes de l’Etat sur les factures d’électricité lui sont inconnues. Les prix du secteur conventionné d’EDF servent à financer les énergies renouvelables en grande partie privées. D’autre part l’Etat impose à EDF de vendre son électricité au privé presque en dessous de son prix de revient. Le privé en profite pour acheter sur le marché européen son électricité lorsque les prix sont en dessous du prix EDF, il achète à EDF lorsque les prix du marché sont supérieurs à ceux d’EDF. Un seul gagnant : le privé, les perdants : les abonnés au tarif réglementé d’EDF.
Haute fonction publique. Macron veut les hauts fonctionnaires à sa botte. Il veut avoir des hauts fonctionnaires d’accord avec ses objectifs. L’ouverture de la haute fonction publique à des personnels venant du privé pour une mission prévue dans la loi sur la fonction publique ne peut que faciliter cette exigence.
Canal +. Vient d’acquérir pour plus d’un milliard M7 un des plus gros opérateurs de TV, payante en Europe. Cette acquisition permet à Canal de récupérer 20 millions d’abonnés dans sept pays européens.
Monde.
Brésil. Deuxième manifestation de masse dans tout le pays des profs d’universités et du second degré, des étudiants contre le projet de budget de l’enseignement supérieur du gouvernement Bolsonaro qui considère que la jeunesse n’en n’a pas besoin.
Chine. L’ambassadeur chinois à Paris explique dans une longue tribune (les Echos du 29 mai) que la Chine ne se laissera pas faire dans les négociations avec les USA. « Cette guerre commerciale nous ne la souhaitons pas. Mais nous ne céderons pas au chantage » et réaffirme la volonté de son pays en faveur du multilatéralisme et ses efforts pour s’ouvrir aux investissements étrangers.
Dans la bataille qui oppose la Chine aux USA autour de Huawei l’institut Montaigne (de droite) apporte sa pierre dans ce conflit en préconisant de ne pas faire appel au chinois pour l’installation de la 5G au nom de la sécurité des réseaux et pour donner plus de débouchés à l’industrie européenne très en retard dans ce domaine.
Enfin le système bancaire chinois donne des inquiétudes à la finance mondiale après la mise sous tutelle de la banque centrale d’une petite banque provinciale. C’est le résultat de l’endettement de l’économie chinoise encouragée par le gouvernement pour faire face au ralentissement économique du pays. Enfin la finance grise, qui agit en dehors de toute régulation, est passée 335 Mds de $ en 2010 à 8254 Mds en 2017.