Gantry 5

 

France.
Luttes. Unilever. (Meux. Oise). Débrayages pour les salaires les 28.02 et 3.03 (équipe de fin de semaine) pour les salaires.
St. Louis. (Eppeville, Somme). Manifestation salariés, population, élus contre la fermeture de la sucrerie.
Douanes. Les douaniers de Calais et Boulogne en grève illimitée à l’appel de la CCT, FO, l’Unsa qui redoutent de ne pas avoir les moyens de faire face à l’augmentation de la charge de travail due à la sortie de l’Angleterre de l’UE.
Prisons. Blocage des accès à la suite de l’agression de deux surveillants par un détenu. La CGT pénitencière met l’accent sur les bas traitements cause du manque d’effectifs, question qui avait abouti à un accord boiteux avec les autres syndicats et le gouvernement lors du conflit de début 2018 avec la même origine.
Arjowiggin.(Papier) Manifestation des salariés devant le tribunal de Nanterre le 6.03 pour l’avenir de l’usine en liquidation judiciaire.
Reuters. Grève de 24h des journalistes le 7.03 contre la suppression de 25 emplois (+ de 50%).
La Méridionale. (marine) Nouvelle grève pour le maintient du service public entre la Corse et le continent.
Verrerie de Oicy (Marne) Débrayage le 5.03 pour les salaires.
Neuhauser (boulangerie industrielle, Fochwiller, Moselle) Débrayage le 7.03 pour les salaires.
Bel (agroalimentaire, Sablé/ Sarthe). Débrayage le 7.03 pour les salaires.
Poste. Déols (Indre) Rassemblement devant le centre de tri pour protester contre la réorganisation des services.
Agriculture. Dans une émission de radio, le ministre de l’agriculture reconnait l’échec de la loi qui devait donner une meilleure rétribution du travail des agriculteurs après la fin des négociations entre la grande distribution et les producteurs. Il cite l’exemple du prix du lait ou de la viande payée en dessous de son prix de revient. Il n’apporte aucune solution sérieuse – et pour cause- à cette situation (enquêtes de la répression des fraudes, commission d’enquête) rien qui puisse inquiéter la grande distribution. Cela au moment ou les dispositions votées entrent en vigueur et font flamber les prix.
Femmes. Beaucoup de bruit pour rien autour de « l’index de l’égalité professionnelle » que doivent publier les entreprises de + de 1000 salariés. Elles doivent, pour respecter la parité pour l’égalité hommes-femmes obtenir 75 points sur 100. La moitié d’entre elles n’ont pas répondu au questionnaire. De toutes manières il n’est prévu aucune sanction. La réduction de l’écart de salaire entre homme-femme se fait par le bas, en particulier pour les jeunes cadres. Les hommes gagnent moins alors que les salaires des femmes stagnent.
Taxe. Celle sur les Gafa soumise au conseil de ministre et qui consiste à taxer à 3% de leurs CA les plates-formes internet est bien une opération poudre aux yeux mise en doute par de nombreux spécialistes quant à son rendement escompté (500 millions par an) que dans ses modalités pratique de recouvrement. De l’avis unanime des mêmes, ce sont les clients des plates-formes qui la payeront au travers de la hausse des prix des services. Il sera difficile de faire passer cette taxe pour une lutte sérieuse contre la fraude fiscale des multinationales.
Dans le même ordre d’idée l’annonce par E. Phillipe de l’ouverture prochaine à la concurrence des pièces détachées d’auto, des syndics de copropriété, des permis de conduire pour améliorer le pouvoir d’achat relève plus du cynisme que de l’inconscience.
Cadeau. A l’occasion du salon Global Industrie de Lyon le gouvernement a réuni une assemblée des « territoires industrie » destinée à encourager les initiatives locales pour réindustrialiser les territoires. En fait il s’agit d’un nouveau cadeau de 1,36 Md réparti entre 136 territoires qui présenteront un projet. A cette occasion une étude sur le solde entre l’ouverture et la fermeture d’entreprises sur 10 ans est faiblement positif dans deux régions (Midi-Pyrénées +5, Paca+10), négatif dans toutes les autres entre -1 dans le Limousin à -87 dans la région Centre, avec toujours de nombreuses fermetures dans les régions sinistrées Nord-Pas de Calais, Picardie, Lorraine.
Université. C’est fait, le capital entre toujours plus à l’université. L’université Paris Sciences et Lettres vient de passer un contrat de licence financé à hauteur de 8 millions par la BNP. Un « comité de pilotage » et une « clause de non-dénigrement » font peser les plus grandes craintes sur les libertés universitaires exprimées par les organisations syndicales. Le président de l’université se félicite de son initiative et annonce d’autres partenariats.
Rafale. La vente des Rafale à l’Inde va entrainer une vague de délocalisation dans le cadre des transferts de technologie prévue au contrat. En plus de Safran qui va construire une usine pour des pièces de moteur (une de Safran existe déjà pour la fabrication de systèmes électriques) d’autres sous-traitants s’installent en Inde pour répondre aux besoins des Rafale qui y seront construits, mais qui en profiteront pour réexporter leurs fabrications y compris vers la France. L’achat à venir par l’Inde de 110 avions pour l’armée de l’air, 54 pour la marine,111 hélicoptères (Airbus Hélicopters envisage de construire une usine en Inde pour les fabriquer), la demande de 6 sous-marins excite toutes les convoitises de marchands d’armes du monde entier. Pour le profit, pas pour l’emploi. (Voir article sur l’hebdo sur le conflit Inde -Pakistan).
Bus Macron. Le nombre de compagnies proposant des voyages en bus à bas coût continue de diminuer. De cinq au départ elles ne sont plus de deux après la vente d’Isilines et Translines (filiale de Transdev, elle-même filiale de la caisse des Dépôts) à l’allemand Flixbus.
Aéroport de Paris. Les sept départements de la région parisienne veulent prendre 29,9% des 50,1% détenu par l’Etat en cas de privatisation telle qu’elle est prévue par la discussion de la loi « Notre ». Le montant de cette initiative n’est pas connu pour l’instant, les départements assurant avoir les moyens de financement sans augmentation d’impôts. A noter que les présidents de départements sont tous issus de partis qui ont privatisé lorsqu’ils étaient au pouvoir se qui fait douter de leur attachement au secteur public.
Retraite. Conséquence des diverses « réformes », l’âge de départ en retraite ne cesse d’augmenter. C’était d’ailleurs le but des « réformes. ». De 61,7 ans en 2006 il passe à 63,3 ans en 2017. Dans sa réforme des retraites, le pouvoir met sur la table l’avenir des régimes spéciaux pour les catégories dites actives. Pour diviser les salariés dans leur lutte contre le projet de retraite par points, pour ne pas trop mécontenter diverses catégories (police, prisons, pompiers) les régimes spéciaux seraientt plus ou moins maintenus à leurs niveaux actuels. Reste la question du financement de cette dérogation. Par les entreprises ou par l’impôt, financement qui n’est pas abordé par le pouvoir.
Suppression d’emplois. Parrot (drone) Avec une trésorerie de 160 millions se prépare à supprimer une centaine d’emplois (15% des effectifs). Motif : « ajuster son activité grand public au rythme du secteur ».
CHU. La Cour des comptes continue d’apporter son aide au gouvernement dans la casse de l’hôpital public. Cette fois- ci se sont les CHU qui sont visés. Il y en a 30 en France. S’appuyant sur la réalité due à la politique de santé des gouvernement successifs et des 405 millions de déficit, elle propose de regrouper les soins les plus coûteux sur une dizaine d’entre eux, ce qui à terme entrainera la disparition des autres en tant que CHU. Cette intervention de la Cour arrive à quelques jours de la discussion de la loi santé par l’Assemblée.
Santé. Conséquence des fermetures de maternités de proximité, à Die (Drôme) une femme enceinte après trois heures d’attente de l’hélicoptère qui devait la transporter à Montélimar accouche d’un enfant mort- né. C’est le deuxième cas dans la région de Die. Le plan santé du pouvoir en action.
Monde.
Paradis fiscaux. La commission européenne a établi un projet de liste de « pays à hauts risques » dans le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et qui comprend l’Arabie saoudite, et quatre petits territoires US. (Guam, Porto-Rico). Devant la protestation des USA et de l’Arabie les gouvernements européens ont bloqué le projet qui a été abandonné. Sans commentaire.
Algérie. L’annonce de la candidature de Bouteflika à l’élection présidentielle assortie de promesses pour la faire accepter par la population ne calme pas la colère des Algériens qui continuent à la refuser. Si ce refus tient à des causes politiques (maladie, absence de présence) la situation économique avec le chômage (26% chez les jeunes) la crise du logement, la stagnation des revenus, la corruption des dirigeants est le moteur premier de l’action du peuple. Reste pour lui à trouver un débouché politique et social, perspective qui ne semble pas se dessiner aujourd’hui.
Allemagne. Succès pour les 1,1 million de fonctionnaires de Länder en grève avec la signature d’un accord sur une augmentation de salaire de 8% sur 33 mois (6% demandé à l’origine) avec un minimum de 240 euros par mois, 380 pour les personnels de santé. La chaine franco-allemande Arte qui ouvre largement ses bulletins d’informations à la « grève » de quelques milliers de lycéens pour le climat tous les vendredis, n’a pas eu un mot pour parler de celle des 1,1 million de fonctionnaires et de son succès. Pour tous les moyens d’information il y a bien des bonnes et des mauvaises grèves.
Chine. L’Assemblée nationale populaire tient sa cession annuelle depuis le 5 février. Le rapport sur la situation économique et ses perspectives indique un ralentissement de la croissance de 0,1% pour 2019 à 6,5%, une diminution des créations d’emplois (11 millions contre 13,6 en 2018), une baisse des impôts pour les entreprises et les particuliers pour relancer la croissance avec comme conséquences une augmentation du déficit budgétaire et une augmentation de la dette qui représentait 248 % du PIB en 2108. La baisse se poursuit dans la vente des voitures, la construction de logements (- 30% en trois ans), la stagnation ses investissements et les ventes de détail qui progressent de 6% par an contre 9 à10% il y a quelques années. Une loi ouvrant plus largement le marché chinois aux investissements étranger, y compris dans les services publics, devrait être votée. Sans encore parler de crise, c’est une situation que connaissent nombre de pays capitalistes et les solutions apportées sont les mêmes. Pendant ce temps les profits des entreprises d’état ou privées se portent bien.
OCDE. Vient de publier ses prévisions de croissance pour 2019, en baisse sur celles d’il y à trois mois. Pour l’Europe elle ne serait que de 1% (1,3 pour la France) et de 3,3 pour le monde contre 3,6 en 2018.
Le déficit commercial américain atteint des records avec 621 Mds de $ dont 419 Mds (+11,6%) avec la Chine malgré les hausses de tarif douaniers. Il est de 81 Mds avec le Mexique et le Canada et de 169 Mds avec l’Europe avec la quelle de nouvelles négociations se sont ouvertes le 6.03.