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N° 900 18/11/2024  L’HEURE EST AU CONFLIT À LA SNCF : NOUS AVONS UN DESTIN COMMUN FACE À CE CARNAGE SOCIAL !
« Nous ne laisserons pas passer le train » de la liquidation de Fret SNCF, de la privatisation dans les activités TER, Transilien et Intercités et de l’éclatement de SNCF Réseau avec son plan Résonances sans ne rien faire ! C’est l’unité du Groupe Public Unifié que le PDG de la SNCF, en première ligne, est en train d’exploser avec sa stratégie de dumping social et de rentabilité financière sans limite.
Ce sont d’autres choix politiques que nous devons imposer au ministre des Transports. Il peut abandonner son plan « Car express » pour 2025 et se consacrer au service public ferroviaire et à son financement. Dans cette crise écologique mortifère que nous subissons, le train doit être tout simplement incontournable : notre combat est aussi pour l’intérêt général.
Grève le 21 novembre : notre ultimatum !
L’heure n’est pas à la tergiversation du côté des organisations syndicales à la SNCF.
Dans l’unité, elles appellent déjà à une première journée de grève le jeudi 21 novembre 2024. Alors que le patronat et le pouvoir en place misent sur notre résignation, nous allons montrer notre détermination et notre solidarité. Nous sommes toutes et tous lié-es par ce qui se trame à Fret SNCF, dans les SA Voyageurs et Réseau mais aussi au sein du GIE et à la SA Holding.
Cette journée de 24 heures sera l’unique ultimatum que nous lançons au gouvernement et à la direction SNCF. S’ils ne répondent pas à nos revendications, nous lancerons un mouvement de grève plus long et plus fort en décembre.
  • Arrêt du processus de discontinuité de Fret SNCF et obtention d’un moratoire.
  • Arrêt du processus de filialisation TER, Transilien et Intercités.
  • Loi de programmation pluriannuelle pour la modernisation du système ferroviaire.
    Un seul mot d’ordre : mobilisation générale !
Le 21 novembre, on tape très fort !
 
PHARMACIENS : LES DOYENS DES FACULTÉS DE PHARMACIE LANCENT UN CRI D’ALERTE FACE À LA FUITE DES ÉTUDIANTS AVEC UN RISQUE TRÈS IMPORTANT DE MANQUER DE PHARMACIENS DANS LES ANNÉES À VENIR. 
La cause est connue. Il s’agit de la conjonction du système de Parcoursup et de la réforme d’entrée dans les études de santé. Ce système crée une hiérarchie entre les différents métiers avec une affectation des étudiants dans une filière qui n’était pas leur premier choix, ce qui entraîne un renoncement, voire un abandon au cours des études. Une des propositions de bon sens faite par les doyens est de supprimer le système de Parcoursup actuel pour permettre une inscription directe en faculté de pharmacie. Il y a urgence et il est urgent que le gouvernement accède à cette revendication. La poursuite du système actuel serait catastrophique dans le contexte du manque de médecins et des fermetures de lits et d’hôpitaux qui rendent de plus en plus difficile l’accès aux soins pour la population.
En effet nous constatons déjà des difficultés pour maintenir le réseau de pharmacies alors que le maillage du territoire assuré par ce service de proximité a montré son efficacité lors de la crise COVID. La mobilisation des pharmaciens a ainsi permis avec une grande efficacité de pouvoir se faire tester et vacciner en proximité et en toute sécurité. Heureusement que l’installation des officines est régulée par l’Etat, ce qui permet de disposer de près de 20.000 pharmacies, y compris dans des zones désertées par les médecins. Par ailleurs, les pharmaciens dans leur grande majorité ont bien compris que leur avenir était conditionné à leur rôle et place de personnels de santé dans le cadre d’une collaboration avec les médecins et qu’ils ne pouvaient se contenter d’être les gestionnaires de commerces de produits de santé. Ils peuvent aujourd’hui réaliser un certain nombre d’actes et de prescription de médicaments pour des pathologies simples.
Tout n’est pas satisfaisant et certaines dérives comme l’installation de cabines de télémédecine dans certaines officines doivent être contrôlées. Mais, il est légitime de s’interroger pour savoir si cette situation n’est pas en fait voulue par le gouvernement dans le cadre de ce qu’on appelle la financiarisation du système de santé qu’il facilite pour le plus grand profit de ses amis financiers. L’évolution qui se dessine est celle de la disparition des pharmaciens indépendants au profit de grands groupes dont ils deviendraient les salariés. La deuxième étape sera dans ce contexte une fermeture des pharmacies de proximité pour une installation dans les centres commerciaux, voire même comme dans certains pays au sein de supermarchés de la grande distribution sous la forme d’un comptoir dans un coin du magasin, permettant de valoriser au mieux toute la parapharmacie et autres produits d’hygiène, de compléments alimentaires, etc. Cette évolution doit être combattue en formant plus de pharmaciens, dans l’intérêt des professionnels mais aussi surtout des patients.
 
ANDRÉZIEUX-BOUTHÉON (LOIRE ) : 84 EMPLOIS SUPPRIMÉS APRÈS LA LIQUIDATION DE L'ÉQUIPEMENTIER AUTOMOBILE ANDERTON CASTINGS !
Plus de 80 personnes vont perdre leur emploi dans la Loire avec la liquidation judiciaire de l'équipementier  automobile Anderton Castings. Cette entreprise de fabrication de pièces de sécurité et de liaison au sol en aluminium a été liquidée le 9 octobre par le Tribunal de commerce de Saint-Étienne. Ses 84 salariés employés sur le site de d'Andrézieux-Bouthéon, près de Saint-Étienne, recevront un courrier de licenciement courant novembre, a indiqué un représentant du personnel.
Le fabricant, qui avait orienté ces dernières années son activité en direction des start-up du véhicule électrique, avait engagé en 2021 un plan d'investissement de 25 millions d'euros sur cinq ans qui prévoyait le recrutement de 130 personnes et le doublement de sa surface de production.
Le démarrage plus lent que prévu de ce marché a conduit au report ou à l'arrêt des commandes de plusieurs clients, parmi lesquels les sociétés américaines Fisker (le fabricant du SUV électrique Ocean) et Lordstown Motors, qui ont toutes deux fait faillite. En l'absence de repreneur, Anderton Castings a été à son tour liquidée. La société, détenue depuis 2015 par un couple de Français, avait réalisé en 2023 un chiffre d'affaires de 25 millions d'euros et employait 150 personnes fin 2023.
 
EUROPHANE LES ANDELYS  (EURE) : LES SALARIES EN LUTTE POUR SAUVER LES EMPLOIS FACE AU GROUPE ZUMTOBEL !
Depuis 15 jours, les 85 salariés se sont mis en grève suite à l’annonce de fermeture de l’entreprise.
Le gouvernement ne fait que parler de relocalisation pour la France alors comment a-t-il pu laisser faire ce rachat par ce groupe autrichien Zumtobel ?
Ce groupe qui a fait plus d’un milliard de bénéfices en 2023 avait pour seul but de récupérer la production, pour la développer en Angleterre et en Serbie, et surtout engraisser ses actionnaires.
La CGT a interpellé le Ministère de l’Industrie sur la situation de l’entreprise.
La CGT demande des comptes aux pouvoirs publics et notamment à la Région afin de connaître le montant des fonds publics versés à partir du rachat en 2020. Cet argent devait servir aux investissements dans l’usine et non à la délocalisation. Cet argent, c’est celui de nos impôts ! Il doit revenir dans l’entreprise et permettre de préserver les 85 emplois.
La CGT demande aux pouvoirs publics de faire le nécessaire pour trouver un repreneur industriel fiable et si possible à capitaux français. Cette entreprise est un fleuron industriel dans la région, dont la production d’équipements d’éclairage public est reconnue dans le monde entier. Alors pourquoi la fermer ?
Les communes, la région doivent pouvoir soutenir cette entreprise pour qu’elle puisse continuer de vivre. En effet, elles auront toujours besoin d’éclairage public intérieur et extérieur.
La CGT demande une réunion, dans les plus brefs délais, avec les pouvoirs publics pour élaborer un plan de reprise permettant de sauver les emplois et l’entreprise.
Le groupe ZUMTOBEL fait partie de ces patrons qui n’ont que faire de l’avenir des salariés. Nous continuerons de les combattre et la CGT se réserve le droit de les attaquer au tribunal pour licenciements abusifs. Il n’y a rien d’économique dans ce PSE, c’est une stratégie de délocalisation pour améliorer les profits des actionnaires.
Les salariés poursuivront le combat pour gagner et plus que jamais, resteront unis dans la lutte engagée !!
 
BEAUVAIS (OISE) : 103 LICENCIEMENTS CHEZ AGCO (ANCIENNEMENT MASSEY FERGUSSON) : L’ENTREPRISE FERAIT FACE À « LA PLUS IMPORTANTE BAISSE » DE COMMANDES DEPUIS 10 ANS !
Lors d’une réunion à huis clos, Thierry Lhotte, directeur d’Agco France et Europe, a présenté aux élus de l’agglomération du Beauvaisis la stratégie de son entreprise, confirmant le licenciement de 103 salariés.
Jusqu’à présent, Agco, le géant américain du tracteur, avait réservé les justifications de sa restructuration à ses salariés.
Pas de surprise, ce sont bien 103 salariés qui seront licenciés. Les contingents les plus importants concernent l’engineering, l’informatique et le marketing. Le plan social actuellement en négociation s’achèvera le 25 janvier 2025.
Il s’accompagnera d’un « plan de départs volontaires » , de reclassement « en interne mais aussi chez les partenaires que sont Gima et Isagri ». Pour les reclassements en externes, « une antenne emploi ouvrira en 2025 ».
Pour Agco, cette crise s’explique par « la plus importante baisse de la demande d’équipement depuis dix ans ». Pour y faire face, l’entreprise souhaite ainsi « développer les capacités d’automatisation », « utiliser les ressources internes sur les meilleurs sites », « collaborer avec des partenaires externes » et « dimensionner nos services supports non stratégiques ».
Agco veut diminuer les frais généraux et augmenter la R&D (recherche et développement) et cela passe par une délocalisation en Inde où les salaires sont plus bas. Le directeur a expliqué vouloir réserver le service R&D de Beauvais pour l’innovation, pas pour dessiner des rétroviseurs de tracteurs.  
Dans ce contexte, d’autres délocalisations sont-elles à craindre ? La direction d’Agco a précisé avoir « présenté aux élus le projet de réorganisation dans un contexte de forte chute du machinisme agricole et l’ancrage fort d’Agco sur le territoire ».
Trente employés de la  filiale Gima doivent être licenciés le 25 novembre prochain. Le sénateur présent à la réunion a promis « d’interpeller le gouvernement sur la situation d’Agco et de Gima qui ont bénéficié d’un apport d’argent public important » !
 
STRASBOURG (BAS-RHIN) :  UNE GRÈVE ILLIMITÉE POUR HÉBERGER DES ÉLÈVES SANS-ABRI !
Après avoir occupé le collège Lezay Marnésia, 80% des personnels enseignant et de vie scolaire sont entrés en grève pour obtenir l’hébergement de huit collégiens sans-abri.
« C’est du jamais vu. » Devant le collège Lezay Marnésia, quartier Meinau, Octave, assistant d’éducation vient de faire le compte du personnel en grève mardi 12 novembre. 80% des personnels enseignant et de vie scolaire sont mobilisés pour obtenir l’hébergement de huit élèves de leur établissement. Après trois jours d’occupation d’un bâtiment, ils sont une trentaine devant le portail et attendent toujours une réaction de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA), responsable des collèges d’Alsace et propriétaire d’une centaine de logements de fonction vide.
Quelques minutes après l’entrée des collégiens, Céline, enseignante en histoire, résume la situation : « Nous avons conscience que notre place est en classe, devant nos élèves. Nous avons également conscience que la place de nos élèves n’est pas dans la rue. Nous allons remplacer provisoirement nos cours de français, de musique et de maths, par une leçon de solidarité. Nous espérons qu’ainsi leur génération sera moins égoïste que la nôtre. Nous informons la CeA que nous nous lançons dans un mouvement de grève qui prendra fin avec la mise à l’abri de ces enfants. »
« Hier, on a rencontré un élève de 11 ans qui n’allait plus en cours parce qu’il ne voulait pas venir avec ses vêtements boueux. Il nous a dit que le collège lui manquait », raconte Loïc, professeur de maths au collège Lezay Marnésia.
Président de l’association Un toit pour nos élèves, il raconte une mobilisation croissante de l’établissement depuis près de dix ans. Une première cagnotte pour des enfants à la rue en 2019, des nuits passées sous tente en solidarité avec les familles. « On voit de plus en plus d’élèves sans-abri. On se demande jusqu’où ça va aller… », souffle l’enseignant mobilisé.
Au total, selon une présentation interne à la CeA datée de juin 2024, 162 logements de fonction sont vides dans les collèges alsaciens, dont 40 à 50 sur le territoire de l’Eurométropole.
Sans réponse de la CeA depuis le vendredi 9 novembre, une dizaine de grévistes ont interpellé le vice-président en charge « de la jeunesse de la réussite éducative » Nicolas Matt. L’élu Renaissance avait annoncé sa présence au marché du boulevard de la Marne. Pendant plus de 20 minutes, deux enseignantes ont sommé le responsable politique de donner des réponses à leur revendication :
« Nous avons deux logements vides au collège. Depuis le mois de juin, on demande à les utiliser. Le rectorat est d’accord. Le chef d’établissement et son conseil d’administration ne s’y opposent pas. Vous nous avez dit que cette solution est envisageable. Donc tout le monde nous dit oui, et un mois plus tard, il n’y a toujours pas de réponse… »
Réponse de Nicolas Matt  (vice-président de la Collectivité européenne d’Alsace), membre du parti présidentiel : « On a de très grandes difficultés pour tenir nos missions sur la protection de l’enfance. On manque de travailleurs sociaux. On a un millier de mineurs non-accompagnés qui arrivent chaque année en Alsace. On doit les placer, c’est notre mission. Il faut trouver des logements pour eux. Face à ce chiffre absolument incroyable, multiplié par dix en dix ans, nous avons décidé d’explorer toutes les possibilités, y compris les logements de fonction. » !!!
 
LES ENSEIGNANTS FONT ENTRER DES ÉLÈVES MIGRANTS DANS LE COLLÈGE POUR LA NUIT SANS AUTORISATION !
Face au mur qu'on leur oppose depuis des mois, les enseignants du collège Lezay-Manésia de Strasbourg qui réclament la mise à l'abri de huit de leurs élèves qui dorment dehors, ont choisi la désobéissance civile. Ils ont fait rentrer 22 migrants dont 17 enfants dans leur établissement pour qu'ils y passent la nuit du 12 au 13 novembre, et ce sans aval des autorités.
Urgence d'agir. Les enseignants du collège Lezay-Marnésia de Strasbourg n'en peuvent plus des fins de non-recevoir et des sourdes oreilles en haut lieu. Des semaines qu'ils réclament la mise à l'abri de huit de leurs élèves qui dorment dehors avec leur famille.
Occupation du collège depuis vendredi derniergrève mardi 12 novembre mais rien n'y fait. Les deux logements vacants situés au cœur du collège appartiennent à la collectivité européenne d'Alsace. Ils seront bien utilisés à des fins sociales mais pour accueillir un public dont la CEA à la charge, des mineurs non accompagnés ou des jeunes majeurs suivis. Point barre.
Rien pour "leurs" enfants. Alors, certains enseignants ont décidé de faire fi des autorités. Ils ont ouvert dans la nuit de mardi à mercredi les locaux de leur établissement à quatre familles de migrants, 5 adultes et 17 enfants.
"Ils sont arrivés vers 19 heures, raconte Lucas Moussa, enseignant en segpa (section d'enseignement général et professionnel adapté) au collège, de notre côté nous étions une douzaine d'enseignants, et nous les avons fait entrer après avoir averti la principale de l'établissement".
Pour qu'ils se ressourcent au moins une nuit. Une nuit à l'abri à dormir dans des sacs de couchage certes, mais pas sur un sol gelé ni boueux, dans le campement de fortune installé square Krimmeri et qui accueille 300 migrants
Tous ensemble, ils ont pu proposer un repas, autour de petites tables pour les enfants, et aménager le CDI en dortoir avec livres à volonté. "C'est une enseignante qui a préparé chez elle un mafé (plat typique d'Afrique de l'Ouest), pour tout le monde et qui l'a apporté ensuite dans les locaux".
Les irréductibles enseignants ont décidé de poursuivre l'occupation du collège. Avec les familles. "Elles nous ont beaucoup remerciés pour ce que nous faisions, nous avons reçu de nombreux messages de soutien. Des parents d'élèves commencent d'ailleurs à se mobiliser. Si ça concrétise, ça serait décisif pour nous".
Parce qu'évidemment, passer les nuits au collège et enseigner le jour, ça use, même si pour l'instant, les enseignants sont suffisamment nombreux pour se relayer. Sans compter l'aide spontanée qui se greffe, comme l'apport de vêtements chauds et autres produits de première nécessité. Une véritable chaîne solidaire s'est mise en place au collège Lezay-Marnésia, et elle n'est pas près de se rompre.
 
CHU DE CLERMONT-FERRAND (PUY DE DÔME) : LES PERSONNELS SOIGNANTS EN GRÈVE REFUSENT LA RÉORGANISATION DES PLANNINGS !
On va nous rendre la vie impossible !
Les personnels soignants du CHU de Clermont-Ferrand sont en grève. Ils refusent la réorganisation des plannings afin de préserver vie privée et vie professionnelle.
Colère, dégoût, incompréhension. Voilà les sentiments qui prédominaient, mardi après-midi 12 novembre, chez les aides-soignantes et infirmières dont une centaine s'était rassemblée (le personnel hospitalier est majoritairement féminin) sur le parvis du CHU Estaing, à Clermont-Ferrand.
En grève depuis un mois, comme leurs collègues du CHU Gabriel-Montpied et de l’hôpital Louise-Michel à Cébazat, ils protestent contre la réorganisation de leurs plannings de travail qui devrait entrer en vigueur en janvier 2025.
Aujourd’hui, les plannings connus à l’avance permettent d’avoir un week-end sur deux avec une grande semaine de 50 heures suivie d'une petite semaine avec deux jours de repos consécutifs dans la semaine après chaque week-end travaillé. Demain, disent les grévistes, ce sera un week-end sur trois, mais aussi des périodes de quatre nuits d’affilée contre trois actuellement, avec un seul jour de repos qui pourra varier d’une semaine sur l’autre.
L'épuisement guette !
« Trois nuits, c’est déjà dur, et on connaît les impacts sur la santé, alors quatre avec un seul jour de repos derrière, on va s’épuiser et ce ne sera pas bon pour les patients non plus », explique une infirmière.
« On va devenir corvéable jour et nuit. On ne pourra plus rien prévoir et poser trois semaines de congé sera impossible », enchaîne une autre.
Des temps partiels moins attractifs ?
Mais pourquoi tant de désorganisation ? « Pour faire des économies sur le dos des personnels, s’agace une manifestante. Le but est de décourager les temps partiels nombreux à l’hôpital et d’avoir moins d’équipes purement de nuit. À l’hôpital, vous avez droit de passer à 80 % jusqu’aux 3 ans de votre enfant payé 85,7 %. En rendant les plannings impossibles parce que fluctuants, ils seront moins attractifs, car personne ne trouvera de nounou qui accepte ça. Idem, les équipes de jour travaillent de 35 heures contre 32,40 pour celles de nuit. Demain, tout le monde fera un peu de nuit, un peu de jour ».
La lutte continue !
Les syndicats CGT, FO et SUD, pointent du doigt l’inflexibilité de la direction qui reste sourde aux inquiétudes des salarié-es, mais aussi la volonté du gouvernement de soumettre les services publics, l’hôpital notamment, et les fonctionnaires « à une cure d’austérité sans précédent, après tous les cadeaux faits au secteur privé ».
Alors qu’une pétition pour soutenir les personnels en grève du CHU de Clermont-Ferrand contre les changements de rythmes de travail circule pour mobiliser la population avec les soignants, l’idée fait son chemin d’un grand mouvement qui rassemblerait tous les mécontentements (la Sécurité sociale, Auchan et Michelin) et qui prendrait appui sur celui des cheminots le 11 décembre prochain.
 
MICHELIN : MANIFESTATION DES SALARIÉS : « NOUS SOMMES LA RICHESSE DE MICHELIN » !
Mercredi 13 novembre, à l’appel de la CGT, les salariés de Michelin avaient rendez-vous place du 1er-Mai à Clermont-Ferrand, à quelques encablures du siège social. Présents parmi les manifestants, des salariés de Blavozy et de Roanne. Pour eux, pas question de regarder et de ne rien faire.
« La manifestation d’aujourd’hui est uniquement à l’appel de la CGT. L’intersyndicale n’a pas donné de consignes. Donc, nous ne serons pas à Clermont-Ferrand », explique brièvement Massimo D’Amato, délégué syndical Sud du site ligérien.
En 2015, on n’est pas passé loin  !
Pour autant, place du 1er-Mai, il y a des salariés de la Loire. Francisque Barret, salarié syndiqué CGT, reconnaît que pour l’instant, contrairement au site de Blavozy, « on n’est pas touché. Mais, nous sommes dans le très haut de gamme du pneu ».
Devant le siège de Michelin à Clermont-Ferrand : «Que les CRS soient à l’intérieur, c’est un symbole assez hallucinant» déclarent les manifestants.
Des délégations de tous les sites français se sont rassemblées  pour dénoncer la fermeture des usines de Cholet et de Vannes, alors que se tenait une réunion extraordinaire du Comité social et économique central. Les syndicats dénoncent une «évasion industrielle» par une stratégie de délocalisation.
Des «Bibs» de toute la France se sont rassemblés, avant de marcher vers le parvis du siège de Michelin, place des Carmes. La détonation des pétards, le rouge des fumigènes et les cris des manifestants illustrent leur colère de la fermeture annoncée des sites de Cholet et de Vannes, qui suscite une vive inquiétude chez tous les salariés du groupe dans l’Hexagone. "Pour les dirigeants, ce sont les profits et les dividendes pour les actionnaires, dénonce un tract de la CGT. Peu leur importe de briser des centaines de vies et de familles.» Ces fermetures interviennent après plusieurs suppressions de sites en Allemagne, aux Etats-Unis et en Chine, au nom de la baisse de production et de la compétitivité. «Malgré ces fermetures, Michelin reste florissant : le groupe vise 3,4 milliards d’euros de bénéfices en 2024, un chiffre similaire à celui de 2022», s’indigne Serge Allègre, secrétaire fédéral de la Fnic-CGT, la branche chimie du syndicat. «Michelin a préparé depuis des années son évasion industrielle. Il a monté les mêmes entreprises en Asie, en Europe de l’Est et en Amérique du Sud.» «C’est l’exemple d’un capitalisme féroce" que seule la lutte peu arrêter"!!!
 
ORANGE : UNE TRENTAINE DE SUICIDES DEPUIS DEUX ANS CHEZ ORANGE : 15 ANS APRÈS LE DRAME DE FRANCE TÉLÉCOM, LES SALARIÉS S’INQUIÈTENT, DES SYNDICATS LANCENT L’ALERTE !
Les syndicats craignent que le drame des suicides des années 2000 chez France Télécom se reproduise.
Alors que la Cour de cassation a examiné mercredi 13 novembre les pourvois de Didier Lombard, ex-PDG de France Télécom, dans la crise qui avait touché l’entreprise dans les années 2000 (35 suicides en 2008 et 2009), une autre vague de suicides survenus au cours des derniers mois fait planer sur Orange (héritier de France Télécom en 2013) l’ombre d’une crise sociale ravageuse. Une trentaine de suicides depuis deux ans sur un total de 65.000 salariés selon les syndicats, relate  une enquête consacrée sur ce sujet.
C’est un appel au secours !
Celle-ci décrit notamment les circonstances dans lesquelles Philippe Le Gall, 53 ans, s’était donné la mort le 13 septembre 2023, en se pendant dans son garage. Le quinquagénaire avait donné l’alerte auprès de son épouse, après une tentative un mois plus tôt. "Je n’arrive plus à gérer mon travail. Je n’arrive plus à faire la part des choses […] c’est un appel au secours", lui avait-il dit. 
Son suicide a été requalifié en accident du travail. Fonctionnaire chez France Télécom, puis ingénieur au sein d’Orange, il avait consacré 32 ans de sa vie à l’entreprise.
Un de ses collègues témoigne que Philippe avait peur de perdre son travail, son métier étant voué à "disparaître à moyen terme". Il travaillait "sur des réseaux un peu plus anciens qui étaient en décroissance", dans une branche visée par un plan de départs volontaires avec 640 postes supprimés.
Des restructurations "pour suivre les évolutions technologiques" !
Des rapports de médecins du travail "montrent un accroissement de la charge de travail, une incertitude sur l’avenir des emplois et des objectifs flous", alors qu’Orange poursuit sa restructuration, "pour suivre les évolutions technologiques".
La direction ne l’entend pas de cette oreille. Pour Vincent Lecerf, directeur des ressources humaines chez Orange, "l’entreprise doit se transformer". Il souligne qu’une enquête est lancée pour chaque suicide et que le sujet a été évoqué en conseil d’administration en octobre.
Il évoque aussi des dispositifs de prévention, d’accompagnement et de soutien mis en place après les drames d’il y a quinze ans. Les syndicats, sauf la CFDT, craignent que la tragédie se répète. Ils réclament un moratoire, refusé par la direction.
Pour rappel, en décembre 2019, Orange et plusieurs de ses cadres et dirigeants avaient été condamnés pour "harcèlement moral", dix ans après cette période surnommée "la crise des suicides".
 
SAINT-HERBLAIN ET MONTOIR (LOIRE-ATLANTIQUE) : « C’EST LA MORT DE GENERAL ELECTRIC OFF SHORE EN FRANCE », LES SALARIÉS EN GRÈVE !
Une centaine de salariés du siège de General Electric ont débrayé jeudi 14 novembre, à Saint-Herblain et à Montoir (Loire-Atlantique). La liste des postes supprimés entretient un flou sur les situations.
Le personnel du siège de la branche éolienne de General Electric s’est rassemblé devant leur bâtiment de la zone Atlantis, à Saint-Herblain. Une centaine d’employés, cadres, ingénieurs pour la plupart qui ont eu connaissance, la veille, de la liste des postes supprimés dans le cadre d’un Plan de sauvegarde de l’emploi. « 221 postes sur 385, mais qui ne dit pas précisément qui, même si certains n’ont plus de doutes sur leur sort », analysaient des représentants du personnel.
360 emplois seront supprimés !
Plus personne ne semble avoir d’espoir sur l’avenir de la branche off shore. « Un entretien du patron de General Electric Vernova dans le Financial Times a annoncé le gel de recherche de commandes en Europe. C’est la mort annoncée de GE en France. » Les salariés ont signé une lettre à leurs dirigeants pointant la multiplication d’erreurs de management depuis 2021.
Les premières négociations sur les indemnités de départ n’ont pas donné satisfaction aux syndicats. Les inquiétudes sont fortes même chez des salariés très diplômés, « dans un contexte économique qui n’est pas favorable à l’industrie. »
Un autre débrayage a eu lieu à Montoir-de-Bretagne, sur le site de production de nacelles et de turbines. Au total, 360 emplois seront supprimés d’ici le printemps 2025, en Loire-Atlantique.
 
MONDE
 
ÉTATS-UNIS : STELLANTIS VA LICENCIER 1.100 TRAVAILLEURS DANS SON USINE JEEP DE L'OHIO !
Stellantis STLAM-MI a annoncé mercredi qu'elle licencie environ 1.100 employés dans une usine de Jeep Gladiator à Toledo, dans l'Ohio.
Le constructeur automobile a récemment remanié sa direction pour tenter de relancer les ventes en baisse dans la région, et a réduit ses effectifs salariés et horaires au cours de l'année écoulée.
La décision du directeur général Carlos Tavares de réduire les effectifs des usines , comme celles de Toledo, a suscité la colère du syndicat United Auto Workers , qui représente ces employés.
Le président de l'UAW, Shawn Fain, a menacé d'organiser un débrayage national dans les usines de Stellantis, un an seulement après une grève de six semaines chez le constructeur automobile et ses concurrents de Detroit.
M. Fain a souligné les retards de Stellantis dans un investissement prévu d'un milliard de dollars dans une nouvelle usine de batteries et une usine à Belvidere, dans l'Illinois, comme un signe qu'elle ne tient pas les promesses faites dans le cadre d'un accord social conclu avec le syndicat l'année dernière.
La semaine dernière, M. Trump a déclaré qu'il imposerait des droits de douane de 100 % à Stellantis si le constructeur automobile tentait de délocaliser des emplois américains au Mexique.
Les employés concernés de l'usine d'assemblage sud de Toledo, qui passe d'une équipe à deux, bénéficieront d'une année d'allocations de chômage supplémentaires dans le cadre du contrat UAW, a déclaré  Stellantis.
 
JAPON : NISSAN VA SUPPRIMER 9.000 POSTES DANS LE MONDE !
Le constructeur automobile japonais Nissan a annoncé qu’il allait réduire de 20 % ses capacités de production à travers le globe !
Après les annonces de Michelin qui fermera deux usines et supprimera 1.400 postes en France, c’est au tour du constructeur automobile Nissan de faire part de ses difficultés. L’entreprise japonaise vient d’annoncer qu’il allait supprimer 9.000 postes à travers le monde, en raison d’une nette dégradation de ses ventes. Le constructeur compte un peu plus de 130.000 salariés.
Au-delà de ce vaste plan social, la société a annoncé qu’elle allait réduire de 20 % ses capacités de production à travers le globe, sans préciser de calendrier.
Le groupe a indiqué dans le même temps avoir révisé en forte baisse ses prévisions de chiffre d’affaires et de bénéfice d’exploitation pour l’exercice 2024.
 
GRÈCE : LES MILITANTS COMMUNISTES DU KKE BLOQUENT DES CAMIONS CHARGÉS DE MUNITIONS À DESTINATION DE L'UKRAINE !
Le 6 novembre 2024 à midi, des membres du KKE et de la KNE ont bloqué 6 camions transportant des munitions pour l'Ukraine dans la ville de Tyrnavos.
Les camions immatriculés en Ukraine, en Pologne et en Bulgarie transportaient des roquettes et d'autres munitions provenant d'un camp de la région et qui étaient destinés à l'Ukraine, dans le cadre des accords conclus par le gouvernement grec, qui renforcent l'implication de la Grèce dans la guerre impérialiste en Ukraine, avec une livraison continue de matériel de guerre au gouvernement de Zelensky.
Il convient de noter que le transport de cette cargaison meurtrière et dangereuse a été effectué en plein jour, à travers d'une ville résidentielle où vivent des milliers de personnes.
Avec des slogans tels que «ni terre ni eau pour les assassins des peuples», «aucune implication, aucune participation, l'OTAN hors de Grèce», les membres du KKE et de la KNE, malgré la présence de forces policières sur place, ont résolument bloqué la route sur laquelle circulaient les camions, démontrant ainsi concrètement la volonté de la grande majorité du peuple de mettre fin à la participation de la Grèce aux plans impérialistes meurtriers des États-Unis, de l'OTAN et de l'UE, dans les abattoirs des peuples en Ukraine et ailleurs.
L'attitude inébranlable des membres du KKE et de la KNE a empêché le passage de la cargaison de la mort par Tyrnavos! Les camions se sont retirés, portant des slogans «NATO Killers go home» (Assassins de l'OTAN rentrez chez-vous), que les membres du KKE ont inscrits sur eux à la peinture rouge.
Tout au long de la mobilisation, les gens sont sortis de chez eux et ont acclamé et applaudi les membres du KKE et de la KNE. Après le retrait des camions, une marche dans les rues de la ville a suivi. Avec des slogans et des annonces diffusés par haut-parleur, les organisations du KKE et de la KNE ont informé les habitants de la ville de la mobilisation, les appelant à être vigilants et à renforcer la lutte pour le désengagement de notre pays des plans impérialistes, pour arrêter la transformation de la région de Thessalie en une base de guerre des États-Unis, de l'OTAN et de l'Union européenne.
Une délégation massive de l'autorité municipale de Tyrnavos a assisté à la mobilisation, alors que le maire communiste de Tirnavos, Stelios Tsikritsis, a indiqué que «le peuple de Tyrnavos, avec ses traditions militantes, qui a envoyé un message anti-guerre à maintes reprises, ne permettra pas que des cargaisons de la mort traversent la ville, ne permettra pas que le pays soit davantage impliqué dans l'abattoir impérialiste. Notre devise est : «Ni une base pour les tueurs, ni une cible de représailles».
Vassilis Metaxas, député du KKE, est intervenu dans la mobilisation en soulignant : «Nous dénonçons le gouvernement de la Nouvelle Démocratie qui, au nom de groupes capitalistes locaux, épuise les munitions des camps grecs et implique le pays dans une guerre impérialiste injuste. Le gouvernement a d'énormes responsabilités puisqu'il nous implique dans l'effusion de sang des peuples. Les peuples ont le pouvoir d'intervenir de manière dynamique dans les développements et de donner une issue aux guerres impérialistes. Nous continuons, nous allons leur mener la vie dure dans toute la Grèce ».
 
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