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N° 798 05/12/2022 Black Friday : Les salariés d’Amazon veulent leur part des bénéfices ! Le Black Friday, un jour de jackpot pour Amazon ? Pour les dirigeants de la multinationale, ce rendez-vous majeur du consumérisme semble en effet représenter une belle aubaine.

Mais les salariés, eux, en sont les grands oubliés. Le 25 novembre, des travailleurs états-uniens, allemands, grecs, italien, anglais, indien, malaisien et plus généralement de tous les pays où la firme s’est implantée, se sont donc mobilisés à l’occasion d’une journée internationale d’action contre Amazon, intitulée Make Amazon Pay. En France, les salariés de la firme ont répondu présents à l’appel. Vendredi, les travailleurs de l’entrepôt de Brétigny-sur-Orge se sont, par exemple, rassemblés pour faire entendre leurs revendications. « Le but, c’est de sensibiliser les gens aux problèmes que l’on rencontre », explique les représentants syndicaux CGT et Sud. Les salariés demandent notamment une prime de 150 € par samedi travaillé ainsi qu’une prime « Black Friday » de 1000 €. C’est également au niveau de leurs conditions de travail qu’ils souhaitent voir des améliorations.  « Il y a trop d’accidents. Il y a quelques semaines, un salarié s’est électrocuté », indique un délégué. Amazon est d’ailleurs accusé par Force Ouvrière de ne pas déclarer tous ses accidents de travail. Les grévistes dénoncent également une atmosphère de « surveillance » où les salariés seraient réprimandés au moindre retard, jusqu’à leur reprocher des pauses toilette trop longues. « Pendant le Black Friday, les leads font plus de pression sur les salariés ». Face à ces revendications, Amazon ne semble pas décidé à changer ses pratiques. « Amazon fait la sourde oreille. Durant notre manifestation, le directeur du site n’est même pas descendu pour nous recevoir ». Au-delà du sort des salariés, il est également reproché à Amazon de ne pas payer d’impôt en Europe. « Tandis que la multinationale réalise des recettes record, 121 milliards de dollars au deuxième trimestre 2022, Amazon n’a payé aucun impôt sur ses bénéfices, en Europe, en 2021. », souligne la CGT dans un communiqué.

Les amis de mes amis sont mes amis !!! : Ces anciens ministres d'Emmanuel Macron recasés !

Après les nominations mercredi de la semaine dernière d'Amélie de Montchalin en tant qu'ambassadrice auprès de l'OCDE et de Jean Castex à la présidence de la RATP, petit retour sur les recasages des anciens ministres d'Emmanuel Macron. Coup double. Mercredi dernier en Conseil des ministres, deux anciens membres des gouvernements d'Emmanuel Macron ont été recasés. Et non des moindres puisqu'il s'agit d'Amélie de Montchalin et de l'ancien Premier ministre Jean Castex. La première a été nommée ambassadrice auprès de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le second à la présidence de la RATP. Et comme l'ancien 1er ministre le précise, je ne prends pas la direction de la RATP pour le salaire (450 000 € annuels), mais parce que j'adore le métro !!! Les photos de l'ancien Premier ministre Jean Castex dans le métro, comme n'importe quel Parisien, reviennent régulièrement sur Twitter. Cela tombe bien puisque l'ancien locataire de Matignon a été nommé mercredi président de la RATP après avoir été confirmé par le Parlement. Une reconversion inédite pour un ancien Premier ministre. Des nominations qui, sans surprise, nourrissent les polémiques. Celles-ci dépendent de la notoriété de la personne concernée, et de la nature du parachutage… Mais Emmanuel Macron a été clair à l'orée de son second mandat : pas question de laisser tomber ses compagnons de route. « Je serai toujours là pour vous parce que vous avez toujours été là pour moi », a-t-il déclaré aux candidats Renaissance battus aux législatives, reçus à l’Élysée en août dernier. Cette nomination s'est toutefois faite sous haute surveillance !!!: saisie sur cette nomination, la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique a émis initialement des réserves ubuesques Jean Castex devant, pendant trois ans, « s'abstenir de toute démarche auprès des membres du gouvernement en exercice qui l'étaient également lorsqu'il était premier ministre ainsi que des membres de son cabinet qui occupent encore des fonctions publiques ». Concrètement, Jean Castex n'aurait pas eu le droit de contacter la Première ministre Elisabeth Borne ou Clément Beaune, l'actuel ministre des Transports !!! Une doctrine précisée ensuite : le cordon sanitaire ne portera que sur les sujets relevant de l'ouverture à la concurrence des transports publics. Jean Castex pourra s'adresser alors à Christophe Béchu, l'actuel ministre de la Transition écologique qui ne faisait pas partie de son gouvernement.

Christophe Castaner : l'ancien ministre de l'Intérieur et ancien patron des députés macronistes a été nommé président du conseil d'administration de la société concessionnaire française du tunnel routier sous le Mont-Blanc. Il va remplacer un autre ancien ministre, Thierry Repentin. Il a également été nommé au conseil de surveillance du port de Marseille, le deuxième port de France. Son nom circule pour en prendre la présidence mais il y est attendu de pied ferme par la CGT, qui dénonce un parachutage. Elle a déjà déclenché un mouvement de grève en septembre, alors que le bruit de sa nomination au conseil de surveillance se faisait de plus en plus présent.

Brigitte Bourguignon : L'ancienne ministre déléguée à l'Autonomie avait été nommée ministre de la Santé en mai 2022, mais, comme Amélie de Montchalin, elle a dû quitter son poste en juillet après sa défaite aux élections législatives, où elle a été battue de 56 voix par la candidate du Rassemblement national. Elle a été nommée inspectrice générale des affaires sociales (IGAS) et a pris ses fonctions le 1er septembre dernier.

Jean-Michel Blanquer : Ce n'est pas un recasage à proprement parler pour l'ancien ministre de l’Éducation. Mais Jean-Michel Blanquer est revenu à ses premiers amours, l'enseignement dans le supérieur, en devenant professeur de droit public à l'université parisienne d'Assas. Il a également créé sa société de conseil et s'occupe toujours de son think tank, le Laboratoire de la République, créé lorsqu'il était Rue de Grenelle.

Emmanuelle Wargon : Egalement défaite aux élections législatives dans le Val-de-Marne , l'ancienne ministre du Logement a été nommée en août à la tête de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Sa nomination est loin d'être passée comme une lettre à la poste puisque, au Parlement, une majorité des parlementaires s'y est opposée, sans toutefois réussir à réunir une majorité des trois cinquièmes des voix nécessaires pour la bloquer.

RATP : Un bilan social dégradé !!!

Le dernier rapport annuel de la santé, de la sécurité et des conditions de travail du secteur bus de la RATP indique que les démissions chez les agents de maîtrise et à l’exécution ont été multipliées par six par rapport aux deux années précédentes. Elles ont bondi de 48 en 2020 à 338 en 2021. Parallèlement, le nombre de jours d’arrêts maladie a doublé en deux ans, signe d’un mal-être social qui s'accentue de manière inquiétante dans l’entreprise.

L’arrivée chahutée de Jean Castex à la tête de la RATP !!! Plusieurs centaines de salariés de la maintenance, qui multiplient les débrayages depuis quelques semaines pour obtenir 300 euros d’augmentation de salaire, se sont rassemblées dans le hall du groupe de la RATP. Réclamant de l’ancien Premier ministre « Qu’il descende ! », une partie des salariés a envahi les bureaux où une petite délégation était reçue par la directrice de MRF et une DRH du groupe. « On va aller le chercher » ont scandé les grévistes. En vain, Jean Castex ne s’est pas montré.

Médicaments : Les approvisionnements à flux tendus !

Les stocks de médicaments destinés aux enfants s’amenuisent. Pour pallier cette situation les recours aux posologies pour les adultes deviennent de plus en plus fréquents. La délivrance d’un médicament est toujours associée sur le territoire français à une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché - Ministère de la santé). Celle-ci définit clairement à quel public le traitement est destiné. Selon l’ANSES (Agence Nationale Sécurité Sanitaire), près de 40 % des prescriptions médicamenteuses se font donc en dehors du champ de l’AMM. Cela peut monter jusqu’à 80 % pour la prise en charge des nouveaux nés. Il semblerait que les ruptures d’approvisionnement des médicaments destinés aux enfants se multiplient depuis quelques années alors que la consommation globale varie très peu dans cette branche. Les pharmaciens, de leur côté, adoptent souvent le système D et il n’est pas rare qu’ils soient contraints de distribuer aux parents des comprimés équivalents avec de plus forts dosages. Si une explication succincte aux familles permet de rééquilibrer le dosage journalier nécessaire, il n’en demeure pas moins que les risques d’un usage inadapté sont non négligeables. Ainsi une « nounou » mal informée ou un proche gardant provisoirement l’enfant pourrait se trouver en extrême difficulté en cas de surdosage, et pourrait faire courir un danger involontaire à l’enfant. Enfin pour d’autres médicaments c’est le mode d’administration qui pose un problème comme un goût trop prononcé pour un nourrisson. Ainsi un fort goût de menthe peut paraître insupportable en bouche pour un nouveau-né et il n’est pas rare de voir un pharmacien sous-traiter auprès d’une entreprise spécialisée pour réadapter la préparation. Du côté de la production on s’aperçoit très vite que l’industrie pharmaceutique ne modifie pas sa fabrication pour des raisons économiques et préfère se cantonner à des agissements plus lucratifs et moins contraignants d’un point de vue logistique. Pour INDECOSA-CGT nous devons répondre avant tout aux besoins des usagers et pas nous adapter constamment à un marché obnubilé par le CAC 40. La maîtrise publique du secteur de la Santé doit permettre cette régulation et prendre en compte la spécificité des enfants.

Galeries Lafayette Haussmann : Nouvelle grève pour les salaires !

Vendredi 25 novembre, les salariés des Galeries Lafayette Haussmann à Paris étaient à nouveau en grève à l’appel de l’intersyndicale CGT, UNSA, SUD, CFTC et FO à l’occasion du Black Friday. Les grévistes réclament des augmentations de salaire et la hausse de la prime de partage de la valeur. « On va repasser la barre du milliard de chiffre d'affaires » se félicitait récemment Alexandre Liot, directeur des opérations de Galeries Lafayette France dans les colonnes du Parisien. « Et pour nous, que dalle! » rétorque une agent de maîtrise dans la prestigieuse enseigne parisienne et secrétaire adjointe de la CGT Galeries Lafayette. Comme environ 150 salariés, elle est en grève ce vendredi 25 novembre 2022, jour du Black Friday,  pour réclamer sa part du gâteau. « Ce 1,2 milliard de chiffre d’affaires, c’est le fruit du travail des salariés mais parmi les quelque 2000 employés du magasin, plus de 600 sont au SMIC! C’est pour ça qu’on se révolte aujourd’hui : on veut pouvoir vivre de notre salaire! » Et les grévistes sont bien déterminés à avoir gain de cause. Les 3% d’augmentation négociés lors des dernières négociations obligatoires d’entreprise (NOE) ne leur conviennent pas. « On veut a minima une augmentation à hauteur de l’inflation ». Face à l’inflexibilité de la direction, une première grève est organisée le 16 novembre, en pleine inauguration des vitrines et du sapin de Noël. Ce jour-là, un bruyant cortège déambule dans tous les étages du magasin avant d’être reçu par la direction. En guise de réponse, il leur est proposé d’avancer les NAO de mai 2023 à début janvier 2023. Insuffisant pour les grévistes qui exigent, en plus des augmentations de salaires, la hausse de la prime de partage de la valeur : la direction propose 400 euros, ils réclament 1500. À l’appel de l’intersyndicale CGT, UNSA, SUD, CFTC et FO, ils remettent donc le couvert vendredi, sous l’œil inquisiteur du service RH, qui prend les grévistes en photo devant l’entrée du magasin. « C’est pour dissuader les collègues en CDD de nous rejoindre » explique un délégué syndical CGT. Avec 7 ans d’ancienneté il gagne 1450 euros net : « c’est très difficile. On est à découvert tous les mois! » « Les salariés n’en peuvent plus » abonde Christelle, élue au CSE sous la bannière de Sud. « Beaucoup d’entre eux vont régulièrement chez l’assistante sociale pour demander de l’aide, et certains ont des difficultés à payer la nourriture, c’est insupportable » souffle-t-elle. Après 32 ans de boîte, elle gagne 1400 euros net par mois ! À nouveau, les grévistes ont donc défilé à travers les allées, sous la coupole scintillante du magasin et devant des clients médusés. Cette fois, la direction leur a promis de revoir la prime à la hausse et de rediscuter de l’augmentation des salaires en janvier. Affaire à suivre, donc. En cette journée du black Friday, d’autres grèves pour les salaires étaient organisées dans le secteur du commerce et de la logistique.

Agirc-Arrco : Le compte n’y est pas !

Les retraités remettent ça devant le Medef, partout en France. Les retraités sont mobilisés, depuis de nombreux mois, pour l’augmentation des retraites de base et complémentaires, par rapport à la baisse de leur pouvoir d’achat et à l’inflation galopante pour 2022. Le Gouvernement a lâché 4 % en juillet 2022 et 1,1 % en janvier 2022. L’Agirc-Arrco a aussi lâché 5,12 % au 1er novembre 2022. Ces augmentations sont le fruit de nos actions et de nos mobilisations ! Bien sûr, cela ne fait pas le compte par rapport à une inflation qui pourrait atteindre 8 % à la fin de l’année 2022. Après le 29 septembre, le 6 octobre et le 18 octobre, partout en France, le 6 décembre, rassemblons-nous devant le Medef, pour exiger l’augmentation de nos retraites de base et complémentaires ! Ça suffit ! Nous voulons vivre dignement notre retraite, nous ne sommes pas des nantis. Oui, nous revendiquons une hausse de nos retraites de base de 6 %. La Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) a de quoi payer. Oui, nous revendiquons une hausse de nos retraites complémentaires de 6,2 %. L’argent existe : 2,6 milliards de bénéfices pour l’exercice 2021. L’Agirc-Arrco, avec les 70 milliards de cotisations sur les salaires, fait des placements financiers et boursiers. Nous exigeons :

  • • la suppression des 10 % de malus pendant 3 ans, pour les départs à l’âge légal à la retraite ;
  • • la baisse de la valeur du point d’achat des points de 2 % ;
  • • la prise en compte des points dès le 1er euro cotisé.

Oui, le 6 décembre devant le Medef, portons nos exigences pour bien vivre notre retraite.

Clinique Floréal de Bagnolet : Salarié-e-s en grève !

Le Préfet de la Seine-Saint-Denis, a édité un nouvel arrêté de réquisitions. Ce sont cette fois 22 salarié-e-s qui sont concerné-e-s par cette décision. Ce conflit social, pour les salaires et les conditions de travail, a ainsi amené la préfecture à ordonner 4 réquisitions. Et pourtant la grève est toujours en cours, et les salarié-e-s ne cessent d’affirmer qu’ils ne « lâcherons pas ». La réquisition du 30 novembre, est moins massive que la précédente, le recours de la CGT semble avoir refréné certaines ardeurs. Mais nous sommes toujours au même point, le conflit perdure, les réquisitions ne régleront rien ! Ce sont plus de 80 salariée-s qui sont en lutte sur un effectif de moins de 150 employé-e-s, malgré les diktats de la préfecture et les pressions de la direction : la seule solution demeure l’ouverture de réelles négociations. Pour rappel les représentants des propriétaires de la Clinique acceptent une augmentation générale des salaires, mais refusent toujours de la chiffrer, en évoquant simplement une fourchette « entre 13 et 99 euros ». Ce qui enlève tout crédit au sérieux de cette proposition. Les salarié.e.s font face à des gestionnaires très prompts et compétents pour faire disparaître les excédents du dernier exercice budgétaire, mais bizarrement incapable d’engager un dialogue social sur des éléments précis. Les salarié-e-s et les patients du territoire ne semblent pas être la priorité du groupe ALMAVIVA. La CGT va prendre l’initiative d’élargir le rapport de force.

Cheminots : Grève pour les salaires et l'emploi le 7 décembre !

Après la table ronde du 6 juillet 2022 qui a contraint la Direction SNCF à un timide dégel salarial, une nouvelle table ronde Salaires est convoquée le 7 décembre prochain. Dans un contexte d’inflation qui ne cesse de progresser, les organisations syndicales CGT, Sud-Rail et CFDT, considèrent que le compte n’y est pas pour l’année 2022. Pour les trois organisations syndicales, le processus unitaire engagé depuis plusieurs mois doit être poursuivi afin de contraindre la direction à annoncer des augmentations générales des salaires et la revalorisation des primes de travail. Une demande de concertation unitaire a été déposée le 21 octobre dernier pour réitérer les revendications déjà exprimées. Si la table ronde a été avancée de quelques jours en réponse à un courrier unitaire adressé à la direction, cette dernière continue à considérer que l’année 2022 a été soldée par la table ronde du 6 juillet... Les revendications sont toujours là, et la détermination des cheminots à agir aussi !

C’est pourquoi les organisations syndicales CGT, SUD-Rail et CFDT revendiquent :

- Augmentation générale des salaires ;

- Rétroactivité au 1er janvier 2022 des mesures annoncées lors de la table ronde du 6 juillet dernier ;

- Réévaluation de l’indemnité de résidence ;

- Révision à la hausse de l’enveloppe allouée aux EVS ;

- Octroi d'un véritable 13e mois pour l'ensemble des cheminots ;

- Reconnaissance de l'expertise, de la qualification et de l'ancienneté des cheminotes et des cheminots tout au long de leur carrière. Le prix du travail des cheminots doit aussi augmenter ! Les cheminots, comme tous les salariés du pays, vivent de leur travail. Ils connaissent des difficultés croissantes à boucler leurs fins de mois. Les prix de l’alimentaire connaissent des progressions à deux chiffres, les prix des carburants continuent à flamber, et des hausses de 15 % sont annoncées pour l’électricité et le gaz en janvier prochain. L’INSEE annonce une inflation à 6,2 % en rythme annuel, quant à la SNCF, elle annonce même la hausse incontournable du prix des billets... Alors que les résultats et le bénéfice net sont attendus en forte hausse pour l’année 2022, les cheminots considèrent, à juste titre, que c’est le fruit de leur travail, car ce sont bien eux qui produisent ! Un préavis de grève unitaire a donc été déposé ce jour pour l’ensemble du GPU, couvrant la période du 6 décembre 20h au 8 décembre 8h !

Grève massive des contrôleurs SNCF:

Près de 80 % des contrôleurs en grève le week-end dernier. En tout cas, 60 % des TGV et des trains intercités ont été annulés par cette mobilisation d’une partie du personnel de la SNCF, initié par un collectif national d’agent du service commercial train (ASCT). Ce mouvement qui réclame le statut de « roulant », au même titre que les conducteurs, pourrait être reconduit les week-ends de Noël et du Premier de l’an.

Les gaziers : En grève reconductible pour les salaires et pour un vrai service public aux usagers !

Voila maintenant plus de 15 jours que partout en France les gaziers de GrDF sont en grève reconductible et occupent leurs agences pour obtenir une augmentation salariale équivalente a leurs collègues gaziers et électriciens de la branche. Derrière cette revendication d'augmentation salariale, c'est bien la question du service public aux usagers qui est posée, avec le pillage par la maison mère ENGIE, des caisses de GrDF opérateur public, dont les revenus proviennent exclusivement du travail des agents et de financements public. En effet dans le cadre de sa mission de service public, GrDF reçoit des subventions qui ont pour but de développer et de sécuriser le réseau gaz pour les usagers, et d'assurer le revenu des agents qui font 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours sur 365 le service public. La CRE, (Commission de Régulation de l'Energie) verse chaque année à l'opérateur public les sommes nécessaires à la rémunération des agents de l'entreprise, inflation comprise. Aujourd’hui une partie de ces sommes est détournée par la maison mère ENGIE au profit de ses actionnaires. A titre d'exemple pour l’année 2022, c'est 518 millions d'euros que GrDF fait remonter aux actionnaires de la maison mère. A titre de comparaison notre revendication d'augmentation salariale représente 18 millions d'euros soit 3,47% de la somme versée aux actionnaires qui eux, ne produisent rien dans l'entreprise. Par ailleurs, entre 2016 et 2019, GrDF a détourné 81 millions d'euros des sommes versées par la CRE qui auraient du aller dans les salaires, et qu'ils ont verse aux actionnaires d'ENGIE. Cette volonté de transformer GrDF en machine a cash pour la maison mère, a des conséquences pour les citoyens. Depuis la privatisation du secteur en 2004, les factures de gaz des Français ont augmenté de plus de 90 % et un certain nombre de décisions impactent aujourd'hui directement la sécurité des usagers du gaz. Dans l'optique d’économie de coûts, certaines fuites de gaz perdurent des années sur le réseau au détriment de la sécurité des biens et des personnes. Les manques de gaz intervenant après 21h, sont reportés bien souvent au lendemain voir au lundi suivant, lorsqu'il s'agit d'un vendredi, laissant des citoyens sans gaz, avec le risque que cette situation se transforme en intervention d'urgence. GrDF vient également de prendre une décision il y a quelques mois, de reporter de 50 années supplémentaires la durée de vie de certaines installations, avec le risque que cela peut comporter encore une fois pour la sécurité des personnes et des installation du réseau. Cette politique irresponsable et qui est en totale contradiction avec les intérêts des usagers et des agents doit cesser. C'est pourquoi GrDF doit enfin accéder à la revendication salariale des gaziers qui se battent depuis des années pour un véritable service public aux citoyens et le retour d’électricité et du gaz au service de la nation et du peuple.

Just Eat : Licenciement de 300 livreurs salariés !

Après 6 mois d’attente, le sort de plus de 300 salariés de Just Eat, menacés de licenciement, est fixé. Un accord a été signé vendredi 25 novembre entre la société et Force ouvrière. S’il n’estime pas que les mesures obtenues sont « satisfaisantes », le syndicat considère que la société a formulé de meilleures propositions qu’au début des négociations. Du côté de la CGT, on regrette la signature de l’accord. Le syndicat envisage de contester le motif économique du plan de licenciement. En licenciant ses salariés, Just Eat pourrait avoir comme objectif de les remplacer par des auto-entrepreneurs.

Logement : Non à la criminalisation de la précarité !

La majorité présidentielle a déposé une proposition de loi « visant à protéger les logements contre l’occupation illicite » pour laquelle le débat s’est ouvert hier à l’assemblée nationale après une validation en commission des affaires sociales. Ce projet n’a rien de protecteur puisqu’il prévoit d’augmenter les sanctions et les peines à l’encontre de celles et ceux qui occuperaient sans bail ni titre des locaux. Pire, les locataires en impayé de loyer pourraient être soumis à des amendes et peines de prison, en cas de refus de quitter le logement dès le lancement de la procédure d’expulsion. Le gouvernement a d’ores et déjà annoncé qu’il soutiendrait cette proposition de loi, en apportant quelques amendements notamment sur le rétablissement du pouvoir d’appréciation du juge et sur les peines de prison envers les locataires condamnés à l’expulsion et les squats de domicile. Alors que notre pays traverse une crise du logement sans précédent, avec plus de 300 000 personnes sans domicile, plus de 2 millions de demandeurs de logement social dont 1 million sont en attente depuis plus d’un an, que la pauvreté explose (+ 12% de personnes ayant recours à l’aide alimentaire), le gouvernement aurait été plus inspiré à prendre des mesures pour développer l’accès au logement et éradiquer la précarité. Stigmatiser une partie de la population, les plus précaires, les locataires en difficulté conduit à opposer les citoyens les uns aux autres et fait le lit des idées d’extrême droite. C’est la misère qu’il faut condamner, pas la précarité ! La CGT, aux côtés d’autres organisations syndicales et associations, exige le retrait de cette proposition de loi et que des mesures soient prises rapidement pour que le droit au logement soit enfin respecté dans notre pays. C’est le sens du courrier unitaire que nous avons adressé aux parlementaires la semaine dernière. Pour cela, il faut que le gouvernement mette en œuvre une politique qui permette de construire plus de logements sociaux, d’encadrer les montants des loyers à la baisse, de réhabiliter les logements vétustes et insalubres, de mettre fin aux expulsions locatives sans relogement, d’appliquer la loi permettant de réquisitionner les 3,1 millions de logements vides, de revenir sur la réforme et revaloriser les aides personnelles au logement (APL) entre autres. Ces mesures doivent bien évidemment être accompagnées d’une revalorisation du Smic, des salaires et des minimas sociaux, au moins au niveau de l’inflation, d’un blocage des prix de l’énergie et du retrait de la réforme de l’assurance chômage. La CGT appelle à se mobiliser contre cette proposition de loi, à signer massivement la pétition « Non à la criminalisation des locataires en difficulté et des squatteurs de logement vide ». Elle appelle aussi à participer aux mobilisations en cours et à venir pour que ce projet ne voit pas le jour.

Royaume-Uni : Grève historique des infirmières dont le salaire a baissé de 20 % depuis 2010 !!!

Réclamant une hausse de leur rémunération, les infirmières britanniques se mobiliseront les 15 et 20 décembre, une première en 106 ans. Au Royaume-Uni, les débrayages se multiplient dans de nombreux secteurs. Des délais d'attente de traitements qui s'allongent, des pénuries de personnel, un sous-financement chronique... Au Royaume-Uni, le système public de santé est à bout. Cette mobilisation intervient après que le gouvernement a refusé de revaloriser les salaires de 5 % au-dessus du niveau de l'inflation. "Les infirmières en ont assez", a résumé, la secrétaire générale du syndicat Royal Collège off Nurses (RCN). "Assez des bas salaires, (...) assez de ne pas pouvoir donner aux patients les soins qu'ils méritent." Selon des estimations, le salaire réel des infirmières a chuté de 20 % depuis 2010, notamment en raison de l'actuelle crise du coût de la vie, avec une inflation supérieure à 11%. Le salaire annuel d'une infirmière débutante est de 27 000 livres bruts (31 400 euros). Mais pour le ministre de la Santé Steve Barclay, "c'est une période difficile pour tout le monde !!!" et le gouvernement ne peut pas répondre aux demandes "inabordables" du RCN, qui "représentent une augmentation salariale de 19,2 %". Quelque 7,1 millions de personnes sont dans l'attente d'un traitement dans le pays, un record.  La crise économique s'ajoute déjà à une série de problèmes auxquels fait face depuis des années la National Health Service (NHS), institution créée en 1948 et financée par l'impôt. Car le système, qui coûte 190 milliards de livres par an (221 milliards d'euros) et emploie 1,2 million de personnes rien qu'en Angleterre, est depuis longtemps sous-financé. NHS England doit ainsi combler 130 000 postes, dont 12 000 docteurs en hôpitaux et 47 000 infirmières. Les infirmières sont censées s'occuper de quatre patients par garde mais on leur demande parfois le double tout en alternant horaires de jour ou de nuit. Selon les experts de la santé, la crise est exacerbée par 12 années de restrictions budgétaires sous les gouvernements conservateurs successifs, ainsi que par le Brexit (de nombreux soignants venant de l'UE) et la pandémie, qui a retardé les soins non urgents. La crise du coût de la vie liée à l'inflation record au Royaume-Uni a été à l'origine de nombreux mouvements sociaux dans tous les secteurs, des transports à la justice en passant désormais par la santé. En Écosse, les enseignants étaient en grève jeudi pour réclamer des augmentations. Des salariés des universités ont également arrêté de travailler jeudi et vendredi, un mouvement qui a touché environ 2,5 millions d'étudiants. Les postiers ont prolongé leur mouvement de grève jusqu'à 2023, ce qui pourrait affecter la distribution du courrier et des colis pendant la période des fêtes de fin d'année. Les transports sont également concernés. Le métro londonien a été paralysé par un mouvement très suivi le 10 novembre. Les cheminots ont annoncé plusieurs journées d'action d'ici la fin de l'année et la première semaine de janvier. Des fonctionnaires ont eux aussi annoncé un mouvement social. "Les dernières grandes grèves remontent aux années 70 et 80, mais elles touchaient alors principalement le secteur privé et l'industrie. Là, c'est surtout le secteur public", a expliqué Pippa Catterall, professeure d'histoire à l'université de Westminster, elle-même gréviste.

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