754-31/01/2022 SODEXO : Négociations salariales. Après la 1ère réunion de NAO du 6 janvier, où la direction proposait des augmentations de salaires dérisoires et inacceptables,
les organisations syndicales CGT, CFDT et FO ont quitté la table des négociations en menaçant la direction du groupe d'appeler les salarié-es à des mouvements de grève sur l'ensemble des sites en France.
Le 11 janvier, la direction propose une réouverture des négociations ; habituées des effets d'annonces suivis de peu d'effet, les organisations syndicales ont maintenu la pression sur l'ensemble des territoires et annoncées des débrayages.
Au bout de nombreuses transactions, SODEXO à fini par céder et l'intersyndicale a obtenu :
• 5% d'augmentation de salaire pour les salarié-es de statut employé (niveaux 1 à 5).
• 3,1% pour les agents de maîtrise (niveaux 6, 7 et 8).
• 2,8% pour les cadres (niveau 9).
Le rapport de force et l'union syndicale ont porté leurs fruits, 25.000 salarié-es étant concernés par ces augmentations.
La Fédération CGT Commerce et Services se félicite des résultats obtenus et a appelé les salarié-es du groupe SODEXO à participer à la journée nationale d'action interprofessionnelle du 27 janvier 2022.
LUXFER : Après 1138 jours de lutte !!!
Le projet de reprise d'activité du dernier producteur de bouteilles de gaz à haute pression en aluminium en Europe, porté par les salarié-es et leur syndicat CGT, a enfin été acté par les financiers publics et privés. La production doit redémarrer pour 2024.
Alors que l'usine tournait à plein régime en engrangeant de bons résultats financiers, la direction annonce en novembre 2018, la fermeture du site !!!
Comble du cynisme, la décision est présentée comme un investissement.
Une décision incompréhensible : les salarié-es engagent alors avec leurs syndicats CGT et CFDT, un bras de force avec le groupe anglo-saxon pour préserver l'activité industrielle. Ils refusent de négocier le plan de licenciement et construisent un plan de continuité alternatif, puis partent à la recherche de repreneurs.
A chaque fois, la direction balaye les propositions, l'usine ferme en juin 2019, laissant sur le carreau 136 salarié-es et 27 intérimaires. Les salarié-es restent mobilisés.
Alors qu'ils montent un projet pour racheter l'usine Auvergnate, en janvier 2020, à l'appel des organisations syndicales, une cinquantaine de salarié-es occupent le site pour empêcher le démantèlement des machines.
Dans le même temps surgit la pandémie du Covid : la lutte prend une autre dimension. Il n'est plus seulement question de sauver leurs emplois, les salarié-es veulent se rendre utile et proposent la nationalisation de l'usine pour répondre à la crise sanitaire.
L’état, comme à l'accoutumée ne donne pas suite, mais la ténacité des salarié-es ne s'arrêtent pas là.
Regroupés en association pour maintenir le lien et rester organisés, les salarié-es rencontrent des repreneurs potentiels. Ils finissent par convaincre un industriel et montent un projet qui permet de ramener les Pouvoirs Publics autour de la table et d'aller chercher des financements.
Le 7 janvier 2022, le projet de création des forges de Guerzat est signé !!!
Pour les futurs salarié-es (70 personnes en 2024), un plan de formation financé par la région est programmé.
Le groupe Europlasma apportera 25 millions d'euros en fond propres et 25 millions en dette. L’État investi 15 millions sous forme de prêt et 4,5 millions en subvention d'investissement. La région 3 millions de subvention et la métropole de Clermont-Ferrand fournira un terrain de 12 hectares sur la commune de Cébazat, et financera à hauteur de 34 millions la construction du bâtiment industriel.
Les 3 dernières années de lutte ont été très difficiles pour les ex-salarié-es. Les 2/3 d'entre eux n'ont toujours pas retrouvés d'emploi stable, mais disent d'avoir été attentifs aux autres luttes « qui les ont beaucoup aidés ».
L'ancien responsable CGT précise juste « que ne jamais rien lâcher, nous a permis de gagner du temps en attendant l'ouverture d'une fenêtre de tir, pour nous cela a été la Covid ».
Pôle-Emploi : Grève nationale le 1er février.
Face à une surcharge de travail, l'intersyndicale appelle à la grève pour une revalorisation des salaires.
L'intersyndicale (CGT, CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO, SNAP-FSU, STC, Sud et Unsa) appellent à la grève les 55.000 agents de Pôle-Emploi pour « revaloriser les salaires et traitements », « stopper la dégradation des conditions de travail et redonner du sens au travail afin d'améliorer la qualité du Service Public ».
Pas un jour sans un nouveau plan d'action, de nouvelles exigences gouvernementales, et toujours à marche forcée. Citant le plan pour les demandeurs d'emplois longue durée présenté fin septembre, le nouveau contrat d'engagement jeune (CEJ) et encore le renforcement du contrôle de la recherche d'emploi, dans un contexte de durcissement des règles de l'assurance-chômage voulu par le gouvernement.
L'intersyndicale dénonce aussi un accroissement de la charge de travail, ce « rend plus difficile l'exercice des missions », ainsi qu'une dévalorisation des qualifications et une perte de sens au travail.
Face à ces constations, les syndicats appellent les agents à se mobiliser massivement pour envoyer un message fort au gouvernement.
La dernière augmentation de salaire à Pôle-Emploi remonte à 2017 !!!
Contrat d'Engagement Jeune (CEJ) : Aucune perspective pour la jeunesse !!!
Le CEJ, destiné aux jeunes de 16 à 25 ans, sans formation ni emploi depuis plusieurs mois et disposant de moins de 497,50 euros de ressources mensuelles sera lancé le 1er mars 2022.
Il ne s'agira pas comme annoncé précédemment « un revenu d'engagement », ni d'une « garantie jeune universelle ».
Avec ce glissement, le gouvernement acte la précarisation de l'ensemble de la jeunesse. Le nombre de personnes ciblées (500.000) écarte la très grande majorité de la jeunesse (étudiants, jeunes en emploi très peu rémunéré ou en recherche d'emploi, précaires, etc...).
« L'effort budgétaire » consenti (500 millions d'euros dans la loi de finance 2022) est loin de répondre aux besoins estimés à minima à 1,5 milliard d'euros. Les décrets annoncent que le montant consenti aux jeunes entrant dans le dispositif sera de 500 euros maxi, non cumulables avec certaines aides (RSA ou prime d'activité).
Le CEJ sera aussi calculé en fonction des revenus du foyer fiscal.
Cette somme est insuffisante pour vivre dignement et de manière autonome, mais en plus ses conditions d'attribution posent la question de l'émancipation, puisque les jeunes restent soumis aux revenus familiaux.
De plus, le gouvernement attend des jeunes bénéficiaires qu'ils suivent un parcours « intensif » d'insertion dans l'emploi, pour parler « clair », une main-d’œuvre corvéable à merci pour le patronat. En cas de non-respect, ils se verront infliger des sanctions (réduction de l'indemnité-chômage, voir sa suppression (1 à 4 mois), accompagnée d'une rupture du CEJ.
Le CEJ n'offre aucune perspective réelle pour la jeunesse, ce n'est qu'une nouvelle expression capitaliste du gouvernement : un contrat où la responsabilité des employeurs n'est aucunement engagée, mais où les jeunes seront contraints d'accepter une formation ou un emploi sous peine de « sanctions ».
Pour redonner toute sa place à la jeunesse dans notre société, il faut lui donner les moyens d'accéder à un parcours d'étude ou de formation et à terme à un métier librement choisi pour enfin sortir d'une spirale de la précarisation subie.
Il est indispensable d'instaurer une allocation à hauteur de 90% du SMIC (2000 euros par mois), l'octroi de moyens humains et matériels suffisants à l'ensemble des services publics d'accompagnement de la jeunesse (CROUS, missions locales, etc...) ainsi qu'une réforme profonde des critères d'attribution et des montants des bourses.
Dalo : Le Droit Au Logement Opposable n'est pas respecté sur certains territoires, particulièrement en région parisienne. Le Dalo existe depuis 14 ans et impose à l'état de loger ou reloger de façon prioritaire les ménages qui y sont éligibles, notamment quand ils sont à la rue, sont menacés d'expulsion sans solution de relogement ou parce qu'ils habitent un logement insalubre ou dangereux. 334 000 ménages en ont « bénéficié » entre 2008 et 2020.
Depuis la naissance de ce dispositif, moins de la moitié des ménages reconnus éligibles au Dalo ont pu être relogés dans les délais fixés par la loi.
Les loyers des logements privés sont inabordables aux populations modestes et le nombre d'appartements à louer est insuffisant dans le parc HLM.
Les catégories de publics prioritaires pour accéder au logement social se sont multipliées, avec par exemple : l'ajout des femmes victimes de violences conjugales, ou des personnes en sortie de prostitution.
Le problème risque de s'accentuer puisqu'une loi (3DS) en cours d'élaboration prévoit de donner une priorité aux travailleur-es dits « de première ligne ».
En réalité, la loi 3DS entérine une redéfinition de l'état dans les territoires qui donne plus de pouvoirs aux préfets et sous-préfets, déjà renforcés dans leurs prérogatives de la longue crise sanitaire.
Il faut aussi prendre en compte que certaines collectivités et bailleurs « sociaux » ne jouent pas pleinement leur rôle. La Cours des Comptes souhaite un resserrement de certains critères d'entrée dans le Dalo. Il s'agirait en fait de ne plus traiter de façon indifférenciée des ménages déjà logés dans le parc social et les autres demandeurs, et de supprimer le critère de « délai anormalement long » pour accéder au Dalo de certains locataires du parc HLM.
A l'inverse, certaines situations, comme celle des personnes handicapées devraient être mieux prises en compte !!!
Bâtiment / Construction : Lundi 24 janvier un accident très grave sur un chantier des prochains jeux olympiques ( 4000 salariés prévus sur le site fin 2022) à Saint-Denis !!!
Il faut d'urgence des mesures fortes de protection pour les salariés de la construction.
Cet accident (la victime est en urgence absolue) met de nouveau en lumière la question scandaleuse des risques au travail dans le secteur de la construction. Les salariés des chantiers du bâtiment et des travaux publics travaillent à un niveau inquiétant de dangerosité dans l'exercice de leur métier, ce qui est inadmissible !
Un ouvrier du bâtiment décède tous les jours, et on déplore journellement de très nombreux accidents aux conséquences irréversibles.
La CGT 93 et la Fédération CGT de la construction exigent des mesures fortes.
• Fin d'une sous-traitance en cascade qui va à rebours d'une organisation du travail soucieuse de la sécurité des salariés et qui favorise leur surexploitation et leur mise en danger.
• Une table ronde avec les Pouvoirs Publics, les grands groupes du BTP et les organisations syndicales pour remettre à plat l'organisation du travail sur les chantiers et intégrer les prescriptions des salariés en matière de sécurité.
• Une concrétisation urgente de tenir des permanences syndicales sur les chantiers des JO de Paris.
• L'ouverture de ces chantiers avec le contrôle de l'Inspection du Travail du territoire et l'augmentation de ses moyens gravement affaiblis par la suppression des CHS-CT à la demande du patronat et avalisée par le gouvernement.
• La convocation est urgente de la commission santé, sécurité et conditions de travail de l'entreprise.
Il n'y a pas de fatalité à perdre sa vie au travail, les responsabilités du patronat de la construction et du bâtiment doivent être mises au grand jour et il est primordial de continuer à se battre pour l'amélioration des conditions sociales, de travail et de sécurité des salariés du BTP.
Clésence (Aisne) : Une première historique chez le bailleur « social », regroupant une partie des logements HLM de l'Aisne, la Somme, l'Oise, Pas-de-Calais et dans le nord de l’Île-de-France (50000 logements) : Débrayage au siège social de Saint-Quentin (o2) et dans toutes les autres agences du bailleur. La plupart du personnel a débrayé 2 heures le 27 janvier, réclamant de meilleurs salaires et de conditions de travail.
Du jamais vu en 60 ans d'existence.
Historique, c'est l'adjectif qui revient sur toutes les lèvres des grévistes. « C'est un mouvement mûrement réfléchi, même le personnel en télétravail a débrayé ».
Les grévistes s'expriment sur leurs motivations ; ici, chacun réclame de meilleures conditions de travail, quel que soit le service : informatique, commercial ou juridique. « On est au bout du bout , depuis les 2 dernières fusions, nous n'avons jamais retrouvé une organisation opérationnelle, et c'est aussi les locataires qui en font les frais » !!!
Clésence est la fusion de 3 entités (Maison du Cil, Picardie Habitat et Logivam). Aucun lissage et ajustement salarial n'a été fait, ce qui entraîne de nombreuses et parfois importantes disparités salariales entre les salarié-es du nouveau groupe.
Chez Clésence, les salarié-es sont à bout, ils se mettent en arrêt et sont poussés à la démission.
Les grévistes réclament une vraie revalorisation salariale. Les NAO sont en cours, et à ce jour, rien n'a été obtenu.
Le mouvement a été fortement suivi au siège social de Saint-Quentin, les agences de Vervins, Laon, Soissons, Château-Thierry,Cambrai, Clermont, Plessis-Belleville ont également répondu à l'appel des syndicats CGT, FO et CFTC.
Ce débrayage pourrait être suivi d'autres mouvements si rien ne bouge rapidement, c'est ce que déclarent haut et fort les grévistes.
Tipiak-Epicerie (Loire-Atlantique) : Grève illimitée pour les salaires !!!
Tipiak épicerie, depuis 2 ans c'est :
• Des profits records en pleine pandémie.
• + 35% de dividendes pour les actionnaires.
• + 8% d'augmentation pour le PDG.
• + 180 euros par mois pour les membres du comité de direction.
Pour les salarié-es ?
• Pas de prime Covid malgré un énorme travail pendant les confinements (époque où les travailleurs étaient considérés comme essentiels).
• 2% brut d'augmentation de salaire pour 2021.
Face au mépris de la direction, un mouvement de grève illimitée est lancé depuis mercredi 26 janvier à 21 h 00.
Résultat : 100% de grévistes pour l'équipe de nuit le 26, entre 85 et 90 % en grève pour les équipes du matin et de l'après-midi le 27 et de nouveau 100% la nuit du 27 au 28 janvier !!!
Le mouvement a continué le 28 janvier avec un rassemblement à 8 h 00 devant l'usine.
La lutte continue.
ISS (sous-traitant de PSA à Poissy) : Après 3 jours de grève, ils ont gagné !!!
Alors que les attaques de leur patron se multipliaient, après 3 jours de grève, les 16 ouvriers d'ISS ont obtenu :
• 100 euros d'augmentation de salaire.
• Un 13ème mois.
• Des primes panier (195 euros par mois).
• Prime de transport pour tous.
Mutuelle : remboursement de 15 mois de cotisation prélevées et inscription des salariés à une mutuelle (avant la grève, les salariés étaient prélevés sans avoir de mutuelle) !!!
Engagement d'aucune représailles contre les grévistes.
Une démonstration de la force de la grève, qu'il faut élargir pour organiser la riposte dans un contexte où l'ensemble des travailleurs subissent les offensives du capital.
Ils ont gagné parce qu'ils étaient unis, solidaires et déterminés !
A 16 ouvriers, ils ont fait reculer PSA et ISS qui ont craint que la grève ne se répande dans toute l'usine.
« Droit de réserve » à la sauce La Poste : Suite à un récent article paru dans la presse écrite, une postière s'est exprimée sur son mal-être lié aux conditions de travail qui grandissait au fur et mesure des années.
Ce phénomène de mal-être n'est pas isolé, loin de là.
Ainsi, à la Poste depuis une dizaine d'années on comptabilise le sinistre record de 30 suicides par an et jusqu'à 50 en 2016. Cette réalité tragique reflète la pression managériale exercée sur les salarié-es d'une entreprise qui accentue la pression sur les résultats, enchaîne les réorganisations et fermetures de bureaux. Alors parler de ses doutes et de ses angoisses dans la presse est un signal d'alarme que l'entreprise doit prendre au sérieux.
Pour toute réponse, la Poste essaie d'empêcher les agents de s'exprimer en essayant d'imposer un « droit de réserve » qui comme chacun le sait est une chose commune à une grande partie des entreprises, interdisant à leurs employés de divulguer des modes de fonctionnement et stratégies propres à l'entreprise, mais n'est en aucun cas l'interdiction de donner son avis sur la situation faite aux salarié-es par les directions.
La Poste a des obligations vis-à-vis de son personnel, et c'est en premier lieu que ce dernier puisse accomplir ses missions dans de bonnes conditions.
Face à ces pressions pour faire taire le personnel, des militants de la CGT sont intervenus pour faire en sorte que les droits démocratiques d'expression puissent s'exercer.
Correspondance militante Paris
Sur notre site: une interview de Louis-Daniel Gourmelen candidat du Parti Révolutionnaire COMMUNISTES à l'élection présidentielle
https://www.sitecommunistes.org/index.php/elections/presidentielles/1754-notre-candidat-a-l-election-presidentielle-repond-aux-questions-de-communistes-hebdo-et-presente-son-programme