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727-27/07/2021 Fleury les Aubrais (Loiret) : Les personnels de l’abattoir porcin Tradival ont déjà payé cher l’épidémie de Covid en mai 2020 avec 54 cas et la fermeture de l’entreprise.

Aubray

La coopérative agroalimentaire Sicarev en est propriétaire. Les très mauvaises conditions de travail, la faiblesse des moyens de protection, l’obsolescence du matériel ont alors été montrées du doigt. Ces conditions déplorables aggravées par la chaleur de l’été et ajoutées à l’extrême faiblesse des salaires ont conduit à une situation explosive de colère et350 salariés sur 400 ont décidé de se mettre en grève pour une durée indéterminée.
« Au petit matin, on a procédé à l'abattage des cochons bio et, "après, on a tout stoppé, tout est à l'arrêt ici depuis", expliquent de concert les délégués syndicaux CGT, CFDT et FO, à l'origine du mouvement social, "suivi à 90%", ont suivi directement après les ateliers découpage et salaison …
L'action, c'est l'activité totalement bloquée depuis l'aurore. Et environ 200 salariés en cote blanche, bottes, casqués et sous charlottes, devant l'imposant bâtiment. Des hausses de rémunérations sont réclamées à la Sicarev, avec qui les négociations ont débuté, par visioconférence, ce vendredi matin. Le groupe a donc été averti : "La grève sera illimitée, elle ne s'arrêtera que quand nos revendications auront été prises en compte."
"Travailler quatre à cinq heures d'affilée sans pause, ce n'est plus possible, c'est inacceptable. On fait parfois des journées de 14 heures. Quand une machine tombe en panne, ce qui arrive trop souvent, ça rallonge nos journées. Il peut alors nous arriver de bosser de 5h45 à 17 heures, qui accepterait ça ? Et pour des salaires de misère... "On est payé avec un lance-pierres ici. C'est de l'exploitation et ça ne peut plus durer."
La Sicarev réagit. "Un mouvement de grève sans préavis s’est déclenché ce vendredi 9 juillet à 6h30 sur le site Tradival de Fleury-les-Aubrais, d’abord à l’abattoir, puis à l’atelier de découpe. Un certain nombre de revendications ont été émises par les grévistes, relayées par les délégués syndicaux auprès de la direction du site. La direction a proposé une réunion avec les partenaires sociaux dès lundi afin de discuter des thèmes soulevés. Elle a ensuite invité les salariés à reprendre le travail. Ce mépris affiché appelle à la poursuite et au durcissement de la grève

ganil

Caen Grève au Ganil Le Grand Accélérateur National d’Ions Lourds, créé par deux organismes de recherche, associés pour sa construction et son fonctionnement : le CEA/DSM et le CNRS/IN2P3. 250 personnes y travaillent en permanence : des physiciens, des ingénieurs, techniciens ou encore administrateurs. 700 chercheurs viennent y travailler. Ils sont issus de laboratoires du monde entier et séjournent au GANIL pour y réaliser des expériences. « La recherche (publique) en physique nucléaire est en péril" estiment les syndicats. Malgré les investissements colossaux qui ont été réalisés pour la construction d'une seconde installation (SPIRAL2) dont certains émanent de la région, nos deux tutelles CEA et CNRS n'ont pas daigné recruter du personnel supplémentaire à la hauteur des enjeux scientifiques. Pire les effectifs ont baissé de 10% en 10 ans.", dénonce l'intersyndicale du GANIL qui précise qu'il s'agit du premier mouvement social en 10 ans. L’accueil des représentants des deux tutelles en juillet s’est déroulé dans le cadre d’une grève, évènement exceptionnel dans ce milieu peu enclin à manifester sa colère mais cette fois le refus d’embaucher quatre personnels supplémentaires a eu raison de la patience des chercheurs. Confrontés aux incidents techniques à répétition, ils dénoncent l’épuisement, les risques psycho-sociaux, le risque accru d’erreurs, la détérioration de l’ambiance de travail, la dévalorisation. La rencontre s’est soldée par un constat de désaccord et l’intersyndicale a annoncé la reprise de la mobilisation en septembre.

Targé (Vienne) A la MAS (Maison d’accueil spécialisée) pour adultes handicapés
Qu'est-il reproché à la direction ? Principalement, selon Nathalie Ménier, déléguée CGT APAJH 86, le « manque de postes qui ont été budgétés et pas créés ». L'établissement comprend six « maisons » où sont réparties 64 personnes en situation de handicap, qui y résident. Cinq autres y viennent aussi en accueil de jour. Sur place, 120 salariés sont là pour s'occuper d'eux. Mais, selon Nathalie Ménier, il en faut quinze de plus. Pour pallier ce manque, la syndicaliste reproche à la direction d'avoir recours à des CDD. « Sur une maison, j'ai eu jusqu'à treize CDD sur un mois ! » Selon le syndicat, cette situation nuit à la bonne marche de l'établissement. « On tourne aussi avec des intérimaires à gogo qui, parfois, ne connaissent pas le milieu du handicap », ajoute une autre salariée. Sans compter le manque de « formation », de « matériel ». « Depuis plusieurs années, il y a un turnover de directions. Il y a moins de stabilité, d'échanges de communication », souligne Nathalie Ménier, qui estime que les choses se sont aggravées depuis l'annualisation des salariés il y a trois ans. Au delà, d'autres événements ont aussi conduit à cette grève. Selon le syndicat, la direction mènerait actuellement une enquête interne qui l'a amenée pour l'instant à infliger une sanction disciplinaire à onze salariés (pour quatre d'entre eux, une mise à pied conservatoire) et à en licencier deux autres pour des motifs de « maltraitance ». Des décisions qui ne reposent sur aucun fondement sérieux, selon le syndicat, qui demande à la direction de « lever les sanctions et qu'on parle de ce qui se passe réellement, qu'on puisse avoir le personnel nécessaire ». Au manque criant de personnel la direction répond par la répression à tout va.


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Nantes CHU : 33eme jour de grève pour le service hépato-gastro et 15ème jour de grève pour les personnels de Cardiologie. Malgré un CHSCT ayant mis en avant les problématiques de surcharge de travail des soignants et les difficultés de prise en charge des patients ; malgré un rapport de la médecine du travail pointant les conséquences physiques et psychiques sur la santé des professionnels ; malgré la poursuite de la grève ; la direction du CHU de Nantes n’apporte toujours pas de réponse aux personnels et surtout ne prend pas en compte le caractère urgent de nouvelles embauches pour renforcer cette équipe en souffrance. Elle manie beaucoup mieux la notion de l’urgence quand il s’agit de faire travailler plus ou de faire des coupes sombres dans les moyens alloués. La grève continue.

Dans le monde

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Iran : grève historique dans le secteur pétrolier, manifestations dans le Khouzistan et à Téhéran
La grève des ouvriers du secteur pétrolier et pétrochimique qui travaillent dans les sociétés sous-traitantes avec des contrats précaires et quelques fois sans contrat est entrée dans son deuxième mois à partir du 21/07/2021. Les ouvriers de 114 sociétés différentes sont en grève sur une vaste zone géographique. Le communiqué rappelle les principales revendications de la grève qui sont :
• augmentation des salaires de sorte qu’aucun salaire ne soit inférieur à 12 millions de tomans (soit quelque 400€/mois) ;
• paiement ponctuel des salaires ;
• sécurité de l’emploi en transformant tous les contrats en « officiels » ;
• réintégration des ouvriers licenciés pour cause de grève ;
• amélioration des moyens de sécurité des lieux de travail, des camps et dortoirs et des cantines ;
• système de 20 jours de travail et 10 jours de repos (vu que la plupart des ouvriers sont loin de leur famille ou sur des plateformes offshores, etc.)
Cette grève a déjà largement fait tache d’huile et s’étend à d’autres zones et d’autres secteurs malgré les nombreuses arrestations suivies de licenciements.

Sur notre site:
https://www.sitecommunistes.org/index.php/france/politique/1526-contre-le-projet-de-loi-de-gestion-de-la-crise-sanitaire-la-lutte