L’annexion à Israël d’une grande partie de la Cisjordanie et de la vallée du Jourdain, actuellement territoire palestinien contrôlé par l’armée israélienne, fut un des arguments principaux de la campagne électorale du Likoud le parti de B. Netanyahou. Avec son compère Gantz du parti Blanc Bleu, ils ont scellé un accord de gouvernement dans lequel figure cette annexion.

Ce plan d’annexion est sponsorisé par les USA. Il a été vendu comme un « plan de paix » mais en dehors des USA et d’Israël il n’a pas convaincu grand monde.
Les palestiniens sont contre et ils ont raison ; les pays arabes, même sans enthousiasme eux dont la plupart ont noué des relations avec Israël, ne le défendent pas ; l’Union Européenne y voit plus d’inconvénients que d’avantages et du bout des lèvres le rejette, en refusant les sanctions elle en reste au « service minimum » ; la Chine, l’Inde et la Russie ont déjà fait part de leur opposition au plan ; enfin l’ONU rappelle que l’annexion est contraire au droit international.
En Israël même, et bien au-delà des communistes et de la Liste Unie, des voix s’élèvent, y compris dans la hiérarchie militaire et sécuritaire pour conseiller la prudence et faire mesurer les risques que recouvrent une telle annexion. En effet, si « techniquement » l’annexion est relativement facile à régler du fait du contrôle militaire israélien de ces territoires, elle pose, entre autre, une question politique du devenir de la population concernée. Comme le pouvoir israélien n’entend pas donner la nationalité israélienne aux populations non-juives annexées, il en résulterait ouvertement un état d’apartheid source d’un conflit exacerbé et dont l’issue serait imprévisible.
Si le pouvoir israélien hésite, a-t-il pour autant changé de cap ? La réponse est non. Le projet d’annexer toute la Palestine est dans l’acte fondateur d’Israël tel que l’ont conçu les sionistes de droite et de gauche qui y furent à la manœuvre. Cette orientation s’est traduite par une expansion territoriale au dépend du territoire palestinien au mépris des accords internationaux et avec le soutien indéfectible des puissances impérialistes occidentales USA en tête.
L’hésitation que l’on observe signifie simplement que l’impérialisme israélien est sensible à la pression et c’est cette pression qu’il faut accroître pour que soient enfin reconnus les droits nationaux du peuple palestinien.
C’est si vrai que les puissants soutiens d’Israël en France perdent leur contenance et font tout pour que la juste lutte du peuple palestinien et son soutien soient transformés en acte terroriste. La dernière traduction en acte de ce comportement nous vient de Toulouse où répondant à une manifestation du collectif Palestine qu’il n’a pu supporter, le président de Midi Pyrénées du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) en appelle au pouvoir pour réclamer l’interdiction de manifester en menaçant même les manifestants d’une action de force contre eux. Le CRIF qui prétend représenter les juifs de France est en réalité sur des positions réactionnaires marquées et ne peut prétendre représenter tous les juifs de France dont nombre d’entre eux se reconnaissent dans des organisations progressistes qui luttent pour une paix juste en Palestine.

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