Le plan Trump-Netanyahou d’annexion de la Palestine par l’État israélien est sous le feu des critiques aussi bien en Palestine qu’à l’étranger. De de part le Monde, de plus en plus de voix s’élèvent pour noter qu’il viole les droits fondamentaux du peuple palestinien et le droit international. Si le rejet de ce plan par l’autorité palestinienne et des dirigeants palestiniens en général, était prévisible, les forces progressistes israéliennes ne sont pas en reste qui par des déclarations et manifestations s’y opposent.

Ainsi le Parti Communiste d’Israël dans l'édition de cette semaine de l'hebdomadaire communiste en hébreu « Zu Haderech » note : « Lorsque, le président américain Donald Trump a révélé la semaine dernière son «accord du siècle» à Washington, il a répété à plusieurs reprises les termes «plan de paix» et «État palestinien». En réponse, Peace Now (La paix maintenant) a écrit: «Malgré les mots apparemment appropriés et l'atmosphère festive, un examen des détails du plan révèle clairement à quel point il manque à la fois de paix et d'un État palestinien. Une évaluation plus approfondie indique que le plan néglige non seulement de faire avancer la paix, mais a également le potentiel de nuire gravement aux perspectives d'un véritable plan de paix pour les deux parties. » Des déclarations similaires à celle-ci contre le plan Trump ont été faites par une série de mouvements pacifistes et syndicaux (à l’exception notable de la centrale Histadrout qui est un pilier du sionisme annexionniste)». Le Parti Communiste d’Israël, comme les mouvements palestiniens rapportent le large mouvement de protestation de la population palestinienne et la répression féroce à laquelle il fait face, répression à l’origine de dizaines de morts et de blessés. De plus, le gouvernement israélien tente d’étouffer complètement l’économie palestinienne en fermant la frontière entre la vallée du Jourdain et Israël empêchant ainsi l’exportation des produites agricoles vers l’étranger. Dans le monde arabe, les manifestations se multiplient : en Turquie, Tunisie, Maroc...parfois en dépit de prises de positions étatiques favorables au plan Trump-Netanyahou. Au plan des institutions internationales, l’Union Africaine et la Ligue Arabe ont rejeté clairement ce plan. A l’ONU, le projet de résolution qui a le soutien des dirigeants palestiniens devrait être voté à une large majorité malgré les pressions des USA. Notons que cette résolution , qui ne condamne pas le projet américain se réfère à la conception des deux États et au respect du droit international. Ce service minimum permet à de nombreux États de rester dans une zone d’ombre leur laissant une marge de manœuvre non négligeable pour continuer un soutien sans faille à Israël, ce qui est le cas de la France. Cependant, cette position de l’ONU fragilise la portée du plan américain. Le « Jerusalem Post » qui rapporte la position du Royaume-Uni montre bien toute l’ambiguïté des positions occidentales. Il écrit : « le Royaume-Uni, l'un des 15 États membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, s'est prononcé contre toute tentative israélienne d'annexer unilatéralement des parties de la Cisjordanie. « De telles mesures unilatérales nuiraient aux efforts renouvelés pour relancer les négociations de paix et seraient contraires au droit international", a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab. « Aucun changement au statu quo ne peut être fait sans un accord négocié par les parties elles-mêmes. » Or des négociations depuis les accords d’Oslo en 1993 il n’y en a pas ! Israël avec la complicité des puissances qui le soutiennent a développé une colonisation sans précédent du territoire palestinien et affirmé son intention d’annexer tout le territoire palestinien réduisant « l’État » palestinien à une espèce de « bantoustan » sous autorité israélienne et source de main d’œuvre captive à bon marché. La nouvelle phase ouverte par le plan Trump-Netanyhou qui vise à la non-existence d’un état palestinien viable appuyé sur les résolutions de l’ONU et reconnut par la communauté internationale, entraîne nombre de forces politiques en Palestine, voire en Israël à une réévaluation des objectifs de lutte du peuple palestinien pour sa libération nationale. En clair : la solution à deux États est-elle viable ou faut-il s’orienter vers la constitution d’un seul État démocratique et laïque ? C’est évidemment au peuple palestinien d’en décider et d’orienter sa lutte. Pour notre part, nous soutenons son combat de libération nationale. La France doit cesser toutes les relations économiques, politiques et culturelles avec l’État d’apartheid israélien.

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