Jaded Kushner, conseiller du Président Trump, va présenter à Manama au Bahreïn ce que les dirigeants américains nomment : « le plan de paix ultime » pour la région. Jaded Kushner qui en est le messager est le gendre de Trump. Il entretient de manière notoire un mépris total pour les palestiniens, sa fondation finance la colonisation israélienne de la Palestine. C’est dire que le « plan de paix » est entre de bonnes mains !!!

     Le document qui est présenté à la conférence de Bahreïn traite exclusivement de questions économiques et de la vague promesse d’investissements de l’ordre de 50 milliards de Dollars sur dix ans. Effort qui serait pour l’essentiel soutenu par les pays arabes de la région. Pas grand monde n’est dupe de la vacuité de ce plan et la plupart des observateurs, y compris la Banque Mondiale, font observer que la situation de quasi faillite de la Palestine a pour cause majeure les « contraintes israéliennes » sur l’économie palestinienne et qu’en l’absence de changement : « la situation économique restera intenable ». Pour les palestiniens qui n’ont pas été consultés et qui ne participeront pas à la conférence, les réactions, y compris des milieux d’affaires, sont totalement négatives. Le premier Ministre de l’autorité palestinienne, Mohammad Shtayyed, résume ainsi le contenu du plan américain : « Ce qu’Israël et les États-Unis essaient maintenant de faire, c’est simplement de normaliser leurs relations avec les arabes aux dépens des palestiniens. »
     En effet, dans le bras de fer militaro-économique qui se joue dans la région entre les puissances impérialistes et qui ont aujourd’hui comme épicentre l’Iran, les USA ont un besoin impérieux de rassembler ou de neutraliser au-delà de leurs vassaux traditionnels, l’ensemble des pays arabes. Y arriveront-ils ? Rien n’est moins sûr car la volonté d’indépendance des peuples et des nations de la région pèsent aussi dans la balance.
Pour la Palestine, les actes des USA montrent clairement qu’il s’agit pour eux de se débarrasser de la question palestinienne en l’ « absorbant » dans un État israélien qui en serait la négation. Le transfert de l’ambassade des USA à Jérusalem n’a pas d’autre sens que celui de nier la possibilité de l’existence d’un État palestinien. Cela est vrai aussi de la reconnaissance par les USA de la souveraineté d’Israël sur le Golan syrien occupé en 1967, annexé en 1981 et du soutien sans faille à la colonisation de la Palestine en particulier de la Cisjordanie.
     Cette négation de l’existence d’un État palestinien est en creux dans le document présenté à Bahreïn. En effet le mot « occupation » qui caractérise la situation de la Palestine en est le grand absent. Cette absence signifie aux yeux des USA et d’Israël qu’elle a vocation à devenir éternelle !
    Nous arrivons à la fin d’un cycle, celui ouvert par les accords d’Oslo de 1993 et qui devaient conduire à la reconnaissance d’un État palestinien au côté de l’État d’Israël. Ces accords à peine ébauchés ont buté sur la réalité de la nature coloniale et ethnico-religieuse de l’État d’Israël, ne laissant aucune place aux populations colonisées autre que celles de subir l’occupation et d’être une force de travail surexploitée.
    Les luttes pour l’indépendance et la liberté des palestiniens qu’ils se reconnaissent comme musulmans, chrétiens, juifs ou athées sont maintenant la seule voie qui puisse ouvrir une perspective démocratique et nationale en s’inscrivant dans un combat contre l’impérialisme et pour le socialisme.