765-21/04/2022 Le week-end pascal a connu une flambée de violences israéliennes à Jérusalem, violences telles qu’elles ont conduit à une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU le mardi 19 avril,

à la demande de la France, la Chine, l’Irlande, la Norvège et les Emirats arabes unis pour discuter de l’escalade des tensions israélo-palestiniennes. Non, ces nations ne s’émeuvent pas de la terreur que fait régner l’état impérialiste d’Israël mais elles renvoient dos à dos colonisateur et colonisés et ce n’est pas de l’ONU que viendra le rétablissement de la Palestine dans ses droits.

Depuis les élections législatives de 2021, rien n’a changé en Israël si ce n’est que Benyamin Netanyahou a été remplacé par Naftali Bennet à la tête d’une coalition de droite elle aussi, qui compte 61 députés sur 120. L’occupation des territoires palestiniens par les colons se poursuit voire s’accélère et la situation économique de la Palestine est de plus en plus précaire.
Le 22 mars, à Beersheba, dans le sud du pays, une attaque au couteau et à la voiture bélier a fait quatre morts, l’assaillant « neutralisé » par des civils présents n’a pas été identifié ce qui n’a pas empêché N. Bennett de déclarer mettre les forces de sécurité de tout le pays en « haute alerte ».

Dès lors, les attaques meurtrières des Israéliens n’ont pas connu de répit : le 31 mars, 70 blessés à Naplouse en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967, ce même jour deux Palestiniens tués à Jénine « suspects » d’être liés à une attaque à Tel -Aviv, un autre tué à Hébron le 1er avril. Quelques heures plus tard, Naftali Bennett déclarait « Nous donnons une liberté totale à l’armée, au Sin Beth (service de renseignement intérieur) et à toutes les forces de sécurité afin de vaincre la terreur. Il n’y a pas et il n’y aura pas de limites à cette guerre ». Entre cette date et le 15 avril, 21 Palestiniens ont été tués. Le 14, Israël choisit de boucler la Cisjordanie et de déployer l’armée dans la vieille ville, entre autres autour de l’Esplanade des Mosquées, le troisième lieu saint des musulmans et aussi considéré comme le premier lieu saint du judaïsme. De provocation en provocation de l’armée et des extrémistes juifs, le 17, l’arrivée des religieux venus prier là où précisément ils n’en n’ont pas l’autorisation puis l’affront de l’entrée de l’armée dans la Mosquée Al Aqsa , tout conduisait à l’inévitable explosion de violences. Les tirs de balles de métal cernées de caoutchouc ont blessé gravement 153 Palestiniens.

La Jordanie attribue la responsabilité totale de ces affrontements à Israël et l’appelle « à mettre fin aux mesures illégales et provocatrices qui mènent vers une plus grande escalade de la violence ». Le Qatar exprime sa ferme condamnation de l’attaque tandis que la France et les Etats-Unis d’une seule voix et sans honte appellent à « plus de retenue » ! Quant au pape, il plaide pour un accès « libre » aux lieux saints et invite Israéliens et Palestiniens à « faire l’expérience de la beauté de la paix » ! Tous les tenants de l’impérialisme états-unien se relaient pour protéger leur allié israélien quoi qu’il coûte. Depuis les heurts se poursuivent et les massacres continuent : deux jeunes filles de 16 et 18 ans à Jénine, des bergers obligés de fuir sous les tirs à Gaza.
Dimanche soir, un tir de roquette a déclenché des bombardements nourris sur le sud de Gaza. Des sources sécuritaires israéliennes et des analystes ont répété ces dernières semaines que le Hamas, ne souhaitait pas une guerre cette année, évoquant principalement deux raisons. D’abord, les capacités militaires du mouvement ont été affectées par la guerre de mai 2021. Ensuite, parce qu’en cas de conflit le nouveau gouvernement israélien risque de suspendre les milliers de permis de travail accordés ces derniers mois à des ouvriers de Gaza, territoire sous blocus plombé par un taux de chômage local avoisinant les 50 %.

En termes de politique intérieure, le Raam parti arabe israélien d’obédience islamiste suspend son soutien à la coalition gouvernementale : « si le gouvernement poursuit ses mesures arbitraires à l’Esplanade des Mosquées, nous soumettrons une démission collective ». Ce qui ne changerait guère la donne, Benyamin Netanyahou ayant affirmé qu'une autre coalition de droite ménerait la même politique.
En s’attaquant à ces lieux hautement symboliques pour les Palestiniens, Israël a voulu manifester sa volonté de détruire ce qui fait leur identité et extirper des esprits l’idée d’un possible état palestinien. Après le nettoyage ethnique consciencieusement organisé depuis des années sans réaction de la « Communauté internationale » pourtant bien prompte à se mobiliser sur d’autres sujets, l’espace de lutte tend sérieusement à se réduire. La tension reste extrêmement vive et les Palestiniens toujours très déterminés à résister malgré la violence de la répression.
Le Parti révolutionnaire Communistes continue à se tenir près du peuple palestinien dans sa lutte pour le droit à un état et exige du gouvernement français qu’il rompe toute relation diplomatique avec Israël

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