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N°791 17/10/2022 Le 6e sommet de la CICA(1) , s'est tenu la semaine dernière à Astana, capitale du Kazakhstan. Il a revêtu une importance particulière

dans le contexte des tensions internationales et de part les rencontres diplomatiques auxquelles il a donné lieu et tout particulièrement celle entre les présidents V. Poutine pour la Russie et R. Erdogan pour la Turquie, ce dernier étant considéré comme un médiateur dans le conflit en Ukraine. V. Poutine s’est également entretenu avec l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad al Thani, sur l’impact de la crise ukrainienne sur les marchés de l’énergie, la sécurité alimentaire ainsi que de la situation en Libye, en Syrie et des négociations sur le nucléaire iranien. Tout montre donc que ce sommet a été un lieu où se sont discutés les grands problèmes du moment. Plusieurs interventions ont été le fait de pays en guerre, comme c'est le cas de la Russie et de l'Azerbaïdjan.
La déclaration finale à l'issue du 6ème Sommet de la CICA, indique que les chefs d'État et de gouvernement des pays membres qui ont participé au sommet, ont décidé de lancer le processus pour transformer la CICA en une organisation internationale aux compétences élargies : "Nous renforcerons nos efforts conjoints au sein de notre organisation, afin d'identifier des solutions communes aux problèmes du 21ème siècle et d'assurer la résolution pacifique des conflits, conformément à la Charte des Nations Unies (ONU), pour une région sécurisée et prospère".

Astana

Dans son intervention, mais cette thématique se retrouve dans d'autres interventions, V. Poutine a, selon l'agence Reuters, affirmé que : " Le monde se dirigeait vers la multipolarité et que l'Asie jouait un rôle majeur dans ce nouvel ordre". Il a ajouté :"que l'Asie était devenue la locomotive de la croissance économique mondiale, soulignant le soutien de la Russie à l'essor et à la prospérité de l'Asie et à l'établissement de liens économiques dans la région". Ces affirmations, celle de la multi-polarité et celle du rôle de l'Asie, montrent que le regard de la Russie se tourne de plus en plus réso-lument dans cette direction confirmant la rupture avec l'occident. Elles confirment aussi, que le pro-cessus, accéléré par la guerre en Ukraine, de la constitution de blocs impérialistes rivaux autour des États-Unis et de la Chine est bel et bien en mouvement. La proposition faite par V. poutine à R. Erdogan d'établir un hub gazier en Turquie pour alimenter l'Europe en se détournant des voies du centre et du nord de l'Europe confirme la volonté de la Russie de maintenir son influence énergétique en Europe tout en s'affranchissant des contraintes que lui imposent les États-Unis et l'Union Européenne. Après leur rencontre à Astana, Poutine Et Erdogan ont donné les instructions néces-saires aux organismes et institutions concernées pour travailler sur ce projet : "Notre ministère de l'Énergie et la partie russe vont proposer un plan de travail. Une fois adopté, nous avancerons sans perdre de temps", a-t-il affirmé. Le Président turc a proposé la Thrace comme lieu, "La Thrace est la région la plus propice pour accueillir un centre de distribution du gaz. Nous avons donné, avec M. Poutine, les instructions à nos institutions", a-t-il estimé. Ce projet et son emplacement à plus ou moins long terme sont la traduction que les questions énergétiques constituent un enjeu majeur dans la concurrence que se livrent les puissances capitalistes.

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*Conférence pour l'interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA). La CICA couvrent près de 90%du territoire et de la population de l'Asie, générant environ les 2/3 du PIB Mondial
(1)Pays membres de la CICA
La Conférence pour l'interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA) est un forum inter-gouvernemental qui vise à renforcer la coopération pour promouvoir la paix sur la base de la confiance entre les États asiatiques. Les mécanismes de décision sont basés sur l'unanimité.

Bulgarie: De nouvelles élections, mais toujours la crise politique!
Le quatre octobre 2020 ont eu lieu des elections legislatives en Bulgarie. Ce sont les quatrièmes depuis avril 2021. Elles n'ont pas apporté de bouleversement dans le rapport des forces politiques et il est probable qu’elles ne résoudront pas la crise politique obligeant à de nouvelles élections en mars. Pour comprendre cette situation , nous avons posé quelques questions à Ivan Pentchev (IP) secrétaire du parti des Communistes Bulgares.

 Ivan Penchev 2

A ton avis que faut-il retenir des dernières élections en Bulgarie
    IP : Ce qui est important à souligner c'est la très faible participation de 37% C'est un record et s'y ajoute les 5% qui ont utilisé le vote "je ne soutiens aucun parti". Ce sont donc plus des 2/3 des inscrits qui ont refusé de se prononcer. Exprimant ainsi, à leur façon, le désaveu des politiques menées par les différents partis qui se succèdent au pouvoir. Pour expliquer ce phénomène caractéristique pour la Bulgarie il faut faire un détour par l'histoire .
Que nous dit ce détour?
    IP : En général, et cela est vécu comme tel par la grande majorité de la population, il existe deux principales lignes de démarcation qui divisent profondément la société bulgare. D’un côté la division gauche-droite de l'autre les orientations prorusse (russophiles) et antirusse (russophobes) que l'on appelle aussi euros atlantiques. Ces deux lignes de démarcation ont des racines historiques profondes et spécifiques pour la société bulgare.
Quelles sont, selon toi, ces racines?
    IP : Commençons avec la première de ces deux lignes de démarcation bien que dans la plupart des cas elles coïncident.
On peut dater cette ligne du 6 juin 1923 quand un coup d’état sanglant a renversé le gouvernement démocratiquement élu du partie agraire, le premier ministre Alexander Stamboliiski y a été tué et une dictature a été établie. Ainsi a été interrompue la période de démocratie parlementaire depuis la libération du pays en 1878. Beaucoup d'intellectuels éminents ont été tué par des commandos paramilitaires. Une vraie guerre civile a commencé et a elle a duré presque vingt ans jusqu'en septembre 1944. On peut affirmer qu'une première ligne de démarcation a été ainsi tracée. Elle a été plus ou moins cachée pendant la période socialiste. Elle a été réactivée après le vrai coup d’état effectué par une partie de la direction du Parti Communiste Bulgare sous l'influence des traitres de la perestroïka dirigée par Gorbatchev et Eltsine. La période qui a suivi la liquidation du pouvoir socialiste a été catastrophique pour le pays. Il faut souligner que tout cela a été dirigé par des conseillers étrangers et surtout américains. La population est passée de 9 millions en 1989 a un peu plus de 6 millions actuellement. L’agriculture a été dévastée, les branches de l’industrie lourde détruite. Tout cela a provoqué un dégout et une apathie de la population. Les gens ne voient pas d'issue à cette situation. En plus il n’existe pas une vraie partie de gauche. Le mouvement communiste est faible. L’ancien parti communiste rebaptisé socialiste a perdu, non seulement tout caractère révolutionnaire, mais n'a de socialiste que le nom.
C'était la première cause, qu'elle est la deuxième?
    IP : La seconde est basée sur des traditions historiques. Il ne faut pas oublier que le monde russe c'est-à-dire le monde slavo-orthodoxe a ses racines en Bulgarie. C’est ici qu’a été créé l'alphabet cyrillique, c’est par la Bulgarie qu’a été baptisée la Russie. Donc les liens entre les peuples bulgare et russe sont anciens et solides. Il ne faut pas oublier que la Bulgarie a eu son indépendance en 1878 comme conséquence de la guerre russo-turque dans laquelle on périt plus 250000 soldats russe. Les bulgares gardent la mémoire des exploits des soldats russes. Il suffit pour le constater de se promener dans la capitale Sofia. Le boulevard principal porte le nom de l'empereur russe Alexandre II que l'on appelle le Tsar-libérateur. Au milieu de ce boulevard juste en face du bâtiment de l’Assemblée Nationale se trouve le monument d’Alexandre II. Derrière le même bâtiment se trouve la plus grande église orthodoxe dans les Balkans : la cathédrale patriarcale qui porte le nom du saint russe Alexandre Nevski. C'est un temple mémorial construit avec l’argent du peuple bulgare pour commémore les soldats russes qui ont péri dans la guerre. Sur le même boulevard se trouve le monument imposant en hommage à l’Armée Soviétique. Il faut tenir compte aussi du fait qu’après la Révolution d’octobre les deux mouvements – ce des russophiles et le mouvement de gauche révolutionnaire ont coïncidé. La Bulgarie a été le seul des satellites de l’Allemagne nazie qui n’a pas été en guerre contre l’URSS et une ambassade soviétique a toujours été présente à Sofia. En plus la Bulgarie a été le seul pays satellite de l'Allemagne nazie où un mouvement de résistance a existé. Il faut ajouter que d’après les sondages entre 65 et 75% de la population se déclare pro-russe. Malheureusement avec adhésion à l‘OTAN et à UE beaucoup des liens traditionnels avec la Russie ont été rompus.
Qui dirige aujourd'hui la Bulgarie?
   IP : Une classe politique compradore et corrompue est au pouvoir depuis 25 ans. Malgré cela le peuple résiste d’une manière silencieuse. Le mois de septembre cette année plusieurs milliers de personnes se sont réunies pour une assemblée traditionnelle des amis de la Russie. D’un autre coté avec les événements internationaux actuels et avec le fait que le pays est pris dans système euro-atlantique qui est en contradiction avec les traditions historiques et culturelles une grande partie des russophiles jugent inutile leur participation dans les élections législatives.

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Chers Camarades du Parti Communiste de Turquie (TKP)
Nous venons d’apprendre la catastrophe minière qui s’est produite à la mine d’Asmara et qui a entraîné la mort de plusieurs dizaines de mineurs. Au nom du parti Révolutionnaire COMMUNISTES nous vous transmettons, ainsi qu’aux familles de ces travailleurs, nos sincères condoléances. La classe ouvrière turque paye ainsi un lourd tribut à l’exploitation capitaliste. Cette nouvelle catastrophe nous rappelle que les compagnies minières négligent les conditions de sécurité des mineurs au nom des profits. Déjà en 2014, la catastrophe minière de Soma avait coûté la vie à 301 mineurs.
Notre parti tient à vous assurer de notre solidarité internationaliste.
Fraternellement
Pour le Parti Révolutionnaire COMMUNISTES
Michel Gruselle
membre du bureau national et responsable des relations internationales

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