722-16/06/2021 Réunis à Carbis Bay pendant trois jours, pour la première fois depuis le sommet de Biarritz en 2019, les chefs d'Etat et de gouvernement du G7 se sont efforcés d'établir une ligne vis-à-vis du géant asiatique,

si la Chine n’était pas invitée à la table du G7, elle a été au centre des débats. La Chine, dont la montée en puissance économique, technologique, militaire et diplomatique en fait incontestablement la deuxième puissance mondiale, est donc désignée par les USA comme son adversaire majeur et toute la stratégie US consiste à endiguer, autant que faire ce peut, cette évolution. Pékin n’a pas manqué de répliquer : « L'époque où les décisions mondiales étaient dictées par un petit groupe de pays est révolue depuis longtemps », a déclaré un porte-parole de l'ambassade de Chine à Londres : « le seul authentique multilatéralisme […] c'est celui qui traite tout le monde d'égal à égal et promeut une coopération mutuellement bénéfique. » « Pas le pseudo-multilatéralisme basé sur les intérêts de cliques et sur une politique des blocs » a martelé le chef de la diplomatie chinoise, Yang Jiechi.
Chine États-Unis une guerre commerciale
Les leaders du G7 se sont entendus sur la nécessité de trouver une approche concertée pour répondre à la concurrence exercée par la Chine, notamment les Nouvelles routes de la soie. Pékin et Moscou sont dans le viseur. Le G7 propose aux pays en développement un vaste programme en faveur de leurs infrastructures. Un projet dont le but sous jacent est de contrer l'influence grandissante de la Chine avec ses « nouvelles routes de la soie ». Ce programme du G7 est estimé à 40.000 milliards de dollars, de quoi aiguiser l’appétit des multinationales avides de profit.
« Nous savons qu'il y a un énorme besoin d'infrastructures en Afrique […]. Nous ne pouvons pas nous contenter de dire que la Chine s'en chargera », a pour sa part expliqué la chancelière allemande, Angela Merkel.
Dans la semaine le Sénat américain avait adopté un projet de loi prévoyant des investissements ambitieux dans la science et les technologies, présenté comme un texte « historique » pour contrer la menace économique de la Chine.
Le « oui mais » des Européens à Joe Biden face à la Chine
Les Européens entendent toutefois garder une certaine indépendance vis-à-vis de Washington, Face aux pressions occidentales, la Chine s'est dotée à la veille du G7 d'un arsenal juridique, qui légalise des représailles en cas de sanctions étrangères contre des individus ou des entités chinoises. Le texte légalise « la mise sous scellés, la saisie et le gel des biens » de personnes ou d'entreprises qui appliqueraient des sanctions contre la Chine. Les tensions ne sont pas prêtes de retomber. Pour l’Allemagne, comme pour les autres, une priorité: son industrie et ses multinationales!
En janvier 2021, l’Allemagne qui présidait l’U-E a conclu un accord d’investissement avec la Chine. Les relations économiques et commerciales entre l’Union Européenne et la Chine sont déjà très importantes. La Chine est le 2ème partenaire commercial de l’Union Européenne derrière les États-Unis ! Elle représente 20.2% des importations de biens de l’Union et absorbe 10,5% de ses exportations. Du côté des investissements, l’Union Européenne a investi environ 150 MM d’euros dans l’Empire du Milieu et celui-ci a placé sur le vieux continent une somme au moins équivalente. Les multinationales allemandes (Daimler, Mercedes, Volkswagen) ont appuyé la conclusion de cet accord. Ces entreprises réalisent aujourd’hui un chiffre d’affaire supérieur sur le marché chinois à celui qu’elles font sur le marché américain, le marché chinois, surtout avec le passage aux moteurs hybrides et électriques, leur offre des perspectives de juteux profits.
Les importations allemandes en provenance des Etats-Unis ont légèrement augmenté pour atteindre 6,7 milliards d'euros en mars, tandis que les exportations allemandes vers les Etats-Unis ont augmenté de 8,8% si l’on compare, les exportations totales de l'Allemagne en mars ont augmenté de 16,1% par rapport au même mois de l'année dernière pour atteindre 126,5 milliards d'euros. Dans le même temps, les importations du pays ont augmenté de 15,5% à 105,9 milliards d'euros, Comme le dit Olaf Kiesewetter, directeur général du fournisseur allemand de capteurs pour automobiles qui envisage de porter sa part des ventes en Chine à 25%. «Sans le marché chinois, nos résultats du troisième trimestre n’auraient pas été aussi bons. Pas de doute possible, nous devons nos bons résultats à la Chine.»
*Plusieurs fleurons de l’industrie européenne sont passés sous pavillon chinois: Volvo en Suède, Pirelli en Italie, Club Med et Lanvin en France, Kuka et Krauss Maffei, deux PME allemandes spécialisées dans la machine-outil et la robotique industrielle….
*L’Italie a intégré le projet des routes de la soie, mettant ses ports de Gênes et de Trieste à disposition des entreprises chinoises pou s’implanter en Europe.
*Athènes a cédé le port du Pirée au transporteur chinois Cosco qui s’est assuré également le contrôle des ports à conteneurs de Bilbao et de Valence en Espagne.
*Le Portugal, qui a reçu 6MM d’euros de prêts de la part de la Chine, en échange de la prise de contrôle par la banque chinoise de Felidade, première banque privée du pays. China Three Gorges a la mainmise sur EDP (Energias do Portugal), premier groupe électrique du pays
*Les pays d’Europe centrale et orientale tiennent désormais un sommet annuel avec la Chine.
Si le G7 est le bras armé de la guerre commerciale acharnée contre la Chine. L’OTAN, dont la réunion c’est tenue le lendemain du G7, elle est le bras militaire des USA qui s’emploient à rassembler une alliance militaire impérialiste contre la Chine et le Russie. Ces affrontements au sein de l’impérialisme ne peuvent qu’aller crescendo tant les intérêts des multinationales sont énormes et exigent une domination pour le contrôle des ressources et de la force de travail à des conditions permettant les plus hauts taux de profits. Pour eux, la guerre est un moyen comme un autre dans des circonstances données pour atteindre leurs objectifs.
Le capitalisme porte donc toujours la guerre comme un sous-produit de sa loi de développement qui est le profit et l’accumulation du capital par tous les moyens.
Pour faire face à ces menaces, il n’y a pas deux voies possibles, une qui consisterait à laisser faire et l’autre à aménager le capital pour le rendre plus humain. Il ne l’est pas par nature. Il n’y a qu’une voie : celle de la lutte de classe à l’échelle nationale et internationale pour balayer ce système prédateur et lui substituer une société débarrassée de l’exploitation de l’Homme par l’Homme. C’est la lutte que mène notre parti.

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