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721-11/06/2021 Rubrique internationale: Istrael, Tunisie, Pérou, Mexique, République Fédérale Allemande

Israël: Exit Nétanyahou...pour accélèrer la colonisation de la palestine!

Après plusieurs élections législatives, le sort du premier ministre sortant Nétanyahou a été scellé le 13 juin par un vote de la Knesset qui a confié la direction des affaires à Naftali Bennett à la tête d"une coalition allant des partis sionistes fascisants à la social-démocratie en passanr par le parti Ra'am proche des Fréres Musumans. le tout sauf Nétanyahou a permis cet assemblage qui n'occure aucun changement de fond dans la politique d'apartheid vis-à-vis du peuple palestinien et lapoursuite voire l'accélération de la colonisation de la Palestine.
Qui est Naftali Bennett? C'est un ancien collaborateur et bras droit de Nétanyahou, plusieurs fois ministre et qui a quitté le Likoud pour former Yamina formation qui représente les colons isréliens. C'est un homme d'affaire dans la High Tech qui est un fervent partisan du capitalisme. Il est un ancien membre des forces spéciales et quelques unes de ses déclarations rapportées par la presse montrent qu'il ne faut rien attendre de ce personnage. Sur la Palestine il a déclaré:"Il n'y a jamais eu d'État palestinien", sous-entendu il n'y en aura jamais et son racisme s'exprime sans masque lorsqu'il affirme, cité par le journal Le Monde : "Vous [les arabes] grimpiez aux arbres quand un État juif existait déjà".
À la Knesset, la seule voix discordante fut celle du Hadash où militent les communistes. Ainsi dans un discours prononcé devant le plénum de la Knesset avant le vote de confiance, le chef du Parti de la Liste arabe unie, le député Ayman Odeh (Hadash) a déclaré au parlement : " que le nouveau gouvernement est un mauvais gouvernement, dans lequel les ministres d'extrême droite détiendront de nombreux postes". Il n'y a donc rien à attendre de ce "changement". La lutte du peuple palestinien pour ses droits et en premier lieu le droit à un État continue. Nous sommes à ses côtés!

Tunisie: La colère face à la misère et à la répression

Depuis quelques jours, des manifestations se déroulent en Tunisie et tout particulièrement dans les quartiers populaires de Tunis. Elles sont durement réprimées. La jeunesse, tout particulièrement, proteste contre la violence de la police qui traque tout ce qui bouge et conteste une politique qui dix ans après la chute du dictateur ben Ali n'a pas changé. la misère, le chômage, la vie chère sont les motifs des protestations populaires. Dans certains quartiers pauvres de Tunis, 17% des jeunes ont déjà été arrétés par la police et souvent l'objet de sévices. Ainsi, le jeune, Ahmed Ben Ammar, a-t-il été tué pendant son interpellation par les forces de l’ordre. Cette répression policière montre que les dirigeants tunisiens ont choisi, depuis longtems, la force pour endiguer le mouvement populaire. Que fait le gouvernement français, si prompt à condamner et à sanctionner les régimes qui lui déplaisent ? Il se tait car il défend les intérêts des capitalistes français en Tunisie et considère ce pays comme un point d'appui dans sa lutte pour le contrôle de l'Afrique sahélienne confirmant ainsi sa nature impérialiste!

Perou

Prou

Le dépouillement du deuxième tour de l'élection présidentielle entre Keiko Fujimori et Pedro Castillo se termine. Le résultat donné par la télévision péruvienne et qui porte maintenant sur près de 99,8% des bulletins donne Pedro Castillo comme vainqueur avec 50,2% des voix pour une participation de 75%. Si Keiko Fujimori arrive en tête dans les régions les plus urbaines, Pedro castillo rassemble des scores de près de 70% dans les régions pauvres et rurales dont il est issu. Le résultat est donc très serré entre la représentante de l'oligarchie bourgeoise pro-américaine, soutenu par les USA et tout particulièrement par les milieux Républicains les plus conservateurs et l'instituteur de campagne qui a rassemblé les forces populaires et qui incarne aux yeux de nombre de péruviens l'espoir d'en finir avec la corruption, la misère et la domination impérialiste US. Rappelons que Keiko Fujimori est la fille de l'ancien Président Alberto Fujimori en prison pour 25 ans pour des affaires graves de corruption, d'homicides et d'atteintes au droit de l'Homme et qu'elle même, si elle n'est pas élu, passera directement par la case prison pour corruption. En attendant, dépassée par son concurrent elle crie très fort au trucage des élections, probablement pour alerter ses sponsorts US. Rappelons que sa campagne a été dirigée par l'ancien maire Républicain de New-York: Rudy Giuliani. Autant dire en direct des USA. La raison de cet intérêt majeur des USA pour cette élection et la défaite probable de leur obligée, a pour cause le rôle stratégique que les USA font jouer au Pérou et à la Colombie, dont ils détiennent les pricipaux leviers économiques et politiques, aussi bien pour leur domination en Amérique Latine que pour leur lutte contre l'influence chinoise dans le Pacifique.

Mexique

Le Mexique est un pays de 126 millions d'habitants, son économie est la deuxième d'Amérique latine. Son économie est largement dominée par les monopoles US qui trouvent au Mexique une main d’œuvre bon marché et qualifiée. L'illustration de ce transfert de production vers le Mexique est illustré tous les matins au poste frontière de Tijuana où se pressent, vers le Mexique les ingénieurs et cadres US venus de San Diego, et dans l'autre sens, les ouvriers et employés de maisons qui vont remplir les taches peu qualifiées aux USA. Le sinistre mur qui sépare la frontière USA-Mexique vise à contrôler les flux de main d’œuvre pour la maintenir captive. En réalité, il ne fait que ralentir une immigration économique venue de tous les pays d'Amérique latine.
En 2020 l'économie mexicaine s'est contractée de 8,5 %, du fait de la pandémie dans un contexte de contrôle strict des dépenses par le gouvernement. Le mexique comptabilise près de 229.000 décès consécutifs au Covid-19. Le taux de mortalité est le quatrième au monde en chiffres absolus et le 19e pour 100.000 habitants. La gestion de la crise sanitaire par le pouvoir a été vivement critiquée par une population faisant face à l'épidèmie dans des conditions de grande précarité et pauvreté. Le Mexique se caractèrise aussi par le rôle des narco-trafiquants qui dans de nombreuses régions font règner, souvent avec la complicité de l'État, leur loi par la violence. Dans la préparation de ces élections, des dizaines de candidats et citadins ont été assassinés pour terroriser la population et bien marquer les limites de jusqu'où il est possible d'aller dans la contestation politique du système. Lors de son élection en 2018 comme président, Obrador, un social-démocrate aux accents réformateurs, avait capté la volonté du peuple mexicain d'en finir avec la misère, la corruption et la violence. Trois ans après, le bilan est faible et Obrador a bien été comme nous l'écrivions au moment de son élection : "la roue de secours à gauche du capital". C'est sur la base de la déception que de nombreux électeurs n'ont pas voté pour les candidats du parti MORENA, celui d'Obrador. Ainsi, il perd la majorité absolue à la chambre des députés où il disposera de 190 à 203 sièges, sur un total de 500. La coalition d'opposition formée par le Parti d'action nationale (PAN), le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) et le Parti de la révolution démocratique totalisera entre 181 et 213 sièges. Dès avant les élections, le Parti Communiste du Mexique (PCM) a confirmé l'analyse qu'il avait faite en 2018 à propos de l'élection d'Obrador : "Malgré les forts effets du Covid-19, tant en infections qu'en décès, le processus électoral du 6 juin continue son cours, confirmant ainsi que la classe dirigeante ne s'intéresse pas à la vie et à la santé de la population, mais à assurer le fonctionnement de l'économie et la dictature de classe de la bourgeoisie, mal nommée démocratie"

République Fédérale Allemande

Une élection régionale s'est tenue en RFA le 6 juin dans la province de Saxe-Anhalt, située dans l'ex-RDA. Les résultats de cette élection étaient attendus car il s'agissait des dernières élections régionales avant le renouvellement du parlement fédéral et la succession de la Chancelière Angela Merkel. Ce test électoral, qui a vu une participation de 60%, a été remporté par l'Union Chrétienne Démocrate (CDU), le parti d'A. Merkel, avec 37% des voix (+7% par rapport aux dernières élections régionales). La deuxième place est revenue à l'Alliance pour l'Allemagne (AfD), un parti d’extrême droite eux relents nazifiants avec 20,8% des voix. Ce parti, même s'il n'atteint pas son objectif d'arriver en tête réalise un score important qui traduit sa capacité à aspirer le mécontentement profond de cette population de l'ex-RDA pour laquelle la réunification n'a rien apporté de bon. Les Verts qui aspirent à devenir le premier parti d'Allemagne et à porter l'une des leurs à la chancellerie subissent un échec cuisant avec 6,1% des voix. les libéraux du FDP dépassent les 6% et pourrons servir d'appui à la CDU pour former le nouveau pouvoir régional. Les partis se réclamant de la gauche: le Parti Social-Démocrate (SPD) avec 8,6% continu sa chute. Il remportait plus de 20% des voix en 2011. C'est le même sort qui revient Die Linke (La Gauche), lointain successeur du Parti Socialiste Unifié de RDA, qui avec 11% perd un tiers de ses électeurs.
Ces résultats confirment l'affaissement des partis de gauche. À force d'alliances avec la CDU au plan national le SPD n'arrive plus à incarner une alternative politique et s'enfonce dans une crise profonde qui ne profite pas à Die Linke qui ayant remisé son orientation anti-capitaliste est incapable de rassembler le mécontentement populaire et surtout en ex-RDA. De fait c'est, comme en France avec le RN de M. le Pen à l'AfD qu'est laissé le soin de représenter la colère populaire sur des positions populistes qui ne remettent pas en cause la domination du capital sur la société allemande.

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