718-25/05/2021 La fin de la deuxième guerre mondiale avec les capitulations de l’Allemagne nazie le 8 mai 1945 et du Japon le 2 septembre a dessiné de nouveaux rapports de forces au plan mondial.

L’impérialisme US est sorti renforcé de la guerre tandis que les pays de l’Europe étaient considérablement affaiblis. L’URSS qui a joué un rôle décisif dans la victoire contre le nazisme, a subi de son côté des dommages humains et économiques d’une ampleur gigantesque et c’est dans ces conditions que les USA ont impulsé une guerre qui ne fut froide que de nom pour l’abattre. Dans cette lutte dirigée par un impérialisme US hégémonique, les pays européens se sont rangés sous la bannière des USA que ce soit par leur adhésion à l’OTAN comme par la construction d’un espace économique unifié, préfigurant l’Union Européenne, dominé par un plan Marshall ouvrant la voie aux intérêts économiques des monopoles US. Dans le même temps, la révolution chinoise, les luttes de libération nationale et les processus de décolonisation, largement soutenus et rendus possible par le soutien et l’existence même de l’URSS, ont été des événements considérables qui ont contribué à modifier les rapports de forces entre les puissances impérialistes, les pays socialistes et les nations émergentes sur la scène internationale.
La dispartion de l’URSS, si elle a permis une extension du capitalisme à l’échelle planétaire n’a pas pour autant gommé les concurrences au sein du système impérialiste, au contraire, elle les a exacerbées, ce d’autant que la montée vigoureuse du capitalisme en Asie et particulièrement en Chine qui, en devenant la deuxième puissance économique mondiale conteste la domination des USA de l'ordre mondial actuel. Ces tendances ont des conséquences sur les relations entre les États capitalistes. C’est ce que nous essaierons d’examiner dans cet article.
Si les tendances lourdes de l’évolution du rapport des forces entre les principales puissances USA , Chine et les alliances impérialistes, Union Européenne sont à l’œuvre dans des conditions nouvelles depuis la disparition de l’URSS, la pandémie de Covid 19 en a accentué les traits. La lutte intense que se livrent les puissances impérialistes pour « booster » leur économie à coup de milliers de milliards de dollars, l’utilisation des vaccins comme arme diplomatique… révèlent la dureté des affrontements en cours. Pour aller à l’essentiel, il est possible de dire que la conflictualité majeure qui caractérisait la « guerre froide » entre ce que l’on appelait le « bloc occidental » et le « camp socialiste » éminemment centré sur l’Europe, s’est déplacé vers la zone Asie Pacifique où l’aiguisement des affrontements au sein de l’impérialisme, principalement entre les USA et la Chine est exacerbé par la montée en puissance économique et politique de la Chine face à un déclin relatif des USA et donc de leur capacité à régenter seuls les affaires du monde.
Les affrontements au sein de l’impérialisme sont dans la nature même de son existence, on dit aujourd’hui dans son ADN. La lutte pour la domination, le contrôle des matières premières, des voies de communications et de circulations, des marchés, de la force de travail...sont essentiels à l’accumulation capitaliste et à la réalisation des profits. Au cours de trente dernières années si l’Europe et les USA ont connu une longue période de paix, ils ont « importé » les conflits dans leur périphérie proche ou lointaine.
En fait ces trente dernières années ont été marquées par des guerres dites asymétriques où le vainqueur militaire ne fait guère de doute au regard du déséquilibre des forces en présence. Ainsi, de l’Afghanistan, à l’Irak en passant par la Syrie, le Yémen, la Corne de l’Afrique, le Sahel, le Soudan, la Libye...et plus près de nous dans les Balkans, en Yougoslavie, en Ukraine...Les forces impérialistes occidentales sous la houlette de l’OTAN ont infligé aux États et aux peuples la loi de leur force militaire. Pour autant, à la différence de la période de l’avant -guerre mondiale, ces puissances impérialistes n’ont pas trouvé de solutions politiques capables de les exonérer d’une présence militaire longue, comme c’est le cas par exemple en Afghanistan et en Irak.
Ces conflits meurtriers se sont accompagnés d’une montée en puissance des politiques d’armements et aujourd’hui d’une évolution de la stratégie militaire vers ce que l’on appelle des conflits de haute intensité, n’excluant pas le recours à l’arme nucléaire. Ce qui est étudié et planifié, ce sont des conflits directs entre puissances impérialistes elles-mêmes. C’est ce à quoi se préparent les USA vis-à-vis de la Chine. Cette nouvelle doctrine, liée à l’aiguisement des affrontements au sein de l’impérialisme est ouvertement discutée et préparée par l’augmentation des budgets militaires et la mise en condition des citoyens. C’est le cas en France dans des rapports à l’assemblée nationale et des articles dans les revues traitant des questions stratégiques.
Si les grandes puissances impérialistes, les USA et la Chine se détachent par leurs capacités économiques et militaires, les pays européens et l’Union Européenne elle-même sont déclassés. De puissances impérialistes de premier rang jusqu’à la fin de la première guerre mondiale, ils ont perdu leur suprématie et donc leur capacité d’imposer le tempo et ils sont bel et bien à la remorque de l’impérialisme US au sein de l’OTAN. Ce que vérifie leur participation à tous les conflits périphériques depuis des décennies.
La question majeure qui se pose face à ce constat de la montée des dangers d’affrontements militaires est : sommes nous impuissants face à cela ? La réponse est non, car tout dépendra de l’action conjuguée des peuples pour refuser cette marche funèbre. Pour cela, il faut tout d’abord que ces questions viennent fortement sur la place publique, surtout quand les forces politiques parlementaires s’emploient à en cacher l’essentiel, préférant les longues discussions sur une journée végan dans les cantines ! Ensuite, il faut le rassemblement et la lutte pour exiger l’arrêt de la course aux armements sans oublier que la cause profonde des menaces c’est la nature même du capitalisme qui comme l’ écrivait Jaurès en son temps : « Votre société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand elle est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre comme la nuée dormante porte l’orage ».
Raison de plus pour combattre le capitalisme jusqu’à l’abattre et construire une société socialiste faisant de la coopération entre les peuples, le fer de lance d’une politique de paix.

Imprimer cet article