L'Union européenne s'est associée à l'Organisation Mondiale de la Santé avec l'appui de quelques États et des Organisations Non Gouvernementales du domaine de la santé pour recueillir grâce à un téléthon 7,5 milliards d'euros afin d'accélérer la réponse sanitaire à la pandémie du Covid 19 ! 4 milliards sont destinés au développement d'un vaccin, 2 aux traitements et 1,5 à la fabrication de tests, Ah les bonnes âmes !

En ce qui concerne la recherche sur les coronavirus, la Commission européenne (CE) s'en est intéressée au moment de l'épidémie du SRAS de 2003 puis 3 ans plus tard s'en est détournée, l'épidémie ayant disparu. En 2015 un directeur de recherche du CNRS de Marseille spécialiste des coronavirus s'adressa avec ses collègues belges et néerlandais à la CE pour lui demander de continuer de financer les recherches sur cette famille de virus afin de ne pas être pris au dépourvu en cas de l'émergence d'une nouvelle épidémie. La CE n'a pas daigné répondre. Maintenant c'est le branle bas général, il faut monter dans l'urgence des programmes de recherche. Il y a maintenant des financements pour le coronavirus. Le 6 mars l'Union Européenne (UE) alloue 48,5 millions d'euros pour 18 projets de recherche, le 16 mars elle alloue à nouveau 80 millions d'euros pour le développement d’un vaccin ; le 20 mars elle sort 164 millions d'euros pour les jeunes entreprises mettant au point des technologies aidant à lutter contre la pandémie, le 31 mars elle alloue à nouveau 90 millions d'euros pour la mise au point de traitements et diagnostics.
Et maintenant on change d'échelle avec 7,5 milliards d'euros. Comme si la recherche se faisait dans la précipitation.
Cette incurie de l'Europe capitaliste n'est qu'apparente. Il s'agit d'un choix politique. Il a toujours été reproché aux scientifiques de ne pas avoir la culture de l'entreprise. Le vocable de l'économie de la connaissance cache l'affrontement des groupes privés pour l'appropriation de la valeur. La recherche publique est un marché au sein duquel les groupes capitalistes viennent faire leurs emplettes. Les laboratoires publics de recherche ne fonctionnent plus que par des financements contractualisés dont les thèmes sont définis au niveau européen et déclinés au niveau national. Les thématiques financées sont définies par les instances européennes et des think tanks regroupant le patronat européen. Alors, de leur point de vue, celui du capital, le coronavirus quand il n'y pas d'épidémie, pas de risque pour le développement de l’économie capitaliste, quel intérêt à le financer. ?

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