La sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne (UE) à la suite du vote populaire de juin 2016 fait l’objet d’une négociation ardue en attendant la date limite fixée pour la sortie effective de l’UE le 29 mars 2019. Les enjeux économiques, sociaux et politiques de cette sortie sont en effet considérables et représentent des intérêts contradictoires aussi bien au Royaume Uni que dans l’UE.
Pour comprendre les raisons profondes qui poussent le Royaume Uni vers un divorce avec l’UE il ne faut pas s’arrêter à l’écume que provoque un évènement de cette nature, mais au contraire s’attacher à en éclairer les composantes.

Partout dans le monde le capitalisme règne en maître, si la disparition de l’URSS en a accéléré le processus, les grands monopoles capitalistes se livrent, depuis qu’ils existent, à une concurrence acharnée. Elle se traduit par des luttes sans merci au sein du système impérialiste pour un repartage du monde, la conquête de nouveaux marchés, le contrôle des ressources naturelles, des terres arables, de la force de travail, des voies de communications et de commerce. Ces conflits sont exacerbée par la montée de nouvelles concurrences tout particulièrement celle de la Chine qui a choisi une voie de développement capitaliste. Les puissances impérialistes s’organisent autour des exigences de leurs grands monopoles elles expriment cette puissance par leur capacité militaires et l’influence qu’elles dessinent dans les règles du commerce international et les relations entre états.
Face au besoin primordial pour le capital de se développer, d’accumuler du capital et d’augmenter les taux de profit une tendance lourde est à l’œuvre depuis quelques décennies de repousser autant qu’il est possible tout ce qui gêne dans le libre jeu des affaires. Cette émancipation sans limite des contraintes fut à la base de la politique de M. Thatcher au Royaume Uni, elle inspire celle de D. Trump aux USA, elle est à la base de la destruction du code du travail et des protections sociales dans tous les pays européens.
Cette tendance au «Business first» rentre en contradiction avec les besoins d’organisation des grands ensembles impérialistes qui se créent comme l’est l’UE. C’est d’ailleurs un des principaux arguments avancé par les laudateurs britanniques du Brexit: celui de pouvoir librement organiser la dérégulation sociale, de contrôler l’immigration, les normes et de commercer librement dans le monde. Ajoutons y que dans la concurrence au sein de l’impérialisme le renforcement de la «relation spéciale» avec les USA leurs semble un moyen d’être dans le camp des dominants. Tout cela traduit bien la crise profonde que traverse la construction impérialiste européenne. Dominée par le capitalisme allemand, largement dépendante des USA en particulier pour sa défense, l’Europe capitaliste peine à devenir une puissance politique et militaire suffisamment homogène pour peser dans la confrontation au sein de l’impérialisme.
Le royaume Uni et son Brexit sont le puissant révélateur de la concurrence acharnée inter-impérialistes Si, au Royaume Uni des contradictions apparaissent au sein des appareils dirigeants économiques et politiques et cela est normal dans une économie largement ouverte au monde, pour l’essentiel ces appareils ont fait le choix de se mettre sous protectorat US. Le peuple britannique qui a voté pour le Brexit parce qu’il n’en pouvait plus de la vie que lui fait mener la grande bourgeoisie anglaise va donc changer de maîtres mais il sera toujours sous la domination du grand capital qui Brexit ou non continue d’exploiter les travailleurs.
La première leçon du Brexit anglais est claire. Sans lutte pour abattre le capitalisme il ne peut y avoir d’issue à la situation que vivent les travailleurs. C’est ce que notre parti dira dans la campagne des élections européennes et c’est contre le capitalisme qu’il engage à porter les coups.