Voilà une semaine qu'était conclu un soi-disant accord entre les États-Unis et l'Union européenne, qualifié de « trêve » dans la guerre commerciale transatlantique.

Qu’a-t-il été exactement convenu à la réunion du 25 juillet entre Trump et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ?

Dans cet accord, l’UE a accepté d’augmenter ses importations de soja et de gaz naturel liquéfié américains en échange d’une suspension (pas d'une annulation) d’un tarif douanier de 25 pour cent sur les voitures et les pièces automobiles européennes, et de négociations sur l’imposition des droits sur l’acier et l’aluminium. L’Administration Trump rappelle que les taxes sur les automobiles n'ont pas été annulées, mais seulement suspendues.
Cet accord, c’est le bradage de notre agriculture au profit des trusts américains qui se poursuit. Ils jouent au poker menteur sur le dos des agriculteurs et des peuples européens.
Larry Kudlow, conseiller économique en chef de Trump, a déclaré à CBS que: « Les États-Unis allaient entamer des négociations avec l'UE pour conclure des accords sur les produits agricoles et énergétiques »… Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin a déclaré : « Nous avons eu des conversations spécifiques sur l’agriculture, la nécessité de faire tomber les barrières et d’avoir plus d’opportunités pour nos agriculteurs.»… Nous avons spécifiquement convenu de regarder ces autres marchés et il était très clair que notre objectif dans le cadre de cet accord était que les Européens devaient élargir les opportunités pour nos agriculteurs et notre agriculture ».

Macron commence à préparer le bradage en déclarant que les discussions entre Trump et Juncker avaient été « utiles » ! Utiles pour qui ? Pour quoi ? Et il y a bien eu discussion puisqu’il dit que les discussions sur le commerce ne pouvaient « être menées que sur une base équilibrée et réciproque et dans aucun cas, sous une menace quelconque ». Il poursuit : « des gestes clairs sont nécessaires de la part des États-Unis, signes de désescalade de l’acier et de l’aluminium, sur lesquels les États-Unis ont imposé des taxes illégales. Pour moi, cela constituerait un prélude à de nouveaux progrès concrets ». Ces propos montrent qu’il est déjà "couché" devant Trump. Il précise : «Je crois qu'aucune norme européenne ne devrait être supprimée ou abaissée dans les domaines de l'environnement, de la santé ou de la nourriture…»
Dans ces partages des marchés mondiaux, les USA tentent d’amener l’Europe à prendre parti dans la guerre commerciale américaine contre la Chine. Dans l’accord, il est d’ailleurs stipulé que « l’UE collaborera avec les États-Unis pour tenter de changer les règles de l’Organisation mondiale du commerce sur le vol de propriété intellectuelle, les transferts de technologie et les subventions de l’État »… ! En fait, que des mesures qui visent la Chine !
Kudlow, le Conseiller économique en chef de Trump a déclaré «Les États-Unis et l’UE seront des alliés contre la Chine...ce que confirme le président Juncker en déclarant que Trump: « avait l’intention de nous aider, sur le problème de la Chine ». Les blocs impérialistes les plus puissants du monde s’affrontent sans merci.

Ces propos de l’administration Trump sont une réponse aux représailles tarifaires de la Chine sur les exportations des produits US comme le soja et qui ont obligé le gouvernement Trump à débourser plus de 12 milliards de dollars pour venir en aide aux agriculteurs étatsuniens. Les USA, l’Union Européenne, la Chine se livrent une guerre commerciale taxant leurs marchandises réciproques à hauteur de dizaines de milliards de dollars.
Ces propositions des uns et des autres traduisent la force des affrontements au sein de l’impérialisme et les enjeux majeurs dans la guerre que se livrent les grands monopoles pour la conquête de marchés. La concurrence entre capitaliste est rude, potentiellement dangereuse pour les peuples. Tout montre une nouvelle étape grosse de dangers, y compris par une guerre internationale, du fait même de la concurrence acharnée que se livrent les groupes capitalistes afin d'avoir de nouveaux débouchés pour leurs multinationales. Les impérialistes se combattent. Ils s’allient un jour, s’affrontent le lendemain pour s’accaparer les marchés, les richesses des pays et exploiter les peuples.
Le secrétaire nord-américain à l’Agriculture, Sonny Perdue vient de s’en prendre aux appellations d’origine protégées visant à la préservation des produits agricoles dans le cadre des échanges commerciaux. Trump lui veut adoucir les normes antipollution des véhicules… L’UE ne veut pas interdire le glyphosate … En fait, ils veulent liquider tous les acquis de décennies de luttes paysannes, ouvrières, associatives, rabaisser les normes de sécurité alimentaires ou environnementales, supprimer tout ce qui entrave le développement du capitalisme et la recherche du profit.

Nous le réaffirmons, il ne peut pas y avoir de solution capitaliste pour les peuples en Europe. La seule solution est la lutte anticapitaliste.
Macron, Juncker, le parlement européen, leurs partis et mouvements sont au service du capital. Ils ont pour fonction d’absorber le mécontentement, de le détourner de la lutte contre le grand capital.

La lutte politique est indispensable, car ce qui est posé c’est la question politique du pouvoir qui est au service des multinationales capitalistes.
Les élections européennes de 2019 seront une grande bataille politique. Notre liste appelle à la lutte contre l’Europe capitaliste, elle démontre que sans lutte contre le capital, sans volonté de l’abattre il ne peut pas y avoir d’issue à la crise.