760-17/03/2022 Détruire des vies, détruire des villes, détruire des industries, détruire des terres agricoles, priver d’avenir la classe ouvrière pour enrichir les multinationales, ça suffit ! il faut imposer des solutions. Tout de suite.

Thalès, Safran, Dassault et autres en France, Leonardo en Italie, Rheinmetall en Allemagne et tous les autres marchands de canons se frottent les mains, leurs actions montent en flèche quels que soient les belligérants ciblés, les profits vont exploser et ravir encore les actionnaires. Conséquence inhérente à la guerre : des crises majeures vont appauvrir encore les peuples. Les guerres impérialistes font toujours la misère des travailleurs de tous les camps.
Les 27 de l’union européenne réunis les 10 et 11 mars en sommet à Versailles (cf. Hebdo n° 759) n’ont fait que feindre une volonté unanime de faire cesser le conflit, les déclarations de principe sur des mesures de rétorsion masquent mal comment chacun s’est évertué à défendre les intérêts capitalistes. Les sanctions annoncées contre la Russie sont à l’aune des intérêts nationaux. La France, qui préside actuellement l’UE, et en accord avec J. Borrel, chef de la diplomatie européenne s’enferre dans l’augmentation des aides financières pour l’armement de l’Ukraine en proposant encore une nouvelle aide de 500 000 euros, aide recalée par les Pays Bas, l’Allemagne, le Danemark et la Finlande, argumentant que l’aide précédente du même montant est loin d’être épuisée. Ces financements proviennent de la « Facilité européenne pour la paix » un fonds doté de 5 milliards d’euros, créé en mars 2021 et abondé par les Etats membres hors du budget communautaire.
La Pologne essaie de négocier son importante participation à l’accueil des réfugiés ukrainiens contre l’attribution de fonds du plan de relance européen qui lui est refusé comme à la Hongrie au motif que leur politique intérieure ne satisfait pas aux normes de l’Etat de droit, définies par l’Allemagne et la France. Même tentative de marchandage sur une révision de l’agenda climatique de l’UE qui la met en difficultés.
Quant à l’Allemagne, c’est elle qui dicte intégralement le format des sanctions énergétiques. Dépendante à 50 % de la Russie pour le gaz et le pétrole (charbon aussi), elle craint des représailles qui mettraient son industrie en péril en la privant de la moitié de ses sources d’énergie. C’est pour les mêmes raisons qu’elle a voulu moduler les sanctions sur les banques russes en en excluant les banques liées au marché de l’énergie. Les décisions finales en matière d’énergie sont renvoyées au sommet des 24 et 25 mars.
Pour l’heure, les dirigeants ont pu se mettre d’accord sur une volonté de s’affranchir des hydrocarbures russes en investissant dans les énergies renouvelables ce qui a aussi déclenché une montée en Bourse presque du même niveau que pour l’armement. Les Danois Vestas (éoliennes) et Orsted (électricité verte) ainsi que le Portugais EDP Renovaveis ont vu leur cours bondir de 20 %. Les Français McPhy Energy (hydrogène), Neonenn et Albioma gagnent de 18 à 35 % en moins de trois semaines.
L’Allemagne a aussi mis en évidence sa volonté dominatrice sur ce sommet quand, après l’annonce par Olaf Scholz de consacrer 100 milliards d’euros à la modernisation de la Bundeswehr, elle a annoncé son choix de remplacer ses vieux avions de chasse Tornado par les F35 des Etats-Unis au détriment du projet européen d’avion de combat du futur SCAF (projet France-Allemagne-Espagne) déjà entravé par le conflit Airbus/Dassault. Ce choix ne concernerait « que » 35 appareils et s’expliquerait uniquement par une certaine urgence. Mais surtout par la volonté d’honorer la participation nucléaire de l’Allemagne au sein de l’OTAN, renforçant son image de pilier de celle-ci.
L’Allemagne a su opportunément profiter de la situation en Ukraine pour accélérer son réarmement massif avec l’accord des participants au Sommet de Versailles. Un futur sommet en mai traitera des questions de défense européenne.
La demande pressante de Zelinski de l’adhésion urgente de l’Ukraine à l’UE et à l’Otan, a divisé les pays réunis à Versailles qui ont répondu par une formule diplomatique en soulignant « l’appartenance de l’Ukraine à la famille européenne ».
L’Union européenne prive la Russie ou plutôt sa nouvelle bourgeoisie des produits de luxe : voitures, champagne, bijoux, parfums etc. pour la « punir » de soutenir Poutine. Seront punis aussi les salariés de cette industrie déjà mis en chômage technique pour certains.
Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a annoncé la convocation d’un sommet extraordinaire des dirigeants des pays de l’Alliance, le 24 mars à Bruxelles. Ce même jour, une réunion des chefs d’Etat et de l’Union européenne se tiendra aussi en présence de Joe Biden. Selon Stoltenberg, elle portera sur « les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, notre ferme soutien à l’Ukraine et le renforcement de la dissuasion et de la défense de l’Otan face à une nouvelles réalité pour notre sécurité ». Toujours ce même jour, 24 mars, Biden participera au prochain sommet de l’UE qui doit porter sur la réponse à l’invasion de l’Ukraine. C’est dire la direction que prendra l’UE en toute indépendance…
Il est urgent de cesser les hostilités, de cesser de fournir des armes, d’entrer en négociation. Ce sont les peuples qui souffrent et qui vont souffrir longtemps des combats, des privations de toutes sortes, des destructions des villes et des structures publiques (écoles, hôpitaux etc.) d’une augmentation massive des prix qui font plonger rapidement dans la misère.
Les impérialistes, quels qu’ils soient n’en ont que faire tant la guerre elle-même et son cortège de destructions sont toujours sources de profits, c’est pourquoi toutes les luttes menées pour affaiblir le capital sont aussi des luttes pour sortir de cet affrontement meurtrier. Il faut s’extraire du matraquage idéologique permanent pour voir clairement où se situe la seule vraie fracture entre les peuples : la fracture de la lutte des classes. Ils veulent brouiller les lignes, dresser les peuples les uns contre les autres réagissons avec notre analyse de classe.
Unissons les travailleurs pour construire une société débarrassée du capitalisme fauteur de guerre !

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