701-26/01/2021 A. A. Navalny, vient de rentrer à Moscou après avoir été soigné pour empoisonnement en Allemagne. Il a été illico incarcéré au motif d’avoir violé des mesures de contrôle judiciaire en allant se faire soigner à l’étranger.

Il est décrit par les media comme le chevalier blanc de la lutte contre Poutine et la corruption. Il est même, paraît-il le seul vrai opposant à Poutine. Dès son retour en Russie, avec l'aide des agences spécialisés US et l'appui de la France, il a immédiatement appelé à manifester contre le régime. Ces manifestations, certes limitées, ont donné lieu à des arrestations et à un grand vacarme médiatique.
Comparée à la description qu'en font les media, La réalité est nettement moins reluisante. Navalny est un partisan, comme Poutine, du système capitaliste, il a même un penchant marqué pour des conceptions réactionnaires et racistes. La seule différence, c'est que si Poutine soutien le capitalisme et les monopoles russes, Navalny, lui soutien les intérêts américains et il n'est pas sans appui parmi les oligarques et les dirigeants des entreprises capitalistes qui ont fait main basse sur les richesses de la Russie. Le secrétaire général du Parti Communiste de la Fédération de Russie G. A. Ziouganov dit de lui dans une interview à la Komsomolskaya Pravda :" “Je ne considère pas [Navalny] comme une opposition. Il représente le capital financier américain". Selon le dirigeant communiste, Navalny est un pion des services de renseignement étrangers pour mettre en place une révolution à l’image du Maidan ukrainien de 2014. Certains ajoutent même cruellement que l'on peut le comparer à B. N. Eltsine...la boisson en moins. La mise en avant de Navalny n'est pas non plus pour déplaire au régime et tout particulièrement à V. V. Poutine. Cet "opposant préfabriqué", il le bichonne et le met en valeur. Car, s'il dénonce la corruption: qui est bien réelle, il ne met pas en cause le système lui-même et donc, il peut constituer une carte pour le capitalisme russe lorsque le temps sera venu de remplacer l'actuel locataire du Kremlin. Le temps sera peut-être moins long qu'on ne l'imagine. En effet,la Russie s'enfonce dans une crise économique et sociale profonde qui ne laisse pas le peuple sans réaction. On l'a vu avec réforme des retraites qui a soulevé une vague de protestations qui a obligé le pouvoir à des reculs. Cette situation sociale est doublée d'une crise sanitaire que le système de santé démantelé depuis des décennies d'austérité et de privatisations met hors de possibilité de faire face à la pandémie. Combattre le capitalisme sous la forme Poutine ou Navalny est donc bien le seul choix qu'ont les vrais opposants au régime.