La semaine dernière les deux chambres du parlement indien ont adopté le « Citizen Amendment Act » (Amendement à la Loi sur la Citoyenneté). Cet amendement qui vise les indiens de confession musulmane est un acte qui viole la constitution laïque dont le contenu fut un des ciments de la lutte pour l’indépendance. Sous couvert de faciliter l’intégration des réfugiés venant des pays voisins, tous sauf les musulmans, il place en situation d’exclusion voire d’apatrides des millions de citoyens indiens.

Cet amendement voulu par la direction nationaliste de l’État vise à transformer l’Inde en un État religieux hindou. Les protestations qui se sont développées et pas simplement des milieux musulmans mais d’un large arc démocratique ont été réprimées dans le sang faisant des dizaines de morts et conduisant à de nombreuses arrestations.
Dans un communiqué du 19 décembre, les partis communistes et progressistes ont vigoureusement condamné ce coup porté à l’unité de l’Inde en déclarant : « Les partis de gauche s'opposent fermement à ce projet de loi qui lie la citoyenneté à l'appartenance religieuse d'un individu, l'antithèse même de la laïcité. Ce projet de loi vise à accentuer encore plus la fracture communautaire et la polarisation sociale dans le pays, ce qui nuit dangereusement à l'unité et à l'intégrité de notre pays. »
Le gouvernement nationaliste Modi face aux difficultés sociales et aux nécessaires réformes pour la modernisation de l’État et de la société avec de nouveaux droits pour les salariés, les paysans, les petits artisans et commerçants a trouvé comme moyen pour juguler les exigences sociales et la contestation l’affrontement sur le terrain ethnique et religieux. Ce comportement fascisant s’accompagne d’une répression accrue contre le mouvement révolutionnaire et populaire indien.
Notre solidarité est acquise à tous les patriotes indiens qui luttent pour les droits économiques et sociaux du peuple et exigent le retrait de cet amendement criminel.

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