Depuis fin septembre, des centaines de milliers de petits agriculteurs manifestent en Inde contre les réformes du gouvernement Modi visant à libéraliser les marchés agricoles. Ils sont déterminés à tenir jusqu’à ce que le gouvernement fasse marche arrière.

Le Parti Communiste Marxiste léniniste décrit ainsi la situation : « Les agriculteurs rassemblés sur les autoroutes aux frontières de Delhi bénéficient de la pleine coopération des habitants de Delhi et d’Haryana. De nombreuses industries, bâtiments commerciaux et maisons résidentielles près de la route à la frontière de Tikri à Delhi ont ouvert leurs toilettes et leurs salles de bains à l'usage gratuit des agriculteurs protestataires rassemblés sur l'autoroute Delhi-Rohtak. Plusieurs personnes distribuent du thé, des bananes et d'autres fruits. Il est difficile d'estimer le nombre d'agriculteurs rassemblés à la frontière. La file des véhicules des agriculteurs, en trois rangées, mesure des kilomètres, environ 60 km ». Ces piquets sont l’expression d’une véritable révolte populaire contre la politique du gouvernement Modi qui entend « libéraliser » le commerce de l’agro alimentaire. En Inde, les paysans vendent leurs produits sur des marchés d’État, à prix fixes. Avec les nouvelles réformes, ils pourront proposer leurs produits à des entreprises privées, mais craignent une baisse du prix d’achat sous la pression de grands groupes agro-alimentaires. Il s’agit d’une rupture dramatique avec la politique d’alliance de la paysannerie et de la grande bourgeoisie industrielle menée par le parti du Congrès et qui avait inspiré ce que l’on a appelé la « révolution verte ».
C’est en 1970 que le prix de prélèvement est créé, ce qui permet à l'état de constituer des stocks destinés à être redistribués à bas prix soit aux populations soit aux zones déficitaires, soit pour faire face aux année de mauvaises moussons. La révolution verte, s’appuyant sur une forte implication de l’État a permis d’arriver dans un délai assez court à l’auto-suffisance alimentaire. Cependant, elle n’a pas résolu la question des millions de paysans pauvres et sans terre. De fait elle a favorisé l’émergence d’une agro-industrie à vocation exportatrice et au renforcement d’une bourgeoisie rurale et financière qui aspire à s’étendre au détriment des agriculteurs pauvres. Le prix de prélevement est donc aux yeux de ces millions de paysans la dernière garantie d’un revenu faible mais stable. Le supprimer, c’est donc jeter sur les routes des millions de nouveaux prolétaires qui viendront rejoindre ceux qui déjà peuplent les bidonvilles des grandes villes.
Dans ces conditions la révolte paysanne qui secoue l’Inde en profondeur et qui rejoint les millions de salariés récemment en grève générale marque une crise profonde de la société indienne. C’est ce que font remarquer les trois grands partis communistes d’Inde qui soutiennent et participent à l’organisation de ces luttes tout en dénonçant les menées du gouvernement Modi qui s’aligne de plus en plus sur les intérêts du grand capital monopoliste.
Notre parti apporte son soutien aux luttes pour leur survie des salariés, chômeurs, jeunes et paysans indiens et adresse aux partis communistes sont salut internationaliste fraternel.

Imprimer cet article