Depuis des années, et cela n’a pas commencé avec la présidence de Trump, l’Asie est désignée par les USA comme le théâtre majeur de sa politique extérieure et militaire. La Chine, dont la montée en puissance économique, technologique, militaire et diplomatique en fait incontestablement la deuxième puissance mondiale, est donc désignée par les USA comme son adversaire majeur et toute la stratégie US consiste à endiguer, autant que faire ce peut, cette évolution.

L’Asie, qui est le continent le plus peuplé avec deux géants, l’Inde et la Chine, est aussi celui où le capitalisme se développe de manière soutenue et où s’affrontent les plus grands monopoles mondiaux. C’est dire que dans un système impérialiste, en pleine évolution, les puissances asiatiques et la Chine tout particulièrement y jouent un rôle de premier plan.
C’est de ce point de vue que nous devons examiner la stratégie qu’exprimera le 14e plan quinquennal chinois discuté récemment lord d’une session du comité central du Parti Communiste et dont nous parlerons en détail dès que nous en aurons une connaissance précise ainsi que des initiatives US aussi bien en direction de l’Asie Centrale et plus récemment en Inde.
L’Asie Centrale autrefois liée au destin de l’URSS fait aujourd’hui l’objet de toutes les attentions de la part de la Russie, de la Chine et des USA. Les deux premiers y ont certes une longueur d’avance du fait de l’histoire et des attentions qu’ils y portent d’un point de vue économique et stratégique, mais il ne faudrait pas sous-estimer les rôle des USA qui y voient une large zone dont le contrôle serait de nature à contrecarrer les perspectives chinoises des routes de la soie et donc de son influence dans la région et au-delà vers l’Ouest. Ainsi, le 2 février, Mike Pompeo chef de la diplomatie américaine a-t-il rendu une visite remarquée aux ex-Républiques soviétiques du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan. Plus récemment, la visite du général Kenneth Mackenzie (à la tête du commandement militaire américain pour l’Asie centrale et le Moyen-Orient), à Tachkent et à Douchanbé fait partie du projet américain visant à faire impliquer davantage des pays de  l'Asie centrale dans le dossier afghan et partant dans le bloc politique « Delhi-Kaboul-Tachkent ». Le but politique de la présence militaire américaine en Afghanistan est d'assurer la formation d'un bloc politique de nature à influencer la région d'Asie centrale et la région de la mer Caspienne, ainsi que le Xinjiang en Chine. Ce bloc impérialiste a pour but d’empêcher la mise en œuvre des projets chinois de « route de la soie ».
En octobre, la visite de Mike Pompeo (Secrétaire d’État aux affaires étrangères) et Mark Esper (secrétaire d’État à la défense) en Inde n’est pas passée inaperçue et relève de la même stratégie. L’ordre du jour y a été on ne peut plus clair : l’union contre « l’agression » de la Chine dans la région et Mark Esper de conclure par : « Nous faisons front commun pour soutenir une région Indo-Pacifique libre et ouverte à tous, en particulier à la lumière de l'agression croissante et des activités déstabilisatrices de la Chine ». Ainsi, tout en menant une guerre commerciale acharnée contre la Chine, les USA s’emploient à rassembler une alliance militaire impérialiste en Asie, y incluant l’Australie et le Japon, pour faire face à celle qui se façonne autour de la Chine.
Ces affrontements au sein de l’impérialisme ne peuvent qu’aller crescendo tant les intérêts des multinationales sont énormes et exigent une domination pour le contrôle des ressources et de la force de travail à des conditions permettant les plus hauts taux de profits. Pour eux, la guerre est un moyen comme un autre dans des circonstances données pour atteindre leurs objectifs.
Le capitalisme porte donc toujours la guerre comme un sous-produit de sa loi de développement qui sont le profit et l’accumulation du capital par tous les moyens.
Pour faire face à ces menaces, il n’y a pas deux voies possibles, une qui consisterait à laisser faire et l’autre à aménager le capital pour le rendre plus humain. Il ne l’est pas par nature. Il n’y a qu’une voie : celle de la lutte de classe à l’échelle nationale et internationale pour balayer ce système prédateur et lui substituer une société débarrassée de l’exploitation de l’Homme par l’Homme. C’est la lutte que mène notre parti.

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