L’Union Européenne et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) viennent de signer un premier compromis après 20 ans de négociation. Le Brésil déclare l’événement comme "historique", pour l’Argentine c’est "sans précédent" dans ce pays l’inflation et le chômage sont en train de créer une situation explosive. Cet accord sert aussi bien Bolsonaro (Brésil) que Macri (Argentine) ont besoin de présenter une "réussite"  dans leur bilan.

     E. Macron n'a exprimé aucune opposition auprès de la commission. Le Conseil des Ministres hier a d'ailleurs validé le projet de CETA et le soumettra au parlement le 17 juillet. Les représentants irlandais, polonais et belge n’ont pas exprimé leurs oppositions auprès de la Commission mais simplement une "profonde préoccupation" quant à l’Allemagne, Pays-Bas, Espagne, République tchèque, Portugal, Lettonie et Suède, ils ont exhorté Bruxelles à conclure cet "accord historique" .
De quoi s’agit-il ?
Un marché géant de près de 770 millions de consommateurs, représentant 18 000 milliards d’euros, soit un quart du PIB mondial. Perspective alléchante pour les profits des multinatio-nales, pour information en 2018, l'UE et le Mercosur ont échangé pour près de 88 milliards d'euros de marchandises.
Pour parvenir à un compromis, le Mercosur a accepté d'ouvrir grand ses portes à l'industrie européenne, tout particulièrement ses voitures, ses produits chimiques et pharmaceutiques, ses marchés publics, l’UE facilitera l'accès à son marché aux quatre pays qui pourront écouler sucre, éthanol, volailles et bœuf pour les gros producteurs agricoles sud-américains, une au-baine qui inquiète le secteur de l’agriculture européenne, 99.000 tonnes de viande bovine que les quatre pays latino-américains devraient pouvoir exporter vers l'UE sans droit de douane !
Ce compromis cache en réalité la guerre économique que se livrent les pays impérialistes pour dominer le monde.
La conclusion précipitée de ce compromis, le jour du G20, se situe dans un contexte de guerre économique pour les multinationales européennes ou chacune avance ces pions dans la lutte commerciale initiée par Trump en particulier contre la Chine. En Amérique latine ces deux puissances se livrent à une concurrence acharnée. Les Etats Unis ne supportent pas que la Chine développe des liens commerciaux étroits avec des pays qui sont la « chasse gardé » de l’impérialisme étasunien
En France, les oppositions s’expriment. La Fédération Nationale Bovine estime que «les éleveurs français ne parviendront pas à concurrencer les "usines à viande" latino-américaines».
L’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA) a salué de façon enthou-siaste l’accord. Pour eux « ce texte contrebalance la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Celle-ci a déjà affecté plusieurs constructeurs européens, comme Daimler et BMW ».
91% des droits de douane imposés sur les produits industriels européens seront éliminés à terme. C’est 4,5 milliards de dollars par an en moins pour les Etats sud-américains ! Du côté des importations agricoles du Mercosur en Europe, 92% de taxes douanières seraient progres-sivement éliminées.
Mais les peuples ont leurs mots à dire !
Les parlements de tous les pays signataires doivent ratifier l’accord ainsi que le parlement européen avant que l’accord ne prenne effet.
Cet accord que veut conclure l’Europe capitaliste avec le Mercosur est un nouveau coup contre les peuples, contre les travailleurs et les classes populaires européennes et sud-américaines.
Il faut s’opposer au traité, il montre qu’il n’y a pas de limite dans l’exploitation imposée aux peuples pour les intérêts des capitalistes, s’opposer aux grands groupes capitalistes qui ordon-nent soumission et sous-développement, surexploitation et misère au nom de la compétitivité, du profit maximum. C’est une raison de plus de lutter contre l’Europe capitaliste. La planète doit être débarrassée de ce système. C’est le combat que nous vous proposons de mener avec notre parti.