Voisin des USA, ce pays est largement dominé par le capital US qui y a transféré un nombre important d’entreprises jouissant de facilités fiscales et d’une main-d’œuvre relativement bon marché. S’ajoute à cette situation, qui génère une corruption d’État de haut niveau, la forte pression que suscite le narcotrafic. Le narcotrafic qui génère des dizaines de milliards de Dollars de profit est une véritable « industrie » où sont impliqués les systèmes financiers et beaucoup d’hommes politiques.

Le Mexique est devenu un narco-État où la « justice » et la « sécurité publique » sont aux mains de cette économie du crime.
Rien qu’en 2017 on compte 28.000 assassinats, 150 pendant la campagne électorale dont 48 candidats. Dans certains états, comme celui de Guerrero, l’état central s’est dilué sous la férule de la bourgeoisie liée au financement, à la production et la commercialisation de la drogue.
Cette situation, la majorité des mexicains n’en veut plus. Pour nombre d’entre eux, la voie de l’exil apparaît comme la seule alternative. Alternative qui se brise souvent contre ce « mur de la honte » que Trump veut encore renforcer pour mieux, comme le fait l’Union Européenne, trier les « bons immigrés » : ceux dont le capitalisme US à besoin!
Depuis de nombreuses années deux partis se partagent le pouvoir le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) et le Parti d’action nationale (PAN). L’un et l’autre sont au service des différentes fractions de la bourgeoise mexicaine. Mais ce système est à bout de souffle tant il a entraîné de corruption et d’attaques contre les intérêts vitaux des couches laborieuses.
En élisant Obrador et sa coalition les mexicains ont voulu signifier ce ras le bol et cette attente de changement. Mais qui est Obrador ? Un vieux routier de la politique qui a fait son service dans tous les partis de l’establishment et a fini par créer son propre mouvement. Dans sa campagne, s’il a fustigé la corruption, il est resté plus que très vague sur le contenu de sa politique : et pour cause : il est un candidat du capital!
Car, la question posée aux classes dominantes c’est comme l’affirme Pavel Blanco Cabrera, premier secrétaire du Parti Communiste du Mexique (PCM) : « (de) garantir la gestion (du capital) dans l’actuelle crise économique de surproduction et de suraccumulation. Obrador (le nouveau Président élu) renforcera la domination de la classe capitaliste ». Obrador a été élu pour cela et les félicitations de Trump sont bien le message du maître au vassal !
Cette élection met en lumière la nécessité pour les bourgeoisies à travers le Monde, de trouver des alternatives sans risque pour sa domination économique et politique.
Pour changer de politique, pour répondre aux aspirations du peuple, il faut s’attaquer au capitalisme.