Le référendum qui a eu lieu au Chili le 25 octobre pour ou contre l’abolition de la constitution de 1980 imposée par le régime dictatorial d’A. Pinochet, s’est transformé en plébiscite pour en finir avec l’ère de la dictature fasciste.

Avec plus de 50 % de votants, 80 % d’entre eux se sont prononcé spour l’abolition et mieux encore, une large majorité (70%) a opté pour une constituante à désigner exclusivement par la voie électorale alors que les forces de droite et social-démocrate qui gouvernent le pays depuis la fin de la dictature voulaient une participation des partis politiques, les leurs, pour l’élaboration d’une nouvelle constitution.
Cette constitution de 1980 avait pour toile de fond une politique économique entièrement dévouée aux intérêts du capitalisme et à l’oligarchie locale qui le représente en lien étroit et sous la domination de l’impérialisme US. C’est dire que la destruction de cette constitution marque un pas important dans la lutte pour l’indépendance du Chili.
Ce résultat n’est pas venu seul. Dès après la chute de la dictature, les forces politiques de droite et de la social-démocratie, en alternance ou ensemble, se sont employées à faire perdurer les traits essentiels de la politique de Pinochet. Comme le rappelle justement le Parti Communiste du Chili (PCC) : « Ce 25 octobre, le peuple chilien a rejeté la constitution de Pinochet, ... Cette constitution imposée par le néolibéralisme, une fois la dictature épuisée, a survécu aux 30 dernières années grâce au duopole de la "transition vers la démocratie", de ceux qui se sont accommodés du néolibéralisme et ne voulaient rien changer. Mais ça s'est terminé ».
Cette victoire populaire est le résultat de la lutte des classes intense qui s’est développée ces dernières années et auxquelles le PCC a pris une part active. Dans la dernière période, les luttes ont pris un tour aigu, c’est ce que rappellent les communistes chiliens : « Après un an de soulèvement populaire et la politique violente de répression étatique, les personnes en mouvement ont conquis leur droit à une vie digne, manifestant dans les rues et votant, générant cette victoire écrasante [...]. Des millions de jeunes se sont joints à cette tâche, et il y avait des centaines de milliers qui, de toutes les communes populaires du pays, se sont tournés vers le défi du triomphe pour l'espoir du changement que nous voulons tous, faisant de ce plébiscite un jalon indélébile de l'histoire.du Chili».
Ce résultat, cette victoire des luttes populaires en Amérique latine, les forces du capital et l’impérialisme US ne sont pas prêts de l’accepter. Ils mettront tout en œuvre pour en limiter la portée et en détourner le contenu, c’est pourquoi, l’enjeu de la nouvelle constitution elle même est si important. Le peuple chilien ne baissera pas les bras et nous lui devons une solidarité sans faille. Celle de notre parti lui est acquise.

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