Dans un courrier adressé aux peuples du monde, le président du Venezuela N. Maduro fait le point sur la situation que génère le blocus de son pays, blocus initié par les USA et d’autres pays, ainsi que par les ingérences répétées pour déstabiliser le pays et tout particulièrement dans la perspective des élections législatives du 6 décembre.

Le début des sanctions économiques contre le Venezuela ne commencent pas avec la présidence de Trump mais sous celle d’Obama. Ce dernier déclarant que le Venezuela constituait « une extraordinaire menace pour la sécurité nationale » des États-Unis – déclaration nécessaire pour justifier légalement les sanctions. Elles commencent en Décembre 2014. Le Congrès des États-Unis approuve la loi 113-278 intitulée « Loi publique de défense des droits de l’Homme et de la Société Civile au Venezuela ». Cet instrument juridique dicte la ligne d’action politique du gouvernement des États-Unis et de ses vassales contre le Venezuela. La loi 113-278 établit la possibilité de prendre des mesures unilatérales coercitives contre le Venezuela dans les domaines économiques, financiers et commerciales. De plus, elle stipule de « travailler » dans ce sens avec ses partenaires membres de l’Organisation des États Américains (OEA) et de l’Union Européenne.
À partir de 2017, les sanctions économiques des États-Unis interdisent presque complètement au Venezuela l'accès aux marchés financiers internationaux. Pour l’ancien rapporteur indépendant auprès des Nations unies Alfred de Zayas, les sanctions américaines relèvent de « crimes contre l’humanité » puisqu'elles détériorent sensiblement la sécurité alimentaire et le système sanitaire du pays. ON estime à 40.000 morts le bilan tragique dû au blocus par manque de moyens alimentaires et de médicaments qui n’ont pas pu être importés
Dans son courrier aux peuples du monde, le président Maduro souligne les dégâts terribles pour l’économie nationale et la population. Il indique que les mesures appliquées contre le Venezuela pendant la période de six ans entre 2014 et 2019, ont provoqué une baisse de 99% des recettes en devises. « Pour chaque 100 dollars ou euros que le pays obtenait de la vente du pétrole en 2014, il obtient aujourd’hui moins d’un dollar. Nous sommes passés de 56 milliards de dollars à moins de 400 millions de dollars sur 2019 ». Ce bilan est revendiqué par les USA eux mêmes : « La campagne de pression contre le Venezuela fonctionne. Les sanctions financières que nous avons imposées ont contraint le Venezuela à faire défaut et nous assistons à un effondrement économique total dans ce pays. Ainsi, notre politique fonctionne. Notre stratégie fonctionne et nous la maintiendrons. ».
L’objectif est d’affamer le peuple vénézuélien pour qu’il rejette le pouvoir légitimement élu et lui faire accepter une dictature oligarchique au service des intérêts capitalistes US. Pour lutter contre le blocus et ses conséquences, le Venezuela se dote maintenant d’une loi économique « anti-blocus » visant à donner à l’État des moyens juridiques pour contrer le blocus et les restrictions qu’il implique dans le commerce international du Venezuela.
C’est dans ce contexte que les USA, les pays latino-américains qui sont dans son giron, l’Union Européenne font une pression maximale pour faire repousser les élections législatives prévues le 6 décembre. Il s’agit par avance d’en refuser les résultats et justifier un coup d’État. Cette tactique d’ingérence directe est devenue monnaie courante comme on a pu le voir récemment à propos de la Biélorussie. Le problème, c’est que le Venezuela se refuse à ce chantage et souligne que l’essentiel des forces politiques, hormis une poignée de putschistes potentiels autour de J. Guaido, qui s’est auto-proclamé président avec l’appui des USA et de bien d’autres….dont la France, a accepté de participer à ces élections. Pour sa part le Parti Communiste du Venezuela y participe sous le sigle de l’Alternative Révolutionnaire Populaire, vous pouvez de ce point de vue vous référer à l’article publié récemment sur notre site :
Venezuela : Un affrontement de classe aigu sous une terrible pression impérialiste
Pour notre part, nous réaffirmons fermement notre condamnation des interventions étrangères impérialistes contre le Venezuela et son peuple.

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