Economy for All déclare : « Peu importe qui a «gagné» les élections américaines, ce qui ne changera pas, c’est l’organisation capitaliste de l’économie du pays. La grande majorité des entreprises continueront d'être détenues et exploitées par une petite minorité d'Américains.

Ils continueront d’utiliser leurs positions au sommet du système capitaliste pour accroître leur richesse, «économiser leurs coûts de main-d’œuvre» et aggraver ainsi les inégalités de richesse et de revenu aux États-Unis ». Nous partageons ce constat, mais il faut aussi les arrêter, imposer l’arrêt de cette politique, il n’y a que la lutte qui puisse le faire. Cette lutte unie doit rassembler le peuple américain et frapper fort car le capitalisme n’a pas d’autre issue que l’exploitation. Il a particulièrement dévasté les conditions de vie des travailleurs aux USA et la bataille entre Biden et Trump n’a pas pu cacher que les vrais enjeux pour des dizaines de millions de personnes aux USA, sont les emplois disparus, les millions d’Américains qui risquent l’expulsion de leurs logements car ils n’arrivent plus à payer leur loyer, pour beaucoup ils luttent pour leur survie… En raison de la crise sanitaire, 20 millions d’emplois ont été détruits au printemps, la « deuxième vague » fait peser des plans massifs de fermetures d’entreprises.
C’est dans ce contexte que plus de 66% des électeurs ont voté cette année, un taux de participation pas atteint depuis 1968, où il était de 60,7 %. Le principal facteur qui a fait basculer l’élection a été l’impact de la pandémie et de la crise économique(1) sur une partie importante de salariés qui a voté pour Biden(2). Trump a maintenu une situation de chaos et de division, avec un objectif : maintenir les profits des 1 %, des riches(3) familles qui possèdent le quasi-monopole des grands moyens de production.
Biden est aussi un fervent défenseur du capitalisme. Le cours des actions à Wall Street a continué sa remontée avec sa victoire.
Bien sûr, des millions de travailleurs(4) et de pauvres, aux Etats-Unis, se réjouissent de la défaite de Trump, mais Biden servira les intérêts de la classe capitaliste. Il placera tout le poids de la crise économique sur le dos du peuple américain, il imposera l’austérité budgétaire, il facilitera, l’enrichissement des plus riches. Biden ne pansera pas les plaies de la société américaine. Il va en ouvrir d’autres, pour cette simple raison qu’il va défendre les profits des multinationales dans le contexte d’une crise majeure du capitalisme américain.
Donald Trump est parvenu à mobiliser son électorat de 2016 et même au-delà(5), il semble déterminé à contester la victoire de Biden, à multiplier les recours, à exiger de nouveaux décomptes des voix, etc. Trump est trop « instable et imprévisible » aux yeux du grand Capital américain, qui aspire à restaurer la stabilité et la crédibilité de ses institutions. Le grand patronat a haussé le ton : comme l'Information Technology Industry Council (ITI), l'organisme qui regroupe les entreprises de la tech, "une transition pacifique est indispensable pour apporter de la stabilité aux américains ainsi qu'aux milieux d'affaires internationaux tout en garantissant la compétitivité du pays".
Les grands patrons des multinationales en profitent également pour fait part de leurs priorités pour ce mandat à venir. Ils rappellent ainsi que ce sont eux les « patrons du pays ».
Au niveau international, la victoire de Joe Biden a été accueillie par des soupirs de soulagement par les dirigeants du monde entier. Avec ou sans Trump le capitalisme mondial dans sa course effrénée à la recherche du profit, aux pillages des ressources… Biden comme son prédécesseur défendra les intérêts de l’impérialisme américain à travers le monde, au moyen de nouvelles interventions militaires si nécessaire.
D'innombrables sondages prouvent que des millions de citoyens américains commencent à prendre en compte les critiques du système capitaliste et les alternatives socialistes à celui-ci, la classe ouvrière américaine a besoin d’un parti révolutionnaire pour cette perspective. Un parti qui rassemble tous ceux et celles qui veulent agir pour un changement politique, abolir le capitalisme et construire une société socialiste, propriétaire des moyens de production et d’échange, débarrassée de l’exploitation de l’homme par l’homme et ouvrant des perspectives durables de paix, de liberté et de fraternité.

(1) La détérioration de la situation économique de la classe moyenne a vu son revenu familial de 100.000 dollars en 2016, diminué jusqu’à 50% en 2020 ! Cette population gravement touchée par le chômage de masse causé par la pandémie, représente maintenant 38% de l’électorat ! 14,1 millions de voix pour Biden contre 5,2 millions pour Trump. Alors que Trump a remporté cette catégorie avec 49% contre 46 % en 2016, Biden l’emporte en 2020 par une marge de 56% contre 43%.
(2) Trump a considérablement augmenté le soutien des riches. En 2016, Clinton et Trump étaient à égalité parmi les personnes qui ont un revenu familial supérieur à 100.000 dollars, chacun d’eux ayant obtenu environ 21,8 millions de voix. en 2020, plusieurs millions de personnes fortunées ont changé de camp pour soutenir Trump. En remerciement de la hausse de la bourse et enrichissement de cette classe.
(3) Parmi les travailleurs dont le revenu familial est inférieur à 50.000 dollars, Trump a remporté environ 2,1 millions de voix de plus qu’en 2016, Biden a remporté 4,9 millions de voix de plus que Clinton. Les démocrates passent de 53% en 2016 à 57% en 2020.
(4) Une augmentation de la participation dans la classe ouvrière et de la classe moyenne durement touchées par la pandémie de coronavirus. Il y a eu une forte augmentation du vote contre Trump parmi les hommes, et les femmes sans diplôme universitaire dans les États décimés par la pandémie de coronavirus, notamment le Wisconsin, le Michigan et l’Arizona, ce qui a permis à Biden de les faire basculer côté démocrate.
(5) Biden a obtenu les voix de 8,6 millions d’hommes (toutes couleurs de peaux confondues) de plus qu’Hillary Clinton en 2016, tandis que le vote pour Trump chez les hommes a augmenté d’environ 2,2 millions comparé à 2016. Parmi tous les électeurs blancs, Trump a remporté 57 pour cent des voix, soit le même pourcentage qu’en 2016. En revanche, Biden a obtenu 42% des voix des électeurs blancs, une augmentation par rapport aux 37 pour cent obtenus par Clinton en 2016 : 6,4 millions de blancs de plus ont voté pour le démocrate en 2020.

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