Quand en 2012, la Libye subit une agression impérialiste menée sous l’égide de l’OTAN et à laquelle, la France dirigée par Sarkozy participa activement avec l’appui de toutes les forces politiques du Front National au Parti de Gauche de Mélenchon, le prétexte en fut le caractère dictatorial du régime Khadafi. Le soutien à des manifestations, fort opportunément aidées et suscitées par les pays impérialistes occidentaux, servit d’emballage à la destruction de l’État libyen qui fut alors livré à des bandes armées dont les sponsors n’étaient rien d’autres que les agresseurs eux-mêmes.

     Dès cette époque, nous avions montré que la mise en coupe réglée de la Libye n’avait d’autre objectif que celui du pillage des ressources en pétrole et en gaz comme le contrôle de la partie nord du Sahel africain et s’inscrivait dans une stratégie plus globale incluant le Proche- et Moyen-Orient, le Maghreb et la grande zone sahélienne.
     Aujourd’hui, si Tripoli est contrôlé par les milices du « gouvernement d’union nationale » dirigé par Faïez Sarraj un homme d’affaires soutenu par l’Union Européenne, le Qatar et qui est reconnu par l’ONU, c’est le colonel Khalefa Haftar et ses troupes qui contrôlent l’essentiel du territoire et tout particulièrement les zones pétrolières du sud. Il a le soutien de l’Égypte, des Émirats Arabe unies, de l’Arabie Saoudite et en sous main des USA. L’Italie et la France ayant mis leurs œufs dans les deux paniers.
    Si les milices de Haftar contrôlent les grandes zones de production pétrolières et gazières, elle ont mis récemment la main sur les ports de l’Est libyens par où le pétrole est exporté et elles empochent une partie des dividendes que se partagent les grandes compagnies mondiales. Pour s’assurer une certaine stabilité dans la régulation de l’extraction et de l’exportation du gaz et des hydrocarbures, il convient que Haftar mette la main sur la capitale Tripoli pour qu’il acquière la dimension indispensable lui donnant le leadership sur toute la Libye.
     C’est là le sens de l’offensive qui se développe de la part de l’Armée Nationale Libyenne de Haftar. Cette offensive n’est pas celle d’un coup de tête d’un dirigeant ambitieux. Elle a été conçu à Riyad la capitale de l’Arabie saoudite avec l’ « amicale pression » des USA. Elle met en scène la confrontation au sein de l’impérialisme pour la main mise sur les ressources et les colossales réserves énergétiques de la Libye et le contrôle géopolitique de la région.
    Ce qui se passe en Libye est profondément corrélé aux luttes que se mènent partout dans le Monde les grandes puissances impérialistes pour assurer à leurs monopoles les plus grandes parts du « gâteau ». Aucun pays de la région n’est à l’abri de ces agressions impérialistes comme le furent et le sont : l’Irak, la Syrie, l’Iran, les pays africains et du Sahel... et ne doutons pas que l’Algérie est aussi dans le viseur ce qui implique de grandes responsabilités à son peuple et aux forces progressistes dans leur lutte pour des changements profonds.
     La situation en Libye nous rappelle que la lutte anti impérialiste doit être une composante fondamentale de la lutte des classes, c’est pourquoi, nous dénonçons et combattons la politique de notre propre impérialisme.