Dans quelle situation sommes-nous ?
     Depuis des décennies, gauche et droite alternent au pouvoir et la situation des travailleurs, du peuple, s’aggrave. Avec l’arrivée de Macron au pouvoir ces difficultés se sont accrues : réforme du code du travail, disparitions de services publics dans les départements, fermetures d’hôpitaux, de maternités, attaques contre la fonction publique et plan de suppression de 120.000 emplois, liquidation du régime de retraite par répartition et attaque générale contre le financement de la sécurité sociale, annonces comme la suppression des APL, augmentation de la CSG des retraités.

Pas étonnant donc que le mécontentement et le rejet de cette politique, ait été rapides et se soient développés.
Il y a depuis 2017 des luttes partout. Elles sont nombreuses et suivies dans les entreprises. Il y a les luttes des étudiants, des lycéens, des retraités...ces luttes ont permis plusieurs initiatives interprofessionnelles. Le mouvement des « gilets jaunes » a fait irruption dans cette situation. Si face aux luttes, Macron a dû lâcher un peu de lest pour calmer le mécontentement en octroyant quelques miettes (une prime mais pas d’augmentation du SMIC, les retraités modestes ne verront pas leur CSG augmentée) et s’il a organisé un débat bidon dont les conclusions étaient fixées d’avance, ce qu’il a confirmé à sa conférence de presse : « Je continue ma politique », reprenant les exigences du capital il va plus loin. Non seulement il ne change rien à l’orientation générale mais il veut encore contraindre les salariés à travailler plus, sans augmentation de salaire et à partir plus tard à la retraite. Bref, en serviteur zélé du capital il appuie sur l’accélérateur de la surexploitation du travail salarié!
     Le mécontentement grandit. La situation inquiète le pouvoir et le patronat qui craignent que les luttes se condensent en un mouvement puissant et continu mettant en cause la politique anti-sociale du pouvoir et du capital.
Cette crainte se traduit par les articles sur le syndicalisme qui se multiplient dans la presse et visent à le « ringardiser ». Récemment le « Figaro » titre : « Bousculés par les « gilets jaunes, les syndicats cherchent la parade ». Bien entendu à leur yeux le syndicalisme ringard, c’est celui de lutte de classe. L’autre, celui de collaboration de classe incarné par la CFDT est encensé.
Il est vrai que sur le plan politique, Macron a le terrain libre. Aucun parti, à l’exclusion du nôtre qui pose clairement la question de la lutte pour abattre le capitalisme, ne met en cause fondamentalement ce système qui est à l’origine des problèmes et l’Union Européenne qui est la construction d’un pôle impérialiste au service des monopoles.
     Le capitalisme domine la France comme le monde entier depuis la disparition de l’URSS en 1991. Il développe l’exploitation des travailleurs, du peuple avec le concours actif du pouvoir en place et des partis politiques à son service en France et en Europe – les Républicains, le RN de M. Le Pen, l’UDI.
Les partis qui affirment vouloir changer de politique, La France Insoumise, le PCF, le PS, les Verts, se réfugient tous dernière le slogan : « d’un nouveau partage des richesses » comme si le grand capital avait pour fonction de partager quoi que ce soit. Il ne cède que sous la pression du rapport des forces et reprend dès qu’il le peut ce qu’il a été obligé de concéder. En effet, sa logique, n’est pas le partage mais l’augmentation des profits et l’accumulation du capital. Dire que l’on veut un nouveau partage, c’est leurrer les travailleurs et c’est grave quand des dirigeants syndicaux l’affirment et encore plus grave quand ce sont des dirigeants de la CGT.
     La question de la nature même du capitalisme est tout à fait fondamentale pour comprendre les mécanismes de l’exploitation capitaliste. Tenter de s’y soustraire en allant sur le terrain du patronat est préjudiciable à la capacité de lutte des travailleurs. Ainsi, parler du « coût du capital » en réponse au « coût du travail » que développe le patronat pour éviter de parler des profits qu’il réalise sur le travail salarié, ne fait que justifier l’existence même du système d’exploitation. La CGT se doit donc de traiter du capitalisme tel qu’il est fondamentalement, aujourd’hui comme hier et montrer que l’affrontement capital travail est irréductible.
   Dans l’offensive contre le syndicalisme, c’est la CGT qui est particulièrement visée tandis que la CFDT et ses alliés sont largement mis en avant comme un syndicalisme d’un type nouveau apte à canaliser les mouvements sociaux. Pourquoi cette offensive, pourquoi la CGT est-elle visée et de quel syndicalisme ont besoin les salariés aujourd’hui pour développer leur lutte contre les attaques du pouvoir et du capital et imposer des revendications ?
Pourquoi ces attaques ?
    Parce que les grands monopoles capitalistes, dont Macron et son gouvernement sont les fondés de pouvoir, ont un impérieux besoin de surexploiter les travailleurs pour augmenter les profits (le journal financier « les Echos » écrit : « le monde est concurrentiel, il faut être compétitif ») dans un contexte mondial d’une lutte acharnée entre monopoles capitalistes, pour conquérir les marchés, piller les ressources des peuples et des nations et contrôler les voies de communications. Partout dans le monde, ils mènent la même politique au gré des rapports de forces. Seule la résistance des salariés et des peuples les contraint à ralentir le rythme voire à concéder des revendications qu’ils tentent toujours de reprendre.
    En France, le mécontentement ne va pas s’arrêter là – les luttes non plus. Le pouvoir, le MEDEF le savent, ils ont besoin de se donner les moyens de saper toute possibilité de développement d’un mouvement de lutte important qui pourrait les stopper dans leurs objectifs. La résistance et les luttes que mènent les travailleurs pour être efficaces, ont besoin d’un syndicalisme de classe et de masse qui les organise. C’est ce syndicalisme là qu’ils veulent abattre au profit d’un syndicalisme de collaboration de classe qui encadre le mécontentement et le canalise au profit des intérêts des capitalistes. En France aujourd’hui la CFDT est l’exemple même de ce syndicalisme.
    Le pouvoir et le capital, tous les partis politiques à son service ont besoin de stériliser les syndicats. Ils veulent tout faire pour ramener le rôle du syndicat uniquement au niveau de l’entreprise (c’est ce que contient la loi travail votée dès l’installation de Macron). On voit un journal comme « Le Figaro » préconiser que rôle du syndicat soit « le service » au travailleur dans l’entreprise !
    Les attaques contre la CGT trop combative, visent aussi à pousser son évolution vers la collaboration de classe. Il s’agit d’une bataille décisive. Elle n’est pas nouvelle dans la CGT. Depuis sa création, s’y confrontent les deux courants de lutte de classe et de collaboration de classe. Le courant de classe y a été majoritaire quand le parti communiste a été puissant et sur une orientation révolutionnaire. La défaite de l’URSS, l’abandon par le PCF d’une orientation anti-capitaliste ont contribué au recul du courant de lutte de classe dans la CGT.
Comment Stopper la casse, la régression sociale que Macron et le capital veulent imposer ?
Cela passe par la lutte de classe. Macron et le capital ne lâcheront que contraints et forcés. Leurs intérêts (la recherche du profit maximum) et ceux des travailleurs et du peuple (pouvoir vivre en travaillant, assurer l’avenir de leurs enfants) sont irrémédiablement opposés, ce sont des intérêts de classe.
    Pour que la situation bouge, pour stopper la casse, la régression sociale, il y a besoin d’une lutte de grande ampleur des travailleurs, de tous celles et ceux qui subissent la politique du capital
Il faut des luttes dans les entreprises là où les travailleurs sont directement confrontés au patronat, à l’exploitation mais ce n’est pas suffisant. Il faut faire converger les luttes des travailleurs, des chômeurs, des retraités, de la jeunesse dont l’avenir est en cause.
    Dans toute l’histoire de notre pays, le gouvernement n’a reculé, concédé des avancées sociales que sous la pression de luttes puissantes, convergentes, déterminées.
Par ex. En 1968, le « grenelle » avait été convoqué par le gouvernement Pompidou, contraint et forcé par les millions de travailleurs en grève dans les entreprises dans tout le pays et dans la rue, qui à l’appel de la CGT avaient fait converger leurs luttes et contraint le patronat d’accorder des revendications, des avancées importantes. Ce fut vrai à chaque époque : 1936 -1945 – 1995.
Aujourd’hui on en n’est qu’au début des luttes. Les exigences revendicatives grandissent. Il y a des luttes partout, elles se heurtent de plus en plus fortement à Macron qui veut aller plus loin et plus vite pour soumettre toute la société aux exigences du capital, au patronat capitaliste. Elles se heurtent au pouvoir, au Capital, aux partis à son service, aux moyens considérables à leur disposition pour mener une lutte idéologique d’envergure sans précédent. Ils se heurtent à toutes les formes de collaboration de classes
    Pour réaliser leurs objectifs, ils voudraient liquider tout syndicalisme combatif qui doit affronter et faire face à de nombreuses opérations faisant croire à un possible « dialogue » avec le capital et le pouvoir à son service.
Les partis politiques, la France Insoumise, le PCF, le PS avec Glucksmann, Les Verts…, qui parlent de faire du social, de partager les richesses, de changer l’Europe, alors qu’ils s’inscrivent dans le capitalisme comme seule société, qu’ils ne le combattent nullement, s’inscrivent dans cette opération qui détourne du combat de classe en faisant croire à un dialogue possible avec le capitalisme et son pouvoir .
    C’est dans ce contexte que le réformisme a gagné du terrain dans le mouvement syndical de classe. La CGT a adhéré à la confédération Européenne des Syndicats et à la Confédération Syndicale Internationale ouvertement compromises avec le capitalisme mondial. La CFDT est l’exemple de ce syndicalisme. Conserver un syndicat de classe en France est un combat acharné plus que jamais nécessaire.
La CGT aux yeux de beaucoup de salariés, incarne à juste titre un syndicalisme de lutte. Mais l’orientation du syndicat de lutte de classe a reculé dans la CGT ces 25 dernières années. Nombre de ces organisations dans les entreprises, les territoires, mènent la lutte sur le terrain de classe, tandis que l’orientation de la confédération est marquée, au nom de la modernisation de l’outil syndical, par un recul sur le terrain de classe. Quand la CGT avec d’autres centrales syndicales prône le « dialogue social » avec le patronat et le pouvoir, elle oriente les travailleurs vers une impasse. Le débat a lieu dans la CGT, on le voit dans les textes publiés.        L’affrontement capital travail se faisant aujourd’hui plus aigu, l’exigence, le besoin de lutte de classe s’exprime plus fortement.
Aujourd’hui, pour engager les luttes de plus en plus partout, les développer, les ancrer dans les entreprises, les coordonner, les faire converger avec tous celles et ceux qui subissent les méfaits de la politique du capital, pour les rendre efficaces, stopper Macron, les travailleurs ont besoin d’un syndicat de lutte de classe.
     Les travailleurs pour mener leur combat contre le capitalisme et le pouvoir qui le sert ont absolument besoin d’un syndicat de lutte de classe qui les aide à organiser ce combat. L’existence d’un véritable syndicat de classe, soutenu par la masse des salariés est un problème majeur de notre époque. Un syndicat qui appelle à la lutte sans compromis contre le capital. L’unité des syndicats, pour développer les luttes et les faire converger pour stopper la casse de Macron et le capital, oui – pour cautionner sa politique, non.
    Un syndicat offensif, doit montrer le chemin de la lutte aux salariés, il doit leur apporter des éléments sur l’analyse des objectifs du capitalisme, de son pouvoir. sur la situation. Il doit être présent partout où des travailleurs agissent. Il est l’expression des syndiqués, de leurs besoins, de leurs revendications. Les syndiqués doivent occuper toute leur place dans l’organisation syndicale, les décisions leur appartiennent, c’est cela la démocratie syndicale.
    Notre Parti est dans les luttes, il appelle à leurs succès. Nous soutenons toutes les initiatives de luttes. Mais nous savons que cela ne saurait suffire, il faut en même temps mener la bataille politique contre le capitalisme, appeler au changement révolutionnaire de la société visant à abattre le système d’exploitation capitaliste. Nul doute que pour y parvenir il faut marcher sur deux jambes : la force sociale syndicale de classe et de masse et la force politique : le Parti Révolutionnaire Communistes.