Le développement technologique considérable actuel avec l’expansion d’internet, permet de nouvelles formes de diffusion des contenus télévisés.
Depuis la naissance de ce qu’il est convenu d’appeler « l’industrie du divertissement » le capitalisme a vu là une importante source de profit et il y a massivement investi. Ces technologies sont aussi un formidable moyen de diffusion des idées du capitalisme sous une forme particulière, plus anodine, plus insidieuse mais bien réelle.

On a vu dès le début du cinéma apparaitre les grands studios d’Hollywood tandis qu’en France Pathé et Gaumont se disputent le marché intérieur et international.
La télévision avec son audience de masse, apparait comme une nouvelle source de profit pour les multinationales capitalistes. Rappelons-nous la bataille entre capitalistes pour s’emparer de TF1 en avril 1987 quand Mitterrand Président avec son gouvernement en a décidé la privatisation. C’est le groupe de BTP de M. Bouygues qui l’emporte et en devient propriétaire.
Le développement considérable d’internet qui couvre la surface du globe avec la télévision qui diffuse les contenus, multiplie le nombre de spectateurs.
Ils sont tous là.
Amazone, Warner, NBC Universal, Apple, Netflix, Disney se sont lancés à la conquête de ce nouveau marché.
Deux exemples:
Netflix le doyen dans la spécialité. Chiffre d’affaire en 2008 : 1,5 milliards de dollars, en 2017 12 milliards. Audience 150 millions d’utilisateurs dans le monde. Après avoir acheté les contenus, il se lance dans la production de séries et de films pour avoir la maitrise de l’ensemble de la chaine.
Disney, l’oncle picsous ne pouvais rester longtemps absent de cette activité. Avec un chiffre d’affaire de 59, 345 milliards de dollars et un résultat net de 15,706 milliards c’est un poids lourd avec ses filiales qui couvrent l’ensemble de la production (film, séries, documentaires).
En France,
X. Niel, M. Pigasse (propriétaires du groupe de presse « le Monde ») A. Capton ont lancé une société nommée Mediawan qui vient de mettre la main sur un producteur de séries « Fit production » et devient le premier producteur de séries en France.
Ils sont concurrents et associés.
Netflix et Canal+ viennent de s’associer. Attaqué sur sa spécialité Canal + s’allie avec son concurrent bien plus puissant que lui. Pour l’instant les deux semblent y trouver leur compte. Pour combien de temps avant que le plus petit soit mangé par le plus gros ?

Fusion, acquisition, (il est question du rachat du hollandais EndemolShine par le français Banijay pour deux milliards d’euros, ce qui en ferait le premier groupe mondial) accords ponctuels se multiplient comme partout dans le système capitaliste avec au bout du processus deux ou trois monopoles qui vont imposer leurs lois au marché.
Une production pour tous les publics.
Ils ont une production diversifiée qui s’adresse à tous les publics. Sport, jeux, séries diverses, films, musique, théâtre… chacun peut y trouver ce qu’il cherche. La production s’internationalise pour tenir compte des particularités régionales. Elles sont souvent de qualité. Mais sur le fond elles sont toutes réalisées pour donner aux spectateurs une vision du monde qui doit demeurer ce qu’il est, un monde capitaliste d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Un monde qu’il faut accepter et sur lequel il ne peut intervenir.
L’audio- visuel public.
L’Etat au service du capitalisme réduit à sa plus simple expression le service public. Il exige économies et suppressions d’emplois et toujours plus de productions en provenance du privé. D’une répartition 50/50 aujourd’hui il veut arriver à 20/80 dans l’avenir. Il n’est pas question que le service public face de l’ombre au privé et qu’il lui retire de juteuses parts de marché. Il veut un service public qui ne coûte pas cher et qui serve à la propagande du pouvoir. La réforme de l’audio- visuel lancée par le ministre de la Culture va bien dans ce sens avec l’idée de regrouper sous une direction unique l’ensemble du secteur. Avec comme but de mutualiser les moyens (interview au « Figaro ») en clair de faire encore plus d’économie.

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