716-11/05/2021 Les aspirations de la jeunesse à une vie libre, heureuse et fraternelle sont violemment percutées par les politiques anti-sociales du capital et de son gouvernement.

Loin de ces aspirations, ils vivent la précarité, l’exploitation, l’angoisse d’un avenir sans perspective où l’individualisme et la violence prennent le pas sur la solidarité. Pourtant malgré le matraquage sur l’absence d’issue hors du système capitaliste, elle apparaît de plus en plus dans le paysage des luttes, ce que traduit la présence des organisations de jeunesse dans les manifestations.
La pandémie a accentué toutes les tendances négatives auxquelles sont soumis les jeunes. Ils prennent de plein fouet ses conséquences économiques, sanitaires, psychologiques. Du coup, la jeunesse se sent « sacrifiée ». Perdre plus d’une année de vie à cet-âge-là, ce n’est anodin pour personne mais si tous les jeunes en souffrent plus ou moins, une majorité d’entre eux, en particulier ceux issus des milieux populaires, en paie le prix fort. En fait, l’épidémie a surtout fait émerger sur la place publique des situations difficiles préexistantes nées des politiques successives toutes dictées par le capital.
La pauvreté des étudiants a été ressentie violemment, elle en a stupéfié beaucoup alors qu’elle est le quotidien d’un grand nombre d’entre eux. Elle s’est développée avec la baisse continue des revenus des familles touchées par le chômage et l’accroissement du coût des études : frais d’inscription atteignant des sommets dans certains établissements privés et surtout montée en flèche du prix des logements dans les villes universitaires très faiblement accompagnée par les aides au logement, privatisation massive du logement étudiant. Louer des studios exigus voire insalubres est aujourd’hui une source de profits non négligeables. Cette pauvreté a été longtemps plus moins masquée par ce que l’on appelle les jobs étudiants, jobs plus qu’emplois tels ceux de la restauration rapide, de quelques grandes enseignes du sport ou autres où règne une exploitation forcenée : horaires aberrants, salaires de misère, pressions extrêmes, harcèlement. Il faut satisfaire les actionnaires toujours plus voraces qui se moquent bien de l’incompatibilité totale de ces jobs avec la poursuite d’études correctes.
On entend ici et là des voix réclamer plus de petits boulots pour les étudiants. C’est une infamie : les étudiants étudient et c’est ça leur boulot, ils préparent le futur du pays et ça suffit. Ce sont donc les Bourses la solution. Des Bourses d’État et non les divers parrainages d’entreprises privées, de prétendus mécènes qui encagent les jeunes. Dans la période, on a vu se mettre en place de nombreux services d’aides aux étudiants, repas fournis, ouverture de centre de vacances etc. C’est bien et même indispensable dans l’urgence du Covid mais ce qu’il faut c’est une participation massive de l’État par les CROUS qu’il faut revendiquer collectivement haut et fort.
Les jeunes salariés, apprentis, stagiaire et en recherche d’emploi souffrent, pour la plupart des mêmes maux : 20% sont pauvres, 13% ne sont ni en emploi ni en formation et cette catégorie augmente régulièrement. Trouver un emploi est de plus en plus difficile : l’embauche en CDI des moins de 26 ans a reculé de 10% depuis 2019, 1 actif de 24 ans sur 5 est au chômage selon l’INSEE. Les jeunes apprentis trouvent de plus en plus difficilement un stage en entreprise et doivent interrompre leur curcus. Chaque année en juillet, 750.000 jeunes arrivent sur le marché du travail. Les jeunes ne trouvent pas d’emploi stable. Ceux qui ne sont pas diplômés trouveront peut être un CDD et de qualité dégradée. L’absence de perspectives d’évolution professionnelle, tout bouche l’horizon et empêche de se construire, d’imaginer un projet de vie… Premières victimes des accidents de travail, ils sont aussi les premiers touchés dès qu’arrive un plan de licenciements, 50.000 jeunes de moins de 26 ans ont perdu leur emploi depuis le début de la crise et ils n’ont pas assez cotisé pour toucher le chômage. De plus, les repères qu’étaient, à l’embauche, les rencontres avec ses pairs, les prises de contact avec les syndicats, voire les structures politiques posaient une base du collectif solide sur laquelle les solidarités poussaient assez naturellement. Balayés par un management patronal brutal, il ne reste plus de points d’ancrage dans l’entreprise et le télétravail a encore accentué cette dérive, le nouvel arrivant est largué seul, le sens du travail lui échappe pour le plus grand intérêt du patron qui peut dormir sur ses deux oreilles. Pas les jeunes salariés dont 39 % souffrent de dépression s’accompagnant dans certains cas d’idées suicidaires. C’est une tendance mondiale et quelques mesurettes de soutien psychologique ne régleront rien mais les capitalistes préfèrent largement des salariés suicidaires à des salariés portés par la révolte et prêts à lutter contre leur exploitation.
Pourtant les jeunes sont nombreux, ils représentent une force colossale pour renverser la table. Conditionnés par une école bien loin d’être émancipatrice, ils ont généralement reçu un enseignement historique javellisé d’où les luttes populaires, gagnantes ont disparu, dont on a extirpé l’histoire du peuple et du rôle qu’il a pu jouer. L’histoire des idées révolutionnaires n’est enseignée que par des initiatives personnelles d’enseignants engagés.
Quel jeune adulte aujourd’hui a entendu parler de la Commune ? des grandes luttes ouvrières en France et dans le monde ? la formation des professeurs d’histoire est elle-même un important enjeu de la lutte des classes.
Pourtant, cette jeunesse entre dans l’action, on le voit dans la rue où elle participe avec ses organisations aux manifestations des salariés, on le voit dans les manifestations pour les libertés et l’environnement qui sont pour elle des sujets particulièrement sensibles puisqu’il s’agit de leur avenir.
Après l’école, la formation, le jeune travailleur ballotté de stage en stage, de stages en dispositifs d’insertion qui n’insèrent nulle part ne peut que perdre toute confiance en sa capacité de reprendre son avenir en mains. Elle le fera par les luttes car c’est la seule voie pour tracer un avenir à la hauteur des aspirations de la jeunesse. Elle le fera, dans une solidarité intergénérationnelle en participant avec les salariés, les chômeurs aux luttes sociales pour les salaires, l’emploi et les conditions de travail. Elle le fera d’autant mieux et efficacement qu’elle remettra en cause un ordre social capitaliste prédateur de l’Homme et de la nature. A nous, militants du Parti Révolutionnaire Communistes d’aller vers cette jeunesse de l’entraîner dans nos luttes, dans notre combat contre le système capitaliste pour construire une société socialiste.