La Covid 19 a permis au capital d’enfoncer plus profondément encore sa lame dans les plaies béantes du service public d’éducation. Ce que veut le grand capital, c’est une éducation nationale exclusivement adaptée à son service au niveau national, des régions et des territoires.

Une école à plusieurs vitesses et pour cela, il faut casser le caractère national de l’école.
Outre l’explosion des écoles privées hors contrat qui avaient déjà été encouragées par les gouvernements et le MEDEF, que l’on songe par exemple aux écoles Espérance Banlieues de l’homme d’affaire E. Mestrallet, on a pu assister à un déploiement sans précédent de ces deux outils qui permettent de dépouiller l’éducation nationale : l’autonomisation et la décentralisation.
Que ce soient des chefs d’établissements, par davantage d’autonomie ou des élus par davantage de décentralisation, tous ces acteurs ont donné de la voix pendant le confinement. Des présidents de région ont ainsi réclamé la gestion des personnels administratifs des lycées. Les chefs d’établissements se félicitent de pouvoir imposer ou non le port du masque à l’extérieur des classes tout en réclamant une validation de leur choix par les rectorats (on réclame ainsi le droit de tout faire mais sans en assumer la responsabilité). Les maires, quant à eux, ont pu décider de la date de reprise des écoles après le confinement ainsi que les niveaux concernés.
Enlever à l’éducation nationale ses prérogatives pour les livrer aux élus ou aux chefs d’établissements c’est permettre d’insécuriser les personnels et d’en précariser davantage.
Ces grands pas vers la décentralisation, l’autonomie permettent de renforcer les inégalités et d’aller encore plus loin dans le processus de privatisation et de différenciation des établissements, ce qui approfondit la discrimination sociale: Par leurs nouvelles compétences élus et chefs d’établissement seront en mesure d’accélérer la vente à la découpe du service public d’éducation pour satisfaire les dividendes d’O2, D’ONET et autres prestataires privés. Par exemple, des Partenariats Public-Privé lors de la construction de nouveaux établissements ont confié l’entretien des bâtiments à des prestataires privés pour satisfaire les dividendes d’O2, D’ONET et autres…
La loi permet d’aller beaucoup plus loin. Il s’agit maintenant de privatiser les fonctionnaires par des entreprises en les détachants d’office. Cela coûte plus cher à la collectivité, mais cela engraisse le patronat des entreprises de service. Le capital ne cherche pas qu’à influencer les programmes, les contenus d’enseignement. Son ventre est insatiable.
Tenter d’empêcher la riposte en semant la zizanie chez les salariés est une tactique depuis longtemps éprouvée et à nouveau remise sur le tapis. Ainsi, La prime exceptionnelle liée au COVID conduit à diviser les personnels par des critères de gestion locaux et une opacité totale. Pour la CGT éducation « l’administration opère des différences entre collègues, entre services, entre missions, entre territoires », d’autant qu’au final « seule une fraction très minoritaire sera concernée par cette prime ».
Défendre l’éducation nationale et le droit des jeunes à une formation de qualité reconnue par des diplômes nationaux est un combat. Défendre les conditions d’éducation des personnels est indispensable. Ne négligeons aucune lutte, à commencer par la journée d’action interprofessionnelle du 17 septembre.
La lutte politique est aussi indispensable. On ne développe pas le service public en cherchant à humaniser le capitalisme à coups de social washing ou de green washing. On doit le renverser. C’est le combat de notre Parti Révolutionnaire Communistes.