739-21/10/2021 Près de six Français sur dix estiment que leur pouvoir d’achat a baissé ces cinq dernières années, boucler les fins de mois et se loger sont les deux préoccupations majeures auxquels sont confrontés les plus modestes.

Un tiers de la population puise dans ses économies pour boucler son budget et la moitié déclare au moins une difficulté de logement, selon l’Insee. Pour une partie de la population, le travail ne suffit pas à sortir de la misère : en 2017 (dernier chiffre connu), 2,1 millions de travailleurs vivaient en France en dessous du seuil de pauvreté.
10 % des travailleurs du privé, soit 1,9 millions de personnes, gagnent moins de 1 319 euros net par mois, un sur deux soit 9,5 millions de personnes, touchent moins de 1 940 euros nets par mois. Ça suffit augmenter les salaires !
Les prix de l’énergie s’envolent : 1,70 € le litre de gasoil, 12 % pour l’électricité, près de 60 % d’augmentation du gaz en un an… Le prix des carburants a dépassé les niveaux de 2018. La flambée actuelle des prix de l'énergie est présentée en quelque sorte comme "naturelle", résultant d'une évolution mondiale (offre/demande) inéluctable, hors de portée de toute décision politique nationale. Cette augmentation résulte pourtant des décisions gouvernementales qui ont déréglementé le secteur de l'énergie, privatisé le service public, installé la mise en concurrence, sous le contrôle de l'Union européenne.
Pendant que le gouvernement commente, les prix n’en finissent pas de grimper et on paye la note, il masque que 59% sont des taxes dans le prix du combustible à la pompe. Le problème ne se limite pas à la hausse de l’énergie nous sommes confrontés à une augmentation générale des prix, des loyers comme de l’alimentaire. Une augmentation qui fait baisser le pouvoir d’achat des salaires, des pensions et des allocations. Face à la hausse de tous les prix, il faut augmenter immédiatement les salaires et il faut porter le smic à 2100 euros pour que chacun puisse vivre dignement de son travail. Selon les données de l’INSEE le smic n’a augmenté que de 200€ en dix ans, le salaire minimum horaire brut est passé de 8 euros en 2005 à 10,25 euros actuellement. Il n’a pas connu de coup de pouce (hors inflation) depuis juillet 2012.
Le gouvernement utilise l’argent public pour substituer des revenus à des salaires, cette stratégie est une aubaine pour les entreprises. Les travailleurs, eux, perdent sur tous les plans : leurs revenus deviennent imprévisibles, parce qu’une aide distribuée par l’Etat peut s’arrêter à tout moment et ils cotisent moins pour leur retraite et la sécurité sociale car ces revenus ne sont pas soumis à cotisations sociales.
Pour le patronat, comme pour l'État, le salaire qu'il soit direct ou socialisé, c'est la pierre de touche de l'exploitation du travail salarié. Le prix de la force de travail est maintenu le plus bas possible pour engranger le maximum de profits. Prix, salaires et profits sont donc bien un ensemble indissociable qui est au coeur de la lutte de classe. Selon les estimations de la société de gestion Janus Hendersen, la France est aujourd’hui le premier pays au monde en matière de distribution de dividendes, ils ont été multipliés par trois par rapport à l’an dernier, 57 milliards distribués aux actionnaires.
6% de croissance cette année, le taux de marge des multinationales, des grandes entreprises, c’est-à-dire ce qu’elles volent de la création de richesses collectives produites par le travail, se situe autour de 35,5 % pour le premier semestre 2021.
Il faut augmenter immédiatement le Smic à 2100€. comme le propose notre Parti Les jeunes en bénéficieraient, eux que la pandémie a particulièrement touchés. Cela détruirait des emplois ? Les études de ces dernières années démontrent que cet argument est faux Des augmentations importantes du salaire minimum en 2020 : Espagne (5,5 % après 22,3 % en 2019) ; République tchèque (10,1 %) ; Pologne (16,8 %) ; Nouvelle-Zélande (7 %) ; Slovaquie (11,5 %). Dans aucun de ces pays, ces augmentations n’ont conduit à la catastrophe annoncée en matière d’emploi.
Le salaire, absent des programmes des candidats à la Présidentielle.
Un rapide tour dans les programmes ou déclarations des candidats le démontre. Personne ne propose de donner les moyens d’augmenter les salaires. A droite, Valérie Pécresse veut réduire les cotisations sociales des salariés, soit 25 milliards d’euros de moins dans les caisses de la sécurité sociale. Xavier Bertrand, son concurrent aux primaires LR, fait des « propositions » non pas sur les salaires mais sur le « niveau de vie » des classes moyennes et populaires. Pas de programme de Marine Le Pen pour 2022, celui de 2017 ignorait la question.
Au Parti socialiste, dans ses 88 mesures « pour 2022 », la seule mention des salaires serait la limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 dans l’entreprise. Pour Europe Ecologie Les Verts, prône la réduction de la consommation et la décroissance économique et sociale et la nécessité de reconvertir tous ceux dont les métiers seront affectés ou détruits par la transition. La France insoumise dans son programme « l’Avenir en commun » met en avant qu’un Smic net à 1 400 euros !
Pour les salariés, le salaire c'est la condition indispensable de leur vie et ils doivent lutter en permanence pour s'en assurer le maintien et au-delà pour une augmentation pour vivre mieux et pour de nombreux s'extraire de la pauvreté.
L’argent existe pour répondre aux besoins des salariés. Pour le patronat les cadeaux par milliards s’accumulent semaine après semaine, les 300 000 ménages les plus riches ont gagné en moyenne 4 462 euros de pouvoir d’achat supplémentaire depuis 2018 et les 30 000 ménages les plus riches ont empoché chacun 23 072 euros supplémentaires. La transformation de l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune) en IFI (impôt sur la fortune immobilière) et l’introduction du PFU (prélèvement forfaitaire unique) sur les revenus du capital ont représenté à eux seuls, en trois ans, un gain de 14,5 milliards d’euros.
Affronter le capital : le mécontentement est profond, les luttes sont nombreuses, voir résumé économique sur notre site. Ce 19 octobre, la grève nationale des AESH (Assistants d’Élèves en Situation de Handicap) marque le retour dans la rue des précaires de l’Éducation Nationale. Ces salariées luttent contre la dégradation constante de leurs conditions de travail et pour l’obtention du statut de fonctionnaire. Ces luttes portent le refus des personnels, des usagers de laisser liquider les services publics, nous les soutenons.
Nous sommes avec les travailleurs, la jeunesse dans les luttes, nous appelons à leur développement, à une meilleure coordination des luttes, à leur convergence. Nous appelons à la lutte, non seulement pour faire reculer le capital immédiatement mais nous appelons également à la lutte politique, jusqu’à l’abattre pour changer de société, de politique. C’est le combat de notre parti

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