Plusieurs centaines de milliers de manifestants ont défilé partout en France contre la loi de «sécurité globale ».
Cette mobilisation importante marque une nouvelle fois le profond mécontentement vis-à-vis de la politique actuelle aggravant et accentuant celle des pouvoirs antérieurs.

Une politique exclusive au service des multinationales.
Pour appliquer cette politique violente caractérisée par la suppression des acquis sociaux, les suppressions massives d’emplois, les fermetures d’entreprises, une protection sociale soumise aux lois du profit, une pauvreté, un chômage, une précarité qui explosent, le pouvoir a besoin et c’est toujours le cas en régime capitaliste, de faire taire la contestation, de museler les luttes, de les détourner de leur objectif, de réprimer et restreindre les libertés.

Pour soumettre la société à ses objectifs, le capital a besoin de cela. L’aggravation de la répression, les atteintes graves aux libertés individuelles et collectives vont de pair avec l’existence du capital. Pour son développement, il emploie et emploiera de plus en plus des moyens coercitifs pour parvenir à ses fins : le profit.
Parmi les manifestants du samedis 28 Novembre dernier, il se trouvait certainement une majorité de personnes scandalisée par les violences policières vues en boucle à la télévision et dans les médias, par la restriction de la diffusion d’images prévues dans la loi. Colère légitime vis-à-vis d’un corps d’état (la police) qui, il faut le rappeler, est aux ordres et agit dans le cadre d’une politique appliquée par le pouvoir en place. Ce même pouvoir dont la violence sociale et économique qu’il applique, nécessite un autoritarisme, une politique sans cesse plus répressive pour soumettre la société au développement à marche forcée du profit capitaliste.

La gestion de la société par la peur en prenant prétexte de la pandémie, du terrorisme, du réchauffement climatique, de l’islamisme et d’autres sujets montés en épingle, n’empêche pas les travailleurs et le peuple de réagir contre les décisions du pouvoir. Mais il ne faut pas oublier que la casse du code du travail, des droits syndicaux, de notre système de santé ne datent pas d’hier. À chaque fois, ces mesures ont été accompagnées de casse économique, de restrictions, et donc de violence sociale sans cesse aggravée.
Bloquer les salaires et pensions, fermer des entreprises, délocaliser les productions, casser l’hôpital public, organiser la médecine à deux vitesses, s’attaquer aux acquis sociaux comme la retraite, la Sécurité Sociale, les allocations chômage, n’est-ce pas la plus grande violence dont l’origine est l’existence d’un système économique qui porte un nom : le capitalisme.
La répression physique, violente, scandaleuse n’est que la partie visible d’un pouvoir au service du capital.

Tant que le capital sera en place, les violences ne cesseront pas, au contraire, car son existence nécessite et génère la violence.
L’histoire sociale française est explicite, elle se répète. Les manifestants du 28 novembre ont certainement remarqué la présence de partis politiques qui hier étaient au pouvoir, servant loyalement les intérêts capitalistes et qui aujourd’hui manifestent pour donner le change, crient au scandale pour détourner l’attention, pour se démarquer du pouvoir actuel dans la course aux futures échéances électorales.
Non il ne s’agit pas seulement de l’article 24 sur le droit à l’image qui focalise de manière organisée toute l’attention.
Non il ne s’agit pas non plus et seulement d’une nouvelle loi appelée « sécurité globale », mais de la structuration, de l’organisation de la société autour d’un objectif unique : développer le capitalisme.
La violence est un outil pour y parvenir qu’elle soit physique ou sociale, le capital en a besoin pour se développer.
L’expression du mécontentement et de la colère doit trouver un sens politique, celui de la lutte contre les responsables de la situation actuelle : le capital et ses serviteurs, tous ses serviteurs.

Il faut faire la clarté sur les responsabilités, car il ne faut pas se tromper de colère pour que la lutte soit efficace.
Mener la lutte, c’est prendre conscience que la loi de « sécurité globale » n’est que la suite logique et graduelle d’atteinte aux libertés permettant au pouvoir d’appliquer les décisions des multinationales qui continuent à fermer des entreprises, à casser l’emploi (voir article sur la crise dans les Hauts de France sur notre site), à supprimer les contraintes à la formation du profit par la privatisation de la santé, des services publics. Tout doit être et devenir marchandise rentable et profitable.
Les profits boursiers battent des records, des milliards de dividendes sont versés aux actionnaires, des milliards de cadeaux sont octroyés au patronat et dans le même temps, le pouvoir instaure le paiement de 20% des dépenses à la charge des malades admis aux urgences hospitalières, annonce que la « dette » générée par la pandémie sera payée par les « réformes », comme la retraite, l’UNEDIC, le système de santé… que de violences supplémentaires…Patronat et pouvoir n’ont pas l’intention de s’arrêter.
Alors, faisons converger les colères et le mécontentement, dans l’immédiat pour faire reculer les mauvais coups contre les salariés, la jeunesse, le peuple, et pour mener la lutte pour un objectif : abattre le capital, changer de société.

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