Depuis sa nomination comme premier ministre, Jean Castex se déplace et parle beaucoup, comme son ministre de l’intérieur Gérard Darmanin, l’un et l’autre ne laissent passer aucun événement sans dessiner le triptyque : Confiance, Sécurité et Unité.

Confiance, parce qu’il faut imposer l’idée qu’il n’y a pas d’autre voie que celle que dessine le gouvernement, Sécurité parce que face aux inquiétudes réelles des citoyens, à l’épidémie, au chômage et aux difficulté de la vie, il faut imposer l’idée que seule la répression policière des éléments « ensauvagés » et « asociaux » est de nature à ramener la paix civique et sociale et Unité enfin car pour aller plus loin dans la transformation de la société française dans l’intérêt du capital, il faut renforcer la collaboration de classe si nécessaire aux patrons pour accroître l’exploitation du travail salarié.
La réalité de la crise économique et sociale qu’a accentué l’irruption de l’épidémie de Covid19, a fait couler beaucoup d’encre sur le thème « d’un jour d’après » qui ne serait plus tout à fait le même que celui d’avant. Mais, le constat est brutal : Le système d’exploitation capitaliste n’a pas changé de nature et la crise sanitaire contribue à accentuer ses tendances à la concentration et à la surexploitation du travail salarié partout dans le monde. Carlos Tavarez, le patron de Peugeot ne peut pas être plus clair en affirmant dans le journal Les Echos: « La crise va faire le tri entre les constructeurs automobiles » ! Les plans de relance qui alimentent la spéculation financière, sont très semblables dans tous les grands pays capitalistes, ils ont des caractéristiques communes de:
● contribuer à faire baisser le prix de la force de travail en baissant les salaires, en diminuant la part salariale, les cotisations des entreprises que l’on appelle les cotisations sociales patronales, consacrée à la protection sociale, à la santé et à la retraite.
● permettre de grandes restructurations du capital des monopoles avec des milliers de suppressions d’emplois : l’industrie automobile et aéronautique, l’énergie, les transports...
● favoriser une certaine relance par la consommation en activant entre autre le crédit pour conforter le marché intérieur et assurer des débouchés aux firmes nationales.
Les conséquences sont et seront très lourdes en termes d’emplois et de qualité de l’emploi avec un recours plus important encore à toutes les formes de précarité de l’emploi, en terme de salaire. Parmi les conséquences, il y a aussi la nécessité pour le capital d’achever le démantèlement de la protection sociale et des retraites par la poursuite des « réformes » en cours sur l’indemnisation du chômage et sur les retraites. Il ne faut entretenir aucune illusion : le pouvoir du capital veut et doit accélérer sa politique. Le 1er Ministre a annoncé qu’il inaugurera en personne l’université d’été du MEDEF, qui se tiendra les 26 et 27 août à l’hippodrome de Paris Longchamp.
La seule question qui se pose est donc celle de la résistance collective que sont et seront en mesure d’opposer les salariés à cette offensive. C’est pourquoi, le mot d’ordre de l’union pour stopper les attaques du pouvoir et du MEDEF, pour les revendications sur l’emploi, les salaires, la formation, les conditions de vie et de travail, ce tous ensemble, est si essentiel.
Il y a des luttes nombreuses dans les entreprises dans tout le pays. Des actions sont annoncées pour le mois de septembre. Notre Parti est dans les luttes. Nous soutenons et aidons les initiatives qui se développent partout dans le pays.
Mais nous savons cela ne suffit pas, nous devons porter comme une bataille politique décisive la question d’en finir avec le système capitaliste lui-même : aménager ou abattre le capitalisme c’est bien la question ! Et c’est pourquoi la bataille idéologique est si intense. Dans le camp, de ceux qui veulent le maintien du système le manque d’adhésion des salariés à ce dernier, oblige à des contorsions visant à laisser croire que le mariage de la carpe et du lapin entre travailleurs et actionnaires capitalistes est possible. Même dit avec des mots d’aujourd’hui où se glisse la transition écologique, la recette est la même : le partage du pouvoir, celui des « fruits du travail », comme si le capitalisme pouvait avoir pour objectif le partage et pas la réalisation du taux de profit maximum, celui du « pouvoir dans l’entreprise » vieille lune remise récemment au goût du jour, dans une tribune récente aux journal les Echos, par une assemblage de personnalités politiques, syndicales, d’économistes...Tout cela à le goût du rance !
Pour nous le choix est fait entre collaboration de classe ou lutte des classes. L’opposition capital-travail est irréductible. Nous voulons abattre le capitalisme condition nécessaire pour construire une société débarrassée de l’exploitation de l’Homme par l’Homme, à vous de faire ce choix avec nous.

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