250 rassemblements dans cette journée d'action nationale du 16 juin, à l'appel d'une dizaine de syndicats et collectifs de soignants (CGT, FO, Unsa, Sud, Collectif Inter-Hôpitaux...). Dans différentes villes de France, ils sont descendus dans les rues par milliers, malgré les contraintes, le 16 juin a fédéré la colère du monde hospitalier.

Les infirmières, les aides-soignantes, les sages-femmes, urgentistes, ou travailleurs en psychiatrie ou en EPHAD, le monde hospitalier a répondu présent à ce rendez-vous.
Le manque de reconnaissance a été dans toutes les bouches. Les médailles ou le défilé des soignants le 14 juillet sont reçus comme du mépris. A Nantes, malgré la pluie, plus de 10000 29% de personnel en grève au CHU, une nouvelle action CGT du CHU est prévue vendredi, 15000 à Toulouse, 12000 à Lyon, 8000 à Bordeaux, Strasbourg, 7600 à Grenoble, 7000 à Marseille, 3000 à Rennes… Montpellier 4000, « De mémoire de soignants, c’est du jamais vu » dit un responsable CGT. Plus de 20000 à Paris…
Tous étaient déterminés, ils ont montré leur colère, ils sont prêts à se mobiliser pour obtenir des moyens pour l’hôpital public.
Des travailleurs d’autres secteurs ont fait le déplacement pour manifester avec les soignants. Des travailleurs en première ligne face au patronat et à la crise économique comme ceux de RENAULT qui se sont sentis solidaires avec les soignants, les travailleurs des transports, cheminots, machinistes mais aussi des profs ou des pompiers, de la RATP à la Poste, du personnel de nettoyage à la chimie, des aides à domicile aux syndicats de retraités se sont également joints aux mouvements. Les travailleurs de Derichebourg, entreprise d’aéronautique, dans laquelle les salariés se sont battus contre un plan de restructuration…
Cette première large mobilisation marque le premier pas vers une convergence des travailleurs et des jeunes contre les attaques de Macron et du MEDEF.
Créer une convergence entre toutes les luttes est indispensable, car ce n’est que comme ça qu’on arrivera à faire en sorte que ce ne soit pas aux travailleurs de payer la crise, mais au capital et à tous ceux qui sont responsables.
Dans son allocution de dimanche, Emmanuel Macron a confirmé : on continue la même politique. Il a dessiné les perspectives pour l’avenir du capital. Un discours marqué par un appel à travailler plus pour rembourser la dette de la crise, Avec son gouvernement il met les bouchées doubles pour assurer la reprise et développer les profits des multinationales. Aujourd’hui le capital avec le gouvernement repartent à l’offensive.
Depuis le début de la crise, les conséquences de la politique capitaliste ont aggravé la situation du peuple : les inégalités sociales, le chômage, la scolarité des enfants, la misère s’est étendue dans les cités populaires qui ont émaillé la gestion de l’épidémie. « Nous n’avons pas à rougir de notre bilan » a affirmé Macron, alors que pendant des semaines il y a eu une gestion désastreuse: absence de tests massifs, de masques, manques d’équipements, de personnel dans les hôpitaux, maintien du travail dans les productions non-essentielles, surmortalité dans les EHPAD… Une gestion qui a fait 30 000 morts …
Macron voulait surtout dessiner des perspectives pour le « jour d’après ». Il a évoqué les plans d’aides à l’économie, pour un total de « près de 500 milliards d’euros », qui vont surtout aller dans la poche des multinationales et de leurs actionnaires qui préparent des milliers de suppressions d’emplois. Air France, vient de se voir attribué 15 milliards d’aide par l’Etat, son plan de reconstruction devrait compter 18.000 suppressions d'emplois, soit 15 % à 20 % des effectifs de groupe. Toutes les catégories de personnels sont concernées.
Macron a annoncé son objectif de faire assumer la charge de la crise aux travailleurs : « La seule réponse est de bâtir un modèle économique durable, plus fort, de travailler et de produire davantage... Cela, nous devons le faire alors même que notre pays va connaître des faillites et des plans sociaux multiples. » Macron a annoncé quelques pistes comme le « pacte productif », des accords permis par les ordonnances Macron « Loi Travail » de 2017. Ces accords collectifs modifient l’ensemble des contrats de travail des salariés ! Pour le mettre en place, il suffit de la signature du syndicat majoritaire. Ces « pacte productif » peuvent revenir sur le salaire, sur le temps de travail, sur la mobilité, sur les acquis comme les primes, sans contrepartie ! Tout salarié qui le refuse a un mois pour se signaler, il sera alors licencié pour une cause réelle et sérieuse.
Le capital déploie une offensive généralisée pour se donner les moyens de relancer sa course aux profits, se placer dans la concurrence mondiale capitaliste.
Face à cela, les travailleurs savent qu’il y a une seule réponse la lutte. Seule, elle peut faire reculer ce vaste plan des capitalistes et de son gouvernement. La lutte de plus en plus forte, partout dans les entreprises, la lutte tous ensemble, convergente, des travailleurs, des jeunes, des chômeurs, des retraités.
On le constate, le « Ségur de la santé », tourne en rond comme il fallait s’y attendre
Un Ségur qui n’a en vérité comme objectif, de poursuivre la casse de l’hôpital public, l’introduction de partenaires privés. Les soignants l’ont compris, pour les personnels il s’agit de continuer la flexibilisation, la casse des 35h. Sur les salaires, le ministre n’a parlé que de les mettre « au moins à la moyenne européenne » ! Le ministre a aussi annoncé «une  souplesse » autour des 35h. Aujourd’hui, c’est la Santé, demain, c’est le temps de travail de tous qui est menacé d’augmenter.
Ch. Prudhomme (médecin syndicaliste) a déclaré à propos du "Ségur" qu'ils « n'obtiendront rien si on ne crée pas un rapport de force puissant ». « Si ce simulacre continue la question de la présence des représentants syndicaux va se poser » s’interroge Ch. Prudhomme.
Plusieurs syndicats ont lancé un ultimatum, Sud Santé, a décidé de claquer la porte des discussions, dénonçant une « vaste opération de communication ». D’autres organisations ont fait planer la menace d'un départ.
L’annonce de « deux nouvelles journées d'action » est annoncée: le mardi 30 juin et le mardi 14 juillet (jour ou Macron veut "les honorer".
Ce 16 juin a été avec les hospitaliers, une première journée de mobilisation nationale, des travailleurs, des enseignants, des jeunes. Dans les entreprises il y a des luttes. Il faut continuer à développer les luttes partout, les faire converger pour mettre en échec les plans du MEDEF avec Macron.
Il faut aller plus loin. Cette période avec la crise, montre encore plus l’urgence d’une véritable alternative, globale au système capitaliste. Le capitalisme dont le but fondamental est la recherche du profit maximum, est dangereux. Dangereux pour les travailleurs, le peuple qui sont exploités, s’appauvrissent, dangereux pour l’économie indispensable à la réponse aux besoins sociaux, dangereux pour l’avenir de la planète dont il est le plus grand pollueur. Il faut mener la lutte politique contre le capitalisme avec persévérance, jusqu’à l’abolir, s’emparer des moyens de production et d’échange, des moyens financiers, du pouvoir politique. Il faut instaurer et construire une nouvelle société, socialiste, maitrisée et dirigée par le peuple et ses représentants. C’est le chemin qu’a pris notre parti, prenez le avec nous.

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