L'Assemblée nationale a donné mercredi 10 juillet son feu vert au projet de loi santé qui va aggraver la situation et entériner la casse du service public hospitalier. Un dernier vote au Sénat aura lieu le 16 juillet pour être adopté définitivement par le Parlement. Une partie de la loi se fera par ordonnance.
La ministre de la santé et Macron restent dans le rôle qui leur est dévolu : servir les intérêts du capital. L’an dernier le Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) s’était tenu à l’Elysée, Macron et son gouvernement avaient trouvé de l’argent pour les industries pharmaceutiques : notamment la mobilisation de 2 milliards d’euros de financements publics pour la « compétitivité », ainsi que la création du « Health Data Hub », une des plus grandes bases de données de santé au monde, qui sera mis en musique dans la loi santé … Rien pour les urgences !

    Débordés par l'afflux, craignant pour leur sécurité et pour celle des patients, certains urgentistes sont en grève depuis le mois de mars.
Deux fois plus de patients
En 2017, les 713 services d'urgences français répartis sur 637 hôpitaux, soit quatre de moins qu'un an auparavant, ont accueilli chacun, en moyenne, 30.100 patients par an, contre 29.000 en 2016. En vingt ans, la fréquentation des urgences a été multipliée par deux. Sur la même période de vingt ans, 100.000 lits d'hospitalisation à temps complet ont été supprimés.
Une marée de blouse blanche se soulève dans toute la France. Près de 180 services suivent actuellement le mouvement, malgré la revalorisation de la prime de risque accordée par la ministre de la Santé en juin. Un nouveau préavis de grève est déposé pour cette semaine afin de faire pression sur le gouvernement pour obtenir une hausse de salaire de 300 euros net par mois et des effectifs supplémentaires.
L'arrêt des fermetures de lits
Enfin, les urgentistes s'inquiètent des fermetures de lits. "Il n'y a plus de soupape de sécurité. On a l'impression que ça ne s'arrêtera jamais", confie un chef des urgences de La Roche-sur-Yon (Vendée). L'intersyndicale demande donc "l'arrêt de la fermeture de services et de lits ainsi que d'établissements".
Hôpitaux de Loire Atlantique, l’été s’annonce mal !
La CGT a alerté le Directeur de l’ARS sur la fermeture de lits dans les établissements du territoire du Centre Hospitalier de Saint-Nazaire durant la période estivale.
Il y aura au total 86 lits d’hospitalisation fermés durant l’été sur le territoire ! Le Centre Hospitalier de Saint-Nazaire va déjà devoir gérer l’afflux de patients liés au tourisme, alors qu’ils sont déjà saturés et en sur occupation permanente.
Une exigence : donner les moyens aux urgences
"Des années de politiques d'austérité, exclusivement guidées par une vision comptable d'économies à court terme, ont fini par gravement détériorer notre système de santé", déplore l'intersyndicale. La Fédération hospitalière de France précise que depuis 2005, 8,6 milliards d'euros d'économie ont été demandés aux établissements de santé.
Les syndicats continuent de mettre en avant "la pénibilité des métiers". "Nous sommes tous à bout, physiquement et psychologiquement. Nous sommes confrontés à des pathologies différentes. Des problèmes de sommeil, de stress, des maux de dos." précise un infirmier dans les colonnes du Parisien. Les soignants réclament une reconnaissance de ces conditions de travail difficiles à travers, notamment, "un départ anticipé à la retraite".
A l’hôpital Saint-Antoine: la direction demande aux paramédicaux de doubler jour+nuit de travail, soit plus de 18h ! C'est une mise en danger de la santé des patients et des soignants
Les soignants en grève demandent aussi "l'augmentation des effectifs" face à une surcharge qui est devenue la norme. En effet, le nombre de patients pris en charge aux urgences est passé de 10 millions en 1996 à 21 millions en 2016, record dépassé depuis. "On a doublé notre activité, mais on n'a pas doublé nos moyens", dit une responsable du Samu de Bayonne. Les soignants réclament ainsi "la création de 10 000 postes – infirmiers et aides-soignants"
Tous ensemble
Notre parti soutient sans retenue la lutte actuelle et appelle à les amplifier et à faire converger tous les secteurs pour stopper cette escalade.