Lancée à l’appel de la CGT, cette journée interprofessionnelle du 5 février, après la journée de lutte des retraités du 31 janvier a été une première action importante de 2019. Des grèves, des arrêts de travail, plus de 300.000 manifestants dans tous les départements à l’appel de la CGT- Solidaire- la FSU et de FO dans une trentaine de départements. L’UNEF et l’UNL ont appelé les étudiants dans plusieurs départements. Dans les cortèges, des salariés, des chômeurs, des retraités, des gilets jaunes, des lycéens et étudiants.

C’est une première journée qui va compter pour aller plus loin, pour continuer à faire grandir les luttes partout, les rendre permanentes. C’est indispensable, incontournable
Pour que la situation bouge, pour stopper la casse, la régression sociale, il y a besoin d’une lutte de grande ampleur. Il faut des luttes dans les entreprises là où les travailleurs sont directement confrontés au patronat, à l’exploitation mais ce n’est pas suffisant. Il faut faire converger les luttes des travailleurs, des chômeurs, des retraités, de la jeunesse dont l’avenir est en cause.
Dans toute l’histoire de notre pays, le gouvernement n’a reculé, concédé des avancées sociales que sous la pression de luttes puissantes, convergentes, déterminées.
Par ex. En 1968, le gouvernement Pompidou et le patronat, avaient été contraints et forcés, par les millions de travailleurs en grève dans les entreprises dans tout le pays, qui avaient fait converger leurs luttes, par des manifestations monstres, d’accorder des revendications, des avancées sociales importantes. Cela montre que seule la lutte de masse unie et solide des travailleurs peut conduire à des résultats tangibles. Ce fut vrai à chaque époque: 1936 -1945 1995.
Les multinationales capitalistes dirigent notre pays comme le monde entier. Ils sont responsables de la situation du peuple. Pour réaliser leur objectif qui est de faire toujours le profit maximum, ils ont besoin d’exploiter le peuple.
En France, le mécontentement ne va pas s’arrêter là – les luttes non plus. Le pouvoir, le MEDEF qui le savent, ont besoin de se donner les moyens de saper les possibilités de développement d’un mouvement de lutte important qui pourrait les stopper dans leurs objectifs.
C’est pourquoi une offensive politique se développe relayée par les médias (le Figaro, les Echos…) contre le syndicalisme, principalement contre la CGT.
Depuis que le mouvement des gilets jaunes a fait irruption dans un contexte de développement de nombreuses luttes dans les entreprises dans tout le pays, les articles sur le syndicalisme se multiplient dans la presse et visent à le «ringardiser». Récemment le «Figaro», sous le titre: «Bousculés par les «gilets jaunes» les syndicats cherchent la parade» ce journal explique: «Les «gilets jaunes ont montré qu’il était possible de mener un mouvement social dans la durée et d’obtenir des résultats en se passant totalement des syndicats».
La réalité est loin de cette affirmation. Macron a dû lâcher un peu de lest pour calmer un peu le mécontentement qui s’exprime dans toutes les luttes des entreprises, dans la population. Il octroie 2 ou 3 choses ( une prime mais pas d’augmentation du SMIC, les retraités modestes ne verront pas leur CSG augmentée) et il fait un débat – tout le monde peut s’exprimer- mais dans un cadre fixé par lui- il permet de disserter sur d’éventuels référendums dont on sait où ils mènent et aucune décision ne devra toucher aux intérêts du patronat, à ses réformes annoncées: les retraites – la santé avec les hôpitaux – la réforme du service public avec la suppression de 125000 agents- la réforme du BAC et la sélection à l’Université – la situation va continuer de s’aggraver pour tout le monde.
Dans l’offensive contre le syndicalisme, la CGT est particulièrement visée tandis que la CFDT est largement mise en avant comme un syndicalisme d’un type nouveau apte à canaliser les mouvements sociaux. Pourquoi cette offensive. Pourquoi la CGT est-elle visée et de quel syndicalisme ont besoin les salariés aujourd’hui pour développer leur lutte contre les attaques du pouvoir et du capital et imposer des revendications?
La résistance et les luttes que mènent les travailleurs pour être efficaces, ont besoin d’un syndicalisme de classe et de masse qui les organise. C’est ce syndicalisme là qu’ils veulent abattre au profit d’un syndicalisme de collaboration de classe qui encadre le mécontentement et le canalise au profit des intérêts des capitalistes. En France aujourd’hui la CFDT est l’exemple même de ce syndicalisme. Il est encouragé et sponsorisé par les patrons et le pouvoir.
Le pouvoir et le capital, tous les partis politiques au service du capital ont besoin de stériliser les syndicats. . Pour réaliser leurs objectifs, ils voudraient liquider tout syndicalisme combatif qui doit affronter et faire face à de nombreuses opérations faisant croire à un possible «dialogue» avec le capital et le pouvoir à son service.
Macron et le capital ne lâcheront que contraints et forcés. Leurs intérêts (la recherche du profit maximum) et ceux des travailleurs et du peuple (pouvoir vivre en travaillant, assurer l’avenir de leurs enfants) sont irrémédiablement opposés, ce sont des intérêts de classe.
C’est pourquoi, pour engager les luttes de plus en plus partout, les développer, les ancrer dans les entreprises, les coordonner, les faire converger, pour les rendre efficaces, stopper Macron, les travailleurs ont besoin d’un syndicalisme offensif, d’un syndicat de lutte de classe.
Les travailleurs pour mener leur combat contre le capitalisme et le pouvoir qui le sert ont absolument besoin d’un syndicat de lutte de classe qui les aide à organiser ce combat. L’existence d’un véritable syndicat de classe, soutenu par la masse des salariés est un problème majeur de notre époque. Un syndicat qui appelle à la lutte sans compromis.
Aujourd’hui les exigences revendicatives grandissent, on en est qu’au début du développement des luttes, Faisons les grandir partout, se coordonner et converger.
Notre Parti est dans les luttes. Nous soutenons toutes les initiatives de luttes. Mais nous savons que cela ne saurait suffire, il faut en même temps mener la bataille politique contre le capitalisme, appeler au changement révolutionnaire de la société visant à abattre le système d’exploitation capitaliste. Nul doute que pour y parvenir il faut marcher sur deux jambes: la force sociale syndicale de classe et de masse et la force politique: le Parti Révolutionnaire Communistes.