744-23/11/2021 Grève générale depuis lundi de la semaine dernière sur l'île antillaise.

La responsable de l'UGTG précise « que dès le 17 juillet, organisations syndicales et sociales ont commencé à se mobiliser contre la loi du 5 août (relative à la gestion de la crise sanitaire) et la mise en place de l'obligation vaccinale ».
Le mouvement s'amplifie et divers secteurs de l'économie se joignent à l'appel : hôtellerie, restauration, secteur pétrolier, construction, éducation nationale... même le personnel administratif de l'Agence Régionale de la Santé. Contre certaines contraintes sanitaires, pour l'augmentation générale des salaires et des minimas sociaux, la résorption des emplois précaires et pour des embauches massives.
C'est l'ensemble du peuple guadeloupéen qui soutient la grève. Ils y a des piquets de grève et des barrages partout. Plus de 6000 personnes manifestaient dans les rues de Pointe-à-Pitre.
Face à la contestation, la seule réponse est la répression, comme les interventions très musclées de gendarmes à Perrin contre les pompiers qui bloquaient un rond-point, ou dans une clinique privée des Abymes où gaz lacrymogène et matraques ont été utilisés par les policiers.
Contre les propos du porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal qui dit ne pas accepter qu'on empêche les gens de se soigner, les grévistes répondent : « c'est un comble, parmi nos principales revendications, il y a justement la situation catastrophique de nos hôpitaux publics (le CHU ne compte que 35 lits de réanimation) provoquée par l'état, l'absence de politique sanitaire que nous dénonçons depuis des années. »
Manque de personnel, manque de matériel médical, « 80 % des brancards sont défectueux, nous travaillons dans une extrême précarité, il n'y a pas d'eau, on ne peut même pas donner à boire aux patients » précise le secrétaire général de la CGTG-CHU.
Nous avons travaillé dans des situations inacceptables pendant la crise du Covid, en mettant en danger nos vies et celle de nos proches, çà ne passe pas de se voir perdre notre emploi sous la contrainte de la vaccination (90 % du personnel hospitalier est vacciné).
Comment s'étonner quand les gouvernements successifs n'ont pas respecté les engagements, comment les autorités de santé aux Antilles, pendant des décennies, ont autorisé les patrons de la banane à utiliser le Chlordénone, un pesticide cancérigène qui a empoisonné ouvriers agricoles, sols et nappes phréatiques, 90 % de la population est touchée.
Parmi les raisons qui aliment la révolte actuelle, on retrouve tous les ingrédients qui avaient déjà fait exploser la colère en 2009 : l'extrême pauvreté, l'abandon et la déshérence d'une bonne partie de la jeunesse condamnée au chômage, les bas salaires, la vie chère (Les prix sont 20% plus élevés qu’en Métropole) et l'incurie de l'état. 17 % de chômage en Guadeloupe et la pauvreté frappe 34 % de la population.
Quand il n'y a pas d'électricité ni d'éclairage public pendant des mois, quand le ramassage des ordures est sporadique, « ce chaos » est bien organisé par l'état! Les coupures d'eau sont quotidiennes, les habitants de certains quartiers sont obligés de se déplacer vers des points où l'eau arrive.
45 % des guadeloupéens vivent en dessous du seuil de pauvreté, 61 % des moins de 25 ans sont au chômage. Les jeunes qui ne sont pas concernés par l'obligation vaccinale sont dans la lutte avec les salariés pour les revendications.
Le préfet de région a décrété un couvre-feu, avec interdiction de sortir de 18 h 00 à 5 h 00 du matin du 19 au 23 novembre. 200 policiers et gendarmes (dont une cinquantaine du GIGN et du RAID) de la métropole sont envoyés sur la Guadeloupe afin d'accentuer la répression et « rétablir l'ordre !!! ».
Sur l'île de la Soufrière, où les revendications à propos de la vie chère restent toujours sous-jacentes, le volcan social pourrait bien se réveiller une nouvelle fois.
Les populations de la Martinique, des Antilles, sont entrées dans des mouvements de grèves et de manifestations importants.
Comme les salariés de la Guadeloupe, ils revendiquent des augmentations conséquentes de salaires et des minimas sociaux et la baisse des prix des produits de 1ères nécessité, de l'alimentation, de l'électricité et des carburants.

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