Quoi écrire sur la rentrée scolaire 2020 ? L’exercice n’est pas si facile, du fait de la confusion qui a régné l’année scolaire dernière et parce qu’il faut se garder d’agiter une crainte irrationnelle, qui contribue à freiner la prise de conscience de la nécessité de la lutte.

Pas si facile parce que les enfants ont été privés d’école pendant des mois, notamment dans le secondaire, qu’ils aspirent légitimement à y revenir. Dans l’éducation nationale comme ailleurs, l’illusion entretenue d’un jour d’après qui serait différent comme par enchantement s’est vite dissipée : comme nous l’avions écrit à plusieurs reprises, le pouvoir et le MEDEF n’ont pas changé d’orientation, ils profitent de la situation sanitaire pour accélérer la mise en œuvre de la politique anti-sociale.
Au lieu de recruter plus d’enseignants, de permettre le travail en petits groupes pour rattraper ce qui a été perdu, de trouver des locaux supplémentaires pour abriter ces groupes, Macron en bon mandataire du capital a fait un choix de classe : exonérer de cotisations sociales les capitalistes et surtout ne pas prélever sur leurs profits l’argent qui existe et qui est nécessaire pour financer de nouveaux postes de fonctionnaires
Des classes à 36/37 dans les lycées, à 28/30 dans les écoles, des enseignants masqués donc, qui se font difficilement comprendre, des élèves renvoyés chez eux dès qu’un des leurs (dans la classe ou dans l’école) est testé positif alors que toutes les études montrent que les enfants ne transmettent pas le virus et qu’ils ont beaucoup moins de chance de l’attraper à l’école que chez eux.
Le protocole sanitaire est légèrement assoupli par rapport à celui de mai et juin dernier, mais il est encore inapplicable, notamment dans les écoles et surtout en maternelle. Les équipes vont devoir l’assouplir elles-mêmes comme cela s’est fait au printemps.

Pas de moyens supplémentaires, des conditions d’étude traumatisantes pour certains gamins (Les associations de pédiatres sont unanimes à les dénoncer pour celles et ceux de maternelle.), des conditions de travail incroyablement difficiles pour les enseignants et Blanquer, comme si de rien n’était, replace ses évaluations dont personne ne veut. Le gouvernement d’un côté, fait comme s’il ne s’était rien passé, comme si l’on avait une reprise « normale », et, de l’autre met tous les obstacles pour que cette reprise « normale » soit impossible.
Bref, il y a nombre d’endroits où ce n’est pas encore l’école, même s’il y a des enseignants et des élèves.

Les élèves ont besoin de se socialiser de nouveau et plus que jamais après la période que nous venons de vivre de se frotter de nouveau aux savoirs, ils ont besoin de conditions d’étude tranquilles, apaisées. Les enseignants veulent exercer leur métier, retrouver leurs élèves. Alors il n’y a pas deux solutions. Pour que l’école puisse vraiment être l’école, il faut des créations de postes nombreuses, des locaux, et l’arrêt des brimades qui empêchent les classes de fonctionner ou les élèves d’être présents.
Le Parti Révolutionnaire communistes sera avec les enseignants qui, comme d’autres salariés, seront en grève le 17 septembre pour réclamer des moyens : des postes et le dégel du point d’indice.

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