Plusieurs médicaments sont actuellement en rupture de stock en France, ce qui inquiète les patients et les professionnels de santé. Au micro d’Europe 1, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a réagi et tenu à rassurer sur ce «phénomène inquiétant». Il s’agit pour elle et Macron d’exonérer le capital de toute responsabilité. Tous les moyens sont bons pour empêcher le débat sur l’unique responsabilité des entreprises et la violence avec laquelle les coups sont portés.

La course au profit capitaliste, la cause.

    C’est elle qui est la cause première de la pénurie des médicaments en constante progression en France et en Europe depuis 2008.
Le 1er janvier de cette année plus de 500 références étaient en rupture de stock. Le chiffre de 1200 est avancé pour 2019. La France était le 1er producteur de médicaments en Europe, en 10 ans elle régresse à la 4eme place.
Toujours à la recherche d’une baisse des coûts, quelques 224 usines produisent des médicaments. Les Laboratoires Pharmaceutiques ont mis en place la sous-traitance de productions auprès de façonnier. Le seul but qui les guide : maintenir le maximum de marge économique au sein des Laboratoires Pharmaceutiques et de n’en laisser qu’une toute petite fraction aux façonniers.

Les restructurations profondes de l’industrie du médicament entraînent une fragilité croissante des chaînes de production pharmaceutiques : difficultés d’approvisionnement des matières premières, forte concentration des sites de production en Asie, recherche croissante des pays à bas coût de main-d’œuvre…
Entre 2004 et 2015 : les groupes pharmaceutiques français ont supprimés 11 500 emplois.
Aujourd’hui ça s’accélère partout dans le monde!
*Novartis a annoncé la suppression d’environ 2.550 postes en Suisse et en Grande-Bretagne
*Groupe allemand Bayer suppression de 12000 emplois à travers le monde d'ici 2021.
*La direction de Bayer France vient de dévoiler son projet de 6495 suppressions.
*Le groupe israélien Teva, l’un des principaux producteurs de médicaments génériques au monde, a annoncé la suppression de 14 000 postes.
En France
*Le groupe pharmaceutique Boehringer Ingelheim va supprimer 327 postes
*Groupe FAMAR sous-traitant des laboratoires pharmaceutiques (Sanofi, Mercks, GSK, J&J…) : son actionnaire unique, le fond d’investissement KKR, annonce la vente de l’ensemble de ses actifs (12 sites industriels dont 11 en Europe et 1 au Québec pour un effectif de 3000 salariés). Avec la fermeture du site de Farmar Lyon. Les patients n’auront plus accès à leur traitement. L’intersyndicale propose une action jeudi 11 juillet 2019 avec l’organisation d’un rassemblement devant le siège social de MERCK à Lyon.
*Sanofi : les restructurations se succèdent plan après plan depuis 2012.
Environ 1 200 postes sont déjà supprimés en 2019. Il vient d’annoncer un nouveau plan en supprimant encore 466 postes, dont près de 300 en France dans son organisation de recherche & développement.
Le groupe a choisi de renforcer sa recherche en Chine, en ouvrant un centre à Shanghai.
Ce géant pharmaceutique français a publié des résultats supérieurs aux attentes au premier trimestre. Son bénéfice net trimestriel a atteint 1,14 milliard d'euros, en hausse de 11,9% sur un an ! Ses ventes ont totalisé 8,39 milliards d'euros (+6,2%). Sanofi continue d'anticiper en 2019 une croissance du bénéfice net par action entre 3% et 5%. Au premier trimestre, cet indicateur a augmenté de 9,4%.
Sanofi et le géant mondial du numérique Google ont annoncé une nouvelle collaboration sous la forme d'un laboratoire «virtuel» qui vise à «changer la manière dont Sanofi développe de nouveaux traitements», «mieux comprendre» les patients grâce à une analyse poussée de leurs données, pour «accroître l'efficacité opérationnelle» afin d'établir «de meilleures projections des ventes»« de ses traitements et répercuter ces enseignements sur ses activités commerciales et logistiques ».
Sanofi liquide ses centres de recherches, il a créé le "programme iAwards de Sanofi" et va pomper les recherches les plus novatrices dans les universités pour un faible coup de financement. Il compte sur plus de 1 000 propositions annuelles des facultés et portera ce programme à l’échelle mondiale pour lui donner accès aux innovations produites par les meilleures institutions académiques d’Amérique du Nord, d’Europe, du Moyen-Orient et d’Asie.

On le voit le système capitaliste est incapable de se soucier de la santé des populations, seule la rentabilité, le profit le guide.
Perte d’indépendance nationale pour se soigner, casse industrielle qui s’accompagne d’une casse sociale sans précédent, retraite, éducation, services et fonction publique, santé … tout passe à la moulinette du profit capitaliste.
On pourrait développer une industrie pharmaceutique répondant aux besoins des populations. Les luttes sont essentielles, il faut les amplifier, les rendre permanentes, les coordonner, sinon les multinationales poursuivront et vont accroître sans cesse l’exploitation du travail pour leurs profits.
Le capitalisme maitrise l’ensemble de la société, soumise à la loi du profit et à son développement, ce qui entraine une situation économique et sociale de plus en plus insupportable.
La lutte politique est indispensable c’est le seul chemin à prendre pour changer de société.