Nous nous sommes souvent exprimés sur Alstom, sur le poids industriel que cette entreprise a représenté et représente encore malgré le démantèlement de ses secteurs d’activité que tous les gouvernements ont encouragé et soutenu à coup de milliards de fonds publics.
Dans de nombreux articles et le 30 avril 2014 (voir notre site) nous avons souligné le parcours industriel de cette entreprise autrefois nationale. « Les richesses produites par les travailleurs, la diversité des métiers, l’utilité des productions pour le développement économique et social du pays ».

     Et nous disions également : « pour le capital, une entreprise ne se juge pas à son efficacité sociale mais à sa rentabilité, à son niveau de profits pourvus qui soit le plus fort possible ».
Nous disions encore : « dans cette course au profit, les multinationales se livrent une concurrence sans merci… les travailleurs sont au centre de cette course folle, ils en payent les frais… ».
Rien n’a changé aujourd’hui, ce qu’il reste d’Alstom fait toujours l’objet de convoitises pour le même but : le profit capitaliste.
Le discours des politiques n’a pas changé non plus, et pour cause, ils ont tous accompagné la casse : de Chevènement ministre de l’industrie en 1981 qui déclarait à l’époque : « Alstom, Peugeot, j’en fais mon affaire », on n’en voit les résultats, de Chirac à Sarkozy en passant par Hollande et aujourd’hui Macron, les discours ne changent pas, et le démantèlement continue…
Le débat sur l’avenir industriel de cette entreprise est constamment détourné, dévoyé à chaque étape de la casse.
Les « solutions » que proposent les différents partis ne changent pas non plus. Tous proposent des solutions de « diversifications », de « mutations » diverses du site, montrant par là leur accord avec l’arrêt de la fabrication de turbines gaz voulu par Général Electric.
Mélenchon, le Parti Communiste Français ne parlent même plus de « nationalisation partielle et temporaire » qu’ils avançaient en d’autres temps, le Parti Socialiste et ses «filiales », la droite et ses composantes, l’extrême droite, tout ce beau monde s’est retrouvé côte à côte samedi 22 juin à Belfort avec un seul but : apparaître comme des opposants à la politique Macron. Cette posture politicienne ne sert qu’à détourner le débat sur la seule solution possible : nationaliser toutes les activités d’Alstom sans compromis.
Il est évident que cette solution n’est pas dans les programmes politiques des partis présents samedi, ils tous là dans une « union nationale » contre Macron pour préparer chacun à leur manière les prochaines échéances électorales. De l’extrême droite et ses composantes, à la « gauche » et ses multiples antennes, tous ont versé une larme sur le sort des travailleurs menacés par la politique de Général Electric, sans jamais proposer la lutte immédiate, sans jamais appeler les travailleurs à l’action permanente contre la fermeture du site.
Il est vrai que « l’intersyndicale » dirigée par la CGC (signataires avec CFDT d’un accord sur 80 suppressions d’emplois), n’aide pas à l’organisation de la lutte, au contraire elle déclare dans de belles envolées (l’Est Républicain du 23 juin) : « l’État français doit prendre la mesure de la détresse et du désarroi des gens ». En ciblant l’État qu’elle appelle à la résistance face à général Electric, l’intersyndicale s’en remet à Macron et à son équipe qui ont déjà fait leurs preuves plutôt que d’appeler les travailleurs à l’action. Cette intersyndicale très politique en arrive même à excuser les gouvernements antérieurs : « cela fait 10 ans que Général Electric embobine les pouvoirs publics face à des élus démunis et qui ont plein de dossiers à gérer, qui ne peuvent pas être experts en tout » ! !
Mais l’intersyndicale n’oublie pas son rôle d’amortisseur, de « partenaire social » puisqu’elle déclare que « s’il n’y a pas de réponse, (à la situation), nous ne serons plus en capacité de retenir les gens ». Le rôle du syndicalisme n’est-il pas d’organiser les luttes pour répondre aux revendications ? Le rôle de l’intersyndicale de Belfort est-il de retenir les gens et d’exonérer les politiques antérieures d’être responsable de la situation actuelle ? Le MEDEF, présent (lui aussi) à la manifestation de Belfort a du s’étouffer de plaisir.
Le cas « Alstom » est un cas d’école : des partis politiques qui approuvent et soutiennent la mainmise du capital sur l’industrie, des syndicats qui accompagnent cette politique en maintenant autant que faire se peut la « paix sociale ». La panoplie complète de l’accompagnement à la politique du capital est en œuvre.
Nous le répétons encore et encore, rien ne changera tant que le capital sera propriétaire des moyens de production et d’échange. Les politiques successives de casse industrielle menées depuis des dizaines d’années en sont la preuve.
A Alstom, il est temps d’organiser la lutte permanente dans l’entreprise, la faire converger avec les secteurs industriels de l’énergie, des transports.
Nous appelons les travailleurs à s’unir et lutter ensemble pour le développement d’une industrie au service des besoins du peuple et de la nation. Il est nécessaire aussi d’ engager la lutte politique pour chasser les responsables du démantèlement continuel de l’industrie française. Notre parti soutient sans retenue les luttes actuelles qui vont dans ce sens et appelle à les amplifier pour stopper cette escalade.