N° 779-18/07/2022 Hôpital de Boulogne sur Mer (Pas-de-Calais) : Fin de grève, les revendications acceptées par la direction !

La direction de l’hôpital a accepté les revendications des soignants du service des urgences lundi dans la soirée. En grève depuis début juin, le service d’urgences de l’hôpital Duchenne a signé mardi 12 juillet le protocole de fin de grève. « Ils nous font travailler jusqu’à 60 heures par semaine. Il manque du personnel et nous sommes souvent appelés pour remplacer à la dernière minute », déplorait une infirmière le mois dernier. Lundi, la direction a communiqué au personnel sa décision d’accepter les revendications portées par le personnel en grève. Les agents verront leurs heures supplémentaires effectuées, payées, le recrutement d’infirmiers et d’aides-soignants de nuit va être lancé tandis que du matériel manquant doit être commandé. « On est très content du résultat », déclare le délégué syndical CGT.

Agriculture : Des salaires pour vivre, pas l'aumône ! Les salariés en agriculture ont été de tout temps les plus mal lotis. Longtemps cantonnés au Code rural, il aura fallu des années de luttes et de solidarité de tous les travailleurs pour obtenir les mêmes droits que dans les autres secteurs, avec l’application du Code du Travail et du SMIC. Dans les négociations en territoire ou au niveau national, les relents féodaux du patronat agricole resurgissent et leurs tentatives de réduire les acquis en peau de chagrin sont multiples. La démarche unitaire de la FNAF-CGT, du SNCEA/CFE-CGC, de la CFTC-AGRI et de la FGTA-FO, permet de contrer les mauvais coups et d’ancrer petit à petit des conquis importants. La CFDT s’obstine dans des augmentations de salaires rabougries, faisant ainsi le jeu du patronat. Depuis la signature de la convention collective nationale en septembre 2020, quatre négociations concernant la grille nationale des salaires ont eu lieu. Ces négociations ne sont pas le fruit du hasard. Elles ont été obtenues grâce à l’exigence unitaire des quatre organisations d’inscrire, dans la convention collective nationale, l’obligation minimum d’ouvrir des négociations à chaque augmentation du SMIC. Toutes les négociations sont toujours âpres. Mais l’exigence portée unitairement par les quatre syndicats que l’augmentation du SMIC s’applique sur l’ensemble de la grille, a permis d’obtenir des avancées. Ainsi, au niveau national, depuis janvier 2021, c’est au minimum 6,75 % d’augmentation que nous avons obtenue, représentant, suivant les échelons conventionnels, entre 106 et 220 euros de plus par mois. Consciente que les salaires sont encore largement insuffisants pour vivre dignement et qu’il est urgent de reconnaître le niveau de qualification des salariés, la CGT revendique le SMIC à 2 000 euros et un salaire minimum d’embauche à 2 180 euros dans nos professions. Mais ces batailles gagnées en agriculture par l’unité syndicale permettent d’ancrer l’application de l’augmentation du SMIC sur l’ensemble de la grille des salaires. La CGT revendique que ces augmentations soient automatiques sous forme d’échelle mobile. Ce qui permettra de négocier le rattrapage des retards de salaire accumulés et d’agir pour de véritables augmentations du pouvoir d’achat des salariés agricoles. Le patronat agricole peut faire de la démagogie qui ne lui coûte rien. Ni chèque alimentaire ni aumône !

Fonderies : Flinguées, saignées, mais pas résignées ! Les 8 milliards d’euros du dernier plan de soutien au secteur automobile sont majoritairement allés aux grandes entreprises ! Renault empoche l’argent et quelques semaines plus tard annonce la production de sa Dacia Spring (petit véhicule électrique) en Chine, un des pays les plus carbonés au monde. Comme si ce système pervers n’avait pas de limite, la Dacia sera vendue principalement en France avec 300€ d’aides publiques à ceux qui souhaiteront l’acquérir. Pour les constructeurs, l’électrification n’est qu’un prétexte pour délocaliser les activités industrielles, qu’elles soient de production ou d’ingénierie. La fonderie de Châteauroux qui fabrique des jantes voit sa production délocalisée. Pourtant une voiture qu’elle soit électrique ou thermique, aura toujours besoin de roues ! MBF qui produit pour l’hybride en aluminium, les fonderies de Bretagne dont la quasi-totalité de la production est destinée aux éléments de sécurité pour la liaison au sol des véhicules, la fonderie du Poitou Alu, toutes sont concernées. Pourtant l’aluminium a de l’avenir ne serait-ce que pour alléger les véhicules. La France dispose de tous les composants pour produire localement. Vous l’aurez donc compris, la complicité des patrons et des politiques, même si elle n’est pas nouvelle, entre dans une phase de destruction de milliers d’emplois. Les salariés ne se contentent pas de chercher à sauver leur emploi mais travaillent aussi pour que naisse enfin une prise de conscience des politiques et de la population avec notamment l’organisation de débats publics. Répondre aux enjeux sociaux et environnementaux c’est possible, mais à nous de créer le rapport de forces nécessaire, à nous de communiquer et d’expliquer que d’autres choix sont possibles. Les salariés des fonderies sont mobilisés collectivement depuis de nombreuses semaines. A nous de travailler l’amplification du rapport de forces dans la filière via les donneurs d’ordres et les sous traitants. Nos propositions sont pragmatiques, cohérentes, porteuses d’avenir et doivent prendre le pas sur celle de la rentabilité immédiate, de la mise en concurrence des salariés d’un pays à l’autre. Une industrie forte, c’est la création d’emplois dans les commerces, la santé... C’est le poumon d’un territoire.

AGCO à Beauvais (Oise) : Machinisme agricole, la lutte paye ! Reprise du travail prévue mardi 12 juillet chez AGCO (ex Massey-Fergusson). La grève surprise lancée mercredi dernier à l’initiative des salariés a débouché sur un accord avec la direction. Si le travail doit reprendre normalement, les regards se tournent vers Gima, autre entité du groupe, qui pourrait lancer son propre mouvement. Le travail a repris normalement mardi 12 juillet, chez le géant du machinisme agricole AGCO, à Beauvais. C’était déjà le cas partiellement le lundi, puisque seule une quarantaine de salariés a poursuivi le mouvement de grève entamé le mercredi 6 juillet dernier pour obtenir une revalorisation salariale. Vendredi, direction et syndicats avaient repris les négociations et sont parvenus à un accord. « Il repose sur une revalorisation sur les salaires de 5,3 % pour les ouvriers et les assimilés et plus de 6 % pour les plus bas salaires ». De plus, les salarié-es ont la garantie que la prime d’intéressement bénéficiera de 600 € d’augmentation minimum. Le montant principal de l’intéressement dépendra des résultats de fin d’année. Les salariés pourront percevoir ce supplément en avance, avec un premier versement de 300 € fin juillet ou début août et un deuxième versement de 300 € en octobre. « La proposition de la direction était honorable, souligne le délégué CFTC » !!! C’est pour cette raison que nous avons appelé à la reprise du travail. Nous avons obtenu ces 600 € en plus de l’assurance d’avoir au minimum la même prime d’intéressement que l’an dernier, soit 1 800 €. D’autre part, la clause de revoyure est maintenue et, si l’inflation continue d’augmenter pour atteindre les 7 ou 8 %, nous rencontrerons à nouveau la direction pour négocier une augmentation des salaires. Seuls l’UNSA et Sud, n’ont pas signé l’accord. « C’est à la demande des ouvriers », affirme le délégué du syndicat Sud. « Vendredi soir, les gars ont voulu continuer mais le lundi, la direction est venue à la rencontre des salariés pour leur dire qu’elle ne donnerait rien de plus. Ils ont tenu la journée mais on reprend le travail demain, à moins que GIMA débraye à son tour. » Les salariés du motoriste, détenu à parts égales par AGCO et Claas, pourraient essayer à leur tour d’obtenir une revalorisation salariale. « Nous n’avons touché en moyenne que 140 € de prime, loin des 500 € perçus par les salariés d’AGCO », déplore un représentant de la CGT. La direction nous a opportunément mis en RTT ce lundi pour qu’on ne rejoigne pas le mouvement de grève. On verra demain mardi ce qu’on fait pour la reprise. » La grève aurait également eu un impact sur la production, selon les syndicats. Au plus fort du mouvement, mercredi et vendredi, 23 tracteurs seraient sortis des chaînes de production beauvaisiennes, contre 82 tracteurs habituellement.

Trigone (Gers) : Grève pour les salaires dans le secteur du ramassage des déchets. Le syndicat CGT (seul représenté sur le site) a lancé une grève jusqu'au 30 septembre 2022. Le mouvement, très suivi, impactera l'ensemble du processus de ramassage, transfert et enfouissement des déchets. Trigone c’est environ 120 agents publics dans le Gers répartis sur deux pôles : eau et déchets. Le vent de protestation vient du pôle déchets, comptant la plus grande partie des effectifs, la CGT demande une revalorisation de salaire, en particulier pour les 64 agents de catégorie C, pour lesquels l’augmentation du prix de l’essence est devenue problématique. J'effectue 80 km par jour pour aller travailler. Je gagne 1715€ par mois et j'ai 300€ qui partent directement en carburant déclare un gréviste. « C'est pareil pour un nombre important de collègues ». Voilà pourquoi nous demandons une augmentation de 150€ de notre prime pour les catégories C et B. Selon le journal la Dépêche du Midi: "après un accord, les agents de Trigone décident de lever le préavis de grève. Les agents de Trigone et la direction du syndicat mixte sont arrivés à un accord ce mardi 12 juillet. Après plusieurs jours de négociations."

Damen ( Brest) : Lutte pour une reconnaissance de l’exposition à l’amiante dans le secteur de la réparation navale. Le fait principal reproché par l’État aux grévistes des chantiers navals est une dégradation du portail de la sous-préfecture de Brest, le 17 décembre 2021, par incendie à la suite d’une énième réunion avec l’État, n’aboutissant à rien, une fois de plus. 200 salariés, CCI port et Damen étaient mobilisés pour défendre leur cause au mois de décembre 2021. Pour ces faits, en mai dernier, 4 salariés ont été condamnés à 46 000€ d’amende assortis de 2 mois à 5 ans de prison avec sursis par les tribunaux. Ce combat n’est pas celui des salariés d’une seule entreprise, mais celui de tous ceux qui bénéficient de cette allocation, et qui demain ne seraient plus reconnus dans le dispositif ACAATA. Les ouvriers de Damen ainsi que des agents du port de Brest s’opposent au Repérage Amiante avant Travaux (RAT) et à la sortie du dispositif de compensation amiante (ACAATA). Interdit depuis 1997 en France et depuis 2005 à l’échelon européen, l’amiante continue d’occuper les débats portuaires. « Parce que l’amiante est encore très présent sur les bateaux sur lesquels nous travaillons» explique-t-on à la CGT de Damen, à Brest. « Pas question de sortir du dispositif de compensation à l’exposition de l’amiante ! », argumentent les ouvriers régulièrement confrontés à la fibre cancérigène.

Politique européenne des transports : Stop à la libéralisation ! 30 ans de libéralisation européenne, ça suffit ! C’est avec ce slogan que la Fédération CGT des Cheminots et la Fédération CGT des Transports ont mobilisé, avec le concours de la Fédération Européenne des Transports (ETF) plus de 3500 cheminots le 28 juin dernier. Venus de France et d’Europe (dont les délégations étrangères belges, suisses, italiennes, luxembourgeoises, allemandes, croates), les travailleurs et travailleuses ont exprimé leur opposition à la politique européenne des transports. Réunis à Lyon pour la 10e édition des journées RTE-T ( réseau trans-européen de transport ) du 28 au 30 juin, les ministres des Transports, commissaires et députés européens ont soigneusement évité de rencontrer la délégation CGT, comme celle ci l’avait demandé, le 28 juin. Malgré cela, et grâce à la mobilisation générale, la journée a été un succès, et a permis de réaffirmer haut et clair les revendications des cheminotes et cheminots. Les conséquences de la libéralisation du rail en Europe L’ouverture à la concurrence voulue par l’Europe a entraîné une baisse des droits des cheminots, une dégradation de leurs conditions de travail et de la qualité du service public. « Politiques et entrepreneurs prennent des décisions sans que les salariés soient représentés, comme si leur avis ne comptait pas». La privatisation des compagnies publiques nationales « historiques » a eu comme conséquence d’organiser la mise en concurrence des salarié-es aux niveaux national et européen, de faciliter la marchandisation des services publics, de raboter les droits des salariés, de recourir massivement à la sous-traitance et de favoriser le dumping social. «Nous réclamons un investissement massif dans les infrastructures et les réseaux de transports». La politique de transport doit s’appuyer sur les opérateurs de tous les réseaux européens, à travers les entreprises publiques, afin de recréer un véritable service public, avec une tarification sociale et écologique.

UBER : Le leurre de l'indépendance ... Contre la perte des droits de salariés, arguments «bidon» et moins-disant social !!! En France, Uber ne recense que 150 salariés, mais réalise un chiffre d’affaires de 76,5 millions d’euros. Et compte aussi sur 30 000 chauffeurs auto-entrepreneurs, dépourvus de protection sociale. En novembre 2016, Uber sort barnum pliant, prospectus à foison et bus floqué du nom de l’entreprise. Une grande tournée se prépare dans les banlieues d’Ile-de-France. Poissy (Yvelines) le 16, Sarcelles (Val-d’Oise) le 23 ou encore Aulnay-sousBois (Seine-Saint-Denis) le 30. Le géant du VTC, qui va alors fêter ses cinq ans en France, lance une grande opération intitulée «70 000 entrepreneurs» visant à convaincre des jeunes défavorisés de commencer à travailler, en auto-entreprise, pour la société. Pandémie : Cinq ans plus tard, alors que le Consortium international des journalistes d’investigation sort une vaste enquête sur le lobbying et les manœuvres d’Uber, son modèle n’a pas changé. En France, la firme réalisait en 2020 un chiffre d’affaires de 76,5 millions d’euros en n’employant qu’environ 150 salariés. Sacrée performance pour une année marquée par la pandémie de Covid. Ceux qui la font rouler sont surtout les quelque 30 000 chauffeurs en activité sous statut d’auto-entrepreneur. Dans une étude réalisée par Harris Interactive et publiée en novembre, la société estimait à 70 000 le nombre de chauffeurs ayant conduit pour elle en France. Son opération de communication de 2016 aura donc porté ses fruits… A l’échelle mondiale, les chiffres sont encore plus faramineux. Dans ses résultats de février dernier, Uber totalisait 17,5 milliards de dollars de recettes sur l’année 2021. Et dégageait sur le seul quatrième trimestre un bénéfice net de 892 millions de dollars, ouvrant la voie vers une future rentabilité. Depuis sa création en 2009 à San Francisco, elle n’a jamais gagné d’argent sur une année complète. En outre, le Covid-19 a réorienté une partie de son activité puisque la livraison, dans laquelle elle s’est lancée en 2015 avec UberEats, pèse désormais plus lourd que les courses en VTC. «Uber sort renforcé de la pandémie», assure, le PDG de l’entreprise, qui compterait 118 millions d’utilisateurs actifs mensuels dans le monde dont 5 millions en France (contre 14 000 en 2011 dans l’Hexagone). Subordination. Toujours dans l’étude sur ses chauffeurs, Uber estime avoir eu «un impact positif» sur l’économie française. Son arrivée dans l’Hexagone aurait permis d’accroître les «dépenses liées à la consommation, aux sorties ainsi que le leasing de véhicules». L’entreprise se garde en revanche d’évoquer son impact social, étant visée depuis 2015 par une enquête de l’Urssaf pour «travail dissimulé», liée au statut d’indépendant des chauffeurs qui travaillent pour elle et ne profitent pas de la couverture sociale dont bénéficierait un salarié. Dans de nombreux pays, les cours de justice somment les entreprises de VTC de requalifier leurs conducteurs en salariés. En France, la cour d’appel de Paris par exemple a prononcé plusieurs jugements reconnaissant l’existence d’un lien de subordination entre un chauffeur Uber qui demandait à être requalifié et la plate-forme. En Californie, un procureur général a été jusqu’à estimer «bidon» les arguments de la firme. Ceux-ci, qu’Uber réitère dans son enquête hexagonale, consistent à dire que les chauffeurs préfèrent rester indépendants pour pouvoir travailler aussi longtemps qu’ils le souhaitent. «80 % déclarent vouloir le rester», affirme l’étude, précisant que leur revenu net moyen était de 1 617 euros par mois pour 42 heures de travail par semaine en moyenne. Soit 200 euros de moins que le même temps de travail au Smic horaire, sans compter la majoration des heures supplémentaires.

Saisonniers : C’est toute l'année qu'il faut lutter. À peine l’été 2022 démarrait qu’on entendait déjà les plaintes des employeurs. Quelle que soit l’activité (hôtellerie, restauration, parcs d’attractions ou commerces…) tous se lamentent du manque de main-d’œuvre. Les travailleurs saisonniers manquent à l’appel, visiblement peu attirés par ce qui leur est proposé après deux années difficiles, particulièrement pour les jeunes dont la détresse économique et psychologique s’est largement aggravée. Face à des conditions de travail difficiles (horaires décalés, heures supplémentaires non payées, salaire insuffisant pour vivre qui ne reconnaît ni l’expérience ni les connaissances, hébergement indécent ou inexistant, absence de prime de précarité pour les CDD saisonniers…), les salariés désertent les activités saisonnières et se reconvertissent. Ajoutons à cela les effets de la réforme d’assurance chômage voulue par le gouvernement et le patronat. Celle-ci rehausse le seuil d’accès aux droits de 4 à 6 mois et touche de plein fouet tous les travailleurs saisonniers pour qui, il faudra, non pas une mais deux saisons pour ouvrir des droits ! Pourtant d’autres choix sont possibles pour sortir les salariés saisonniers de la situation de précarité récurrente. Ainsi, pour améliorer l’ensemble des droits des salariés saisonniers, pour leur permettre de vivre dignement de leur travail et leur assurer la stabilité économique, la CGT revendique notamment: • un salaire minimum à 2000 euros bruts pour un salarié sans expérience ni diplôme; • un hébergement garanti pour chaque travailleur saisonnier; • un statut spécifique pour les travailleurs saisonniers; • un droit à la formation professionnelle qualifiante; • le retrait de la réforme d’assurance chômage; • la suppression du CDD saisonnier; • un accès sans restriction à la protection sociale.

Accidents du travail : Un ouvrier de 19 ans se fait arracher le bras sur le chantier du Grand Paris Express ! Un jeune intérimaire de 19 ans a eu le bras sectionné à Aulnay sous Bois alors qu’il travaillait dans la nuit du 4 au 5 juillet sur le chantier du Grand Paris Express. Ce drame fait partie de la longue série d’accidents s’étant produits sur ce chantier où la rentabilité des investisseurs justifie des conditions de travail dangereuses qui mettent en péril des ouvriers souvent jeunes, précaires et immigrés. Un nouvel accident sur un chantier dangereux L'ouvrier était en mission dans le groupe Néo et travaillait sur la construction de la ligne 16 à Aulnay sous bois. Alors qu’il intervenait sur la bande convoyeuse (dispositif qui permet d’évacuer les gravats du chantier) du tunnelier en surface, son bras s’est coincé et a été sectionné. Les chantiers du Grand Paris Express sont colossaux, ils prévoient plus de 200 kilomètres de ligne de métro, 68 gares. Mais ces chantiers donnent lieu à des situations dangereuses pour les ouvriers. Depuis le 1er janvier 2020, il y a eu plus de 18 accidents qui ont donné lieu soit à des blessures graves, soit à la mort d’ouvriers. Plus particulièrement, la ligne 16 est appelée “ligne maudite” tant il y a eu d’accidents : depuis 2020, deux ouvriers seraient morts et sept autres auraient été très grièvement blessés. Des travailleurs souvent précaires, jeunes et immigrés victimes des cadences infernales et de la course au profit Cette blessure d’un intérimaire n’est pas un cas isolé, mais est symptomatique du recours massif à l’intérim et la soustraitance de la part des entreprises sur les chantiers du Grand Paris Express. L’objectif est de maximiser les profits en augmentant les cadences de travail, auprès d’une main d’œuvre souvent jeune et immigrée qui n’a pas d’autres choix que d’accepter ces conditions de travail souvent dangereuses. En effet, les intérimaires ne sont pas mis au courant de toutes les procédures et normes de sécurité, ce qui a parfois pu coûter la vie de certains d’entre eux. Nos vies valent plus que leurs profits ! Depuis début 2022, en France, plus de 189 personnes sont mortes au travail. Parmi elles, 44 étaient des ouvriers du BTP. Ces accidents ne doivent pas rester sous silence. Car derrière les chiffres, il y a des vies et des familles brisées. Les blessures et les morts au travail ne sont pas des faits divers, ils découlent des logiques de rentabilité et de pressions pour bien rentrer dans les délais demandés par l’État pour les Jeux Olympiques 2024. Contrairement à ce que laissent entendre les patrons, aucune raison, aucun délai, même pour des grands événements ne devraient mettre en péril la sécurité des ouvriers.

EDF 100% État : Pour quoi faire ? Dans son discours de politique générale devant le nouveau parlement, la première Ministre a fait part de “l’intention de l’Etat de détenir 100% du capital d’EDF”. La fédération CGT de l’énergie, s’interroge sur l’objectif du gouvernement. L’État reprendrait 100% du capital : la belle affaire ! Une « (re)nationalisation » ? Certainement pas car elle n’en a pas prononcé le mot… Cette manipulation publique détourne l’attention et ne se complète d’aucun élément permettant de penser que le gouvernement agirait dans l’intérêt général. Rien n’est dit sur le changement de statut juridique de l’entreprise EDF. L’État sera donc bien un « État actionnaire » de la Société Anonyme alors que nous voudrions voir un « État Stratège » d’un EPIC 100% public. Nous sommes donc bien face à une recapitalisation ! Contenir le prix de l’énergie ? Alors qu’elle qualifie ses convictions par « la transparence est une exigence », rien n’est dit sur le bilan désastreux des marchés de l’énergie qui est la principale cause de l’augmentation des prix. Elle réaffirme le principe du « bouclier tarifaire énergie » par l’annonce de son prolongement. Par le chèque énergie, l’État garantit surtout une subvention détournée aux entreprises du secteur. Sans la nécessaire sortie des marchés, la population doit s’habituer aux augmentations des factures et aux rationnements ! Comble du « en même temps » pour la souveraineté énergétique il faut sortir des énergies fossiles. N’est-ce pas complètement ubuesque de poser cette volonté alors qu’elles seront nécessaires pour le passage de l’hiver ? Pour la FNME-CGT, le service public de l’énergie doit être l’exigence de tous les défis à relever. C’est le sens des propositions portées par la fédération CGT de l’énergie dans le Programme Progressiste de l’Energie qui a été présenté à la presse mercredi 6 juillet. Ce projet syndical exige : - La sortie immédiate des biens vitaux que sont l’électricité et le gaz des marchés de l’énergie ; - La transformation du statut juridique d’EDF SA en EPIC avec une gouvernance démocratique ; - L’abaissement de la TVA à 5,5% sur la facture d’énergie ; - La révision de l’évolution des tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) en fonction des coûts comptables des opérateurs publics. Les salariés d’EDF travaillent donc en partie pour la concurrence, une concurrence qui ne crée pas ou peu d’emplois, qui refuse le risque industriel et qui profite d’un marché, sur le dos des usagers. Nous réclamons un vrai service public de l’énergie, qui passe par la nationalisation de l’ensemble du secteur de l’énergie : celui-ci doit sortir de l’économie de marché. Le gaz et l’électricité ne sont pas des marchandises : mais des biens d’intérêt généraux.