748-21/12/2021 Le 24 décembre 1961, il y a soixante ans et pendant 66 jours, les mineurs de Decazeville en grève contre la fermeture du bassin occupèrent la mine

et ils fêtèrent Noël au fond. Leur lutte, si elle n’a pas permis l’arrêt de l’exploitation charbonnière posa la question de la reconversion industrielle. La SAM est un des résultats de cette lutte. Aujourd’hui ce sont les métallos de la SAM qui occupent leur usine contre sa liquidation. Leur lutte est juste et nous les soutenons !

Decazeville

Caissière : Métier en voix de disparition !!!
Les enseignes développent l'automatisation et multiplient les initiatives pour faciliter les paiements et réduire les temps d'attente, alors que les effectifs ont baissé d'au moins 5 % dans les grandes surfaces.
La grande distribution reste très discrète sur le sujet et il est pratiquement impossible d'obtenir des statistiques précises en matière d'emplois de cette révolution technologique !!!
Leclerc ne veut pas répondre sur le sujet, Lidl précise juste « miser sur l'humain ». Carrefour ne fournit aucun chiffre « car les caissières sont déjà polyvalentes », et Intermarché botte en touche.
Aucune de ces enseignes n'assume ses choix.
Casino, champion de l'automatisation, Leclerc, Auchan, Carrefour ou Système U, c'est à qui innovera le plus en la matière. Chez Casino, on peut scanner soi-même ses produits et les payer avec son smartphone. Le même groupe est devenu le champion des hypers et supers-marchés ouverts sans caissière le dimanche après-midi ou le soir.
640 magasins de Casino sont actuellement en capacité de basculer en mode autonome, contre 305 en 2019.
Les hypermarchés équipés de caisses automatiques sont passés de 81 % à 88 %, (99 % à Auchan,
97 % à Casino, 95 % à Hyper U, 92 % dans les Carrefours Hypermarchés et 77 % à Intermarché).
Quel est l'impact de cette automatisation à outrance sur l'emploi ?
«Ces caisses automatiques apportent une véritable flexibilité en permettant aux magasins d’élargir leurs horaires d'ouverture ».
Les patrons de la grande distribution n'osent pas encore dire « une caisse automatique ne râle pas, ne tombe pas malade, ne part pas en vacances».
Cette marche vers l'automatisation à outrance ne peut que se faire au détriment de l'emploi, des conditions de travail et des rémunérations du personnel de la grande distribution.
La machine doit aider le salarié, pas lui prendre son travail, la grande distribution à beau dire que les caissières sont indispensables, ils les préfèrent au chômage !!!

Appel de 670 médecins de l'AP-HP : La culture du chiffre du « bla-bla » et des « process » sape le moral des personnels hospitaliers.
Dans une lettre adressée au chef de l'état, 670 professeurs et médecins de toutes disciplines appellent à des mesures urgentes et profondes permettant de restaurer la capacité des services médicaux à assurer leur mission de soin.
En 2019, la « nouvelle AP-HP » a été mise en place pour faire face à ses « mauvais résultats budgétaires ».
Nos dirigeants sont restés sourds au cri d'alarme des soignants sur la dégradation de l'hôpital public.
Le gouvernement a été contraint de renflouer les caisses du CHU francilien, comme il doit le faire au niveau national.
La politique de recrutement archaïque visant à retarder au maximum les embauches, ainsi que les conditions de travail de plus en plus difficiles font qu'actuellement, des centaines de postes de soignants ne sont pas pourvus. En conséquence, des lits sont fermés dans une proportion jamais vue, jusqu'à près de 20%.
Les soignants sont contraints de refuser des soins médicaux et chirurgicaux, dont certains sont urgents et vitaux.
Il est impératif de redonner à l'hôpital son attractivité et rétablir la confiance avec un management de qualité, respectueux des personnels et des patients. C'est la condition sine qua non d'un recrutement dont l'urgence est dictée par les conditions sanitaires actuelles.
Chaque jour de retard aura des conséquences dramatiques sur la santé de la population de notre pays.
Le monde du soin est aujourd'hui découragé, sans perspective et en colère contre toutes les directives prises pour détruire l'HP.

Bosch (Rodez) : Les syndicats valident la conversion vers l'hydrogène !!!
Après le vote favorable du personnel, les organisations syndicales CGT, CFDT, Sud, CFE-CGC signent l'accord de transition de l'usine Bosch à Rodez (Aveyron).
Le tournant se confirme pour l'usine d'injecteurs diesel qui a employé jusqu'à 2300 personnes en 2005.
Les syndicats ont signé l'accord qui prévoit de baisser l'effectif de 1150 salarié-es à 513 d'ici la fin 2025.
700 emplois supprimés après la consultation du personnel au cours de laquelle 86,7% des 872 votants se sont prononcés pour et 12% contre.
La ligne de fabrication d'injecteurs fermera en janvier 2023 et celle de buses à injection à la mi-2024. Le site gardera 250 salarié-es pour les équipements de moteurs diesel comme les bougies de pré-chauffage du marché de rechange et des produits poids lourds. Les autres 250 salarié-es seront affectés à une nouvelle activité d'assemblage de piles à combustible alimentant les groupes de froid des camions frigorifiques.
Les syndicats « ont obtenus » que Bosch s'engage à ne pas licencier les 550 salarié-es restants jusqu'à la fin 2028, plutôt que fin 2027 comme prévu. La CGT a signé l'accord pour respecter l'avis des salarié-es ! Mais juge insuffisante la reconversion industrielle pour maintenir le site.
« Cet accord n'empêchera pas la fermeture du site » affirme la déléguée CGT ;
« L'accord de transition de 2018 prévoyait 300 emplois de diversification et depuis, 400 emplois ont disparu ».
Bosch est l'exemple type de la recomposition capitaliste au niveau mondial des constructeurs et équipementiers automobiles. Les restructurations en cours et prévues se feront sur le dos des salarié-es et seule la lutte unie de la majorité des travailleurs pourra faire reculer les prétentions du capital, lutte pour une propriété sociale des moyens de productions et d'échanges.

Sécurité Sociale : 0 euro d'augmentation pour les agent-es de la Sécu !!!
Pour la 11ème année consécutive, la direction des caisses gèle les augmentations collectives.
Les 150 000 agent-es des CAF, des caisses de retraite (CNAV, MSA, régimes spéciaux) d'assurance maladie et chômage (URSSAF) étaient appelés à la grève lundi dernier à l'appel de toutes les organisations syndicales, pour obtenir l'augmentation du point servant de base de calcul de leurs rémunérations.
Après quelques heures de discussion avec la direction (Ucanss), l'affaire était vite réglée. Malgré la forte mobilisation constatée, c'est un zéro pointé pour 2022 !!!
La misère est aussi dans la sécu : plus de 10 années de gel des augmentations collectives (sauf 0,5% en 2017) et malgré la hausse constatée du coût de la vie (+ 2,8% d'inflation) cette année.
Mécaniquement, les 2 premiers niveaux de salaires d'embauche sont en-dessous du SMIC, qui a été revalorisé au 1er octobre, mais en-dessous de l'inflation.
La valeur du point va rester à peu près à un peu plus de 7 euros, alors que si l'évolution avait suivi l'inflation, il serait à 10 euros.
Le gel du point à fait perdre en 10 ans, 33 000 euros à un salarié-e de niveau 3 !!!
En écoutant les salarié-es massés devant le siège de l'Ucanss, les manifestants déclarent que certains d'entre-eux touchent la prime d'activité qu'ils sont amenés à verser aux travailleurs les plus précaires.
La situation est difficile dans toutes les caisses, car il manque du personnel. Il faut 2 mois d'attente aux personnes en arrêt maladie pour recevoir leurs indemnités journalières, 6 mois pour toucher sa 1ère pension de retraite.
Le lien avec les assurés est cassé, on ne peut plus recevoir les allocataires qui rencontrent des problèmes.
Les directions des caisses vont tenter de souffler le chaud en distribuant quelques augmentations individuelles, mais cela ne fait pas le compte, de nouvelles mobilisations sont prévues.

Picardie : Les transports par autocars perturbés.
Le mouvement social des chauffeurs de Transdev, dont celui de sa filiale Courriers Automobiles Picards (CAP) a continué la semaine dernière.
Des perturbations sur les lignes d'autocars interurbains et scolaires ont été constatées dans la Somme et l'Oise.
Les grévistes réclament une prime « Macron » de 1000 euros et des revalorisations de salaires de 2%. Le conflit perdure depuis septembre.
Une quarantaine de liaisons ont été supprimées mardi dans l'Oise, et jeudi et vendredi dans la Somme. Il s'agit des 15ème et 16ème journées de grèves perlées pour la CAP depuis la rentrée scolaire.
17 liaisons interurbaines et 1 soixantaine de transports scolaires ont été supprimés jeudi dans la Somme. Dans l'Oise, 10 liaisons n'ont pas été assurées.
Dans la Somme, la préfecture mène une médiation entre direction de la CAP et les grévistes.

SAM : Les 333 salarié-es de la fonderie ont reçu leur lettre de licenciement avec effet immédiat.
Le délégué interministériel aux restructurations d'entreprises mandaté pour 3 mois sur le dossier de la SAM arrive sur le site. L'envoyé du gouvernement n'est pas inconnu en Aveyron : il a déjà « visité » l'usine Bosch en 2018, avec les conséquences que l'on sait sur les pistes de diversification de l'entreprise de Rodez (voir le 2ème article de ce résumé éco-social). Un point d'étape sera effectué toutes les 3 semaines, cette mission étant distincte des 2 pistes de diversification du site de la SAM par des industriels français et pour lesquelles les négociations se poursuivent.
Les salarié-es de la fonderie continuent l'occupation des locaux afin de préserver leur outil de travail.
Rappelons que c’est le 19 décembre 1961 que commença la grève des mineurs de Decazeville qui dura 66 jours avec l’occupation du fond contre le plan charbonnier qui conduisit à Decazeville puis dans toute la France à l’arrêt complet de l’exploitation du charbon. La SAM dont nous parlons aujourd’hui a été un des résultats de cette grève en ce qu’elle fut conçu comme un outil de la reconversion du bassin industriel.

ArianeGroup (aérospatiale) : Suppression de 527 emplois en France, dont 264 en Gironde.
L'accord de Rupture Conventionnelle Collective porte sur la suppression de 588 postes d'ici fin 2022, dont 527 en France.
La moitié de ces suppressions concerne les 3 sites girondins. Le « plan d'adaptation des effectifs » a reçu lundi 6 décembre un avis défavorable unanime des 4 organisations syndicales représentatives (CGC, CFDT, CGT et FO).
Mais, l'accord de RCC à lui été signé le mercredi 8 décembre par 3 des 4 syndicats (CGC, CFDT, FO).
Seule la CGT a donc refusé le document concernant les 3 établissements girondins où ArianeGroup emploie près de 3500 personnes : Le Haillan (75 départs), Saint-Médard Poutrerie (61 départs) et Saint-Médard Issac (128 départs).
Ce sont principalement des fonctions supports, mais aussi des postes de logisticiens, de programmes, de qualité, etc...
ArianeGroup est détenu à parts égales par Airbus et Safran et son CA est de l'ordre de
1 937 338 000 euros pour l'année 2020.

Thalès : Manifestation à Paris le 18 janvier 2022.
Depuis janvier 2020, la direction du groupe a annoncé « une Gestion Active de l'Emploi » (GAE) motivée par la baisse du marché de la carte SIM, l'avenir du site de Pont-Audemer étant incertain.
Fin novembre la direction a informé d'une baisse de la production des cartes d'ici à 2023 pour arriver à une baisse de 40% de la production actuelle.
Le délégué central CGT précise que la réunion prévue pour décembre avait été annulée !!!
« On pensait qu'on allait partir sur une réindustrialisation avec des cartes CMS pour les avions Rafales, mais la direction avance qu'il n'y a rien de concret pour l'instant ».
Le syndicat CGT Thalès appelle les salarié-es à une manifestation le mardi 18 janvier devant le ministère de l'économie à Paris, pour demander un plan de réindustrialisation du site de Pont-Audemer, mais également celui de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), ainsi qu'un plan d'investissement et des embauches sur les autres sites Thalès en France.

Assurance Chômage : Revirement du Conseil d’État !!!
Le 15 décembre, le Conseil d’État a rejeté le recours porté par l'ensemble des organisations syndicales à l'encontre de l'assurance chômage. Le Conseil d’État a repris à son compte l'argumentaire au complet du gouvernement. Cette décision de rejet ne surprend personne.
La réforme reste donc en application et va toucher de plein fouet les plus précaires. Injuste, elle crée de fortes inégalités entre privé-es d'emploi.
En cette période de crise sanitaire, gouvernement et conseil d'état ont de concert ignorés la situation de 8,1% des citoyens (statistiques Insée du taux de chômage).
Il y a un an, le conseil d'état rendait une décision complètement opposée, constatant les multiples ruptures d'inégalités de la réforme.
La campagne présidentielle a-t-elle impliquée des « pressions » sur la haute juridiction administrative ?
La réforme de la haute fonction publique entre-t-elle en jeu dans cette décision ?
La CGT commence les recours juridiques et continuera à se battre pour l'abrogation de cette réforme et revendique une protection sociale globale étendue à toutes et tous.

Métallurgie : Convention Collective.
L'UIMM a imposé il y a 6 ans la renégociation de tous les droits sociaux des travailleurs-es de la métallurgie.
Le patronat le plus rétrograde, celui de la métallurgie n'a eu de cesse, point par point et méticuleusement de revenir sur tous les droits acquis de hautes luttes tout au long du 20ème siècle.
L'objectif avoué de l'UIMM est de rendre plus compétitif les entreprises de la métallurgie, tout en sécurisant les patrons face aux salarié-es …
Sous-entendu de rogner sur « le coût » du travail pour augmenter la part réservée au capital et donc distribuée en dividendes.
L'UIMM s'est attaquée : aux classifications, au temps de travail, aux droits individuels, aux rémunérations, aux conditions de travail, à la maladie, au statut cadre, à la prévoyance...
Cette négociation arrive à son terme, le patronat souhaitant la signature de tous les textes en janvier 2022 !!!
Le risque que l'UIMM trouve des signataires est bien réel. C'est pour cela que la fédération des travailleur-es de la métallurgie CGT, prend ses responsabilités en poursuivant la construction du rapport de force commencé le 25 novembre 2021 avec une manifestation de plus de 7000 salarié-es venus de toute la France à Paris devant le siège de l'UIMM.
Le patronat de la métallurgie prévoit l'application de cette nouvelle convention collective dans sa version intégrale au 1er janvier 2024.
2022 et 2023 serviraient de période transitoire pour engager le remplacement des conventions collectives territoriales.
Aujourd'hui, il faut tout faire pour imposer une convention collective de progrès social digne de notre époque. La fédération de la métallurgie CGT appelle tous les travailleur-es des 45 000 entreprises métallurgiques à répondre aux actions que les syndicats vont proposer dans les jours et semaines à venir.
Un point fort se déroulera du 24 au 28 janvier 2022, dans toutes les entreprises et territoires.

FNAC (Amiens) : Samedi après-midi 80 % du personnel en CDI a débrayé pendant 2 heures pendant le plus gros samedi de l'année en terme de ventes.
Ce mouvement pour les revendications salariales et l'amélioration des conditions de travail est partie prenante de l'appel du syndicat CGT au niveau national de la FNAC.
Les tracts distribués aux clients mettent l'accent sur la politique nationale de l'enseigne qui ne prend en compte que l'augmentation des profits et les dividendes aux actionnaires.
« Nous n'avons même pas eu la prime Covid alors que nous avons travaillé pendant toute cette période », et que les moyens humains baissent de jour en jour.
« En 2002, à l'ouverture du magasin, nous étions 70 salarié-es équivalents temps plein, aujourd'hui nous sommes 32 !!! on a perdu plus de 50 % du personnel en moins de 20 ans » déclare le délégué CGT.
Des négociations sont en cours avec le coordinateur régional Nord-Est de la FNAC.

Auchan : Grève dans les hypermarchés Auchan vendredi dernier au 4 coins de la France.
80% de grévistes dans certains supers-marchés avec comme revendication centrale : augmentation des salaires.

Carrefour : Des actions également sur la revalorisation salariale dans le groupe carrefour lancées par la CGT pour la période du 18 au 24 décembre.

Toutes ces actions sur les salaires, conditions de travail, embauches trouveront leur point d'orgue durant la journée nationale de grèves et manifestations le jeudi 27 janvier à l'appel de 8 organisations syndicales (CGT, FO, FSU, Solidaires, Fidl, MNL, Unef et Unel).
L'urgence est d'agir tous ensemble, pour l'augmentation des salaires du privé comme du public, des allocations pour les jeunes en formation et en recherche d'emploi, ainsi que l'amélioration significative des pensions et retraites.

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